Ma mère, née en 1930, habitait avec ses parents à Angoulême (là où j'habite encore aujourd'hui), donc en gros à 1h40 de route d'Oradour. Elle me racontait que dès la fin du conflit, dans les années 46 - 47, les écoles proches envoyaient systématiquement leurs écoliers en "visite" à Oradour, enfin celles qui le pouvaient bien sûr.
Sa première visite, elle m'avait dit avoir été choquée, surprise par les murs noircis, les charpentes carbonisées et branlantes et surtout l'odeur de brûlé qui se dégageait encore de certaines ruines. Rien n'était encore mis en scène, tout était resté en l'état. Le nouvel Oradour n'existait pas encore.
Ses visites suivantes, toujours avec l'école, étaient bien moins intéressantes pour elle et ses copines et c'était surtout le prétexte à une après midi hors du collège..
Comme pour tout, à trop vouloir insister on fini par lasser.