Bonjour,
Voici un lien:
ICIet un autre:
ICIEt voici des numérisations de textes extraits du livre de David Wingeate Pyke "Mauthausen, l'enfer nazi en Autriche" (oages 144,145, 222,325 et 326:
À la fin de 1942, les SS redonnèrent vie à un projet vieux de deux siècles: la construction d'un tunnel routier au l.oibl-Pass,
stratégique pour l'Allemagne car il relierait Klagenfurt à Ljubljana en Yougoslavie.
Les conditions de travail sur ce chantier étaient décentes par rapport à d'autres - Juan de Diego qualifie le l.oibl-Pass de « petit paradis» - malgré la dureté du climat: la neige recouvrait le col six mois par an. La direction du projet fut confiée à Julius Ludolf, un ancien serrurier qui avait gravi les échelons pour devenir Untersturmführer à l'âge de 50 ans. Il était arrivé sur le site le 2 juin 1943 avec le premier groupe. Le tunnel devait être construit simultanément à partir de ses deux extrémités, ce qui nécessitait la création de deux camps distincts. Ludolf établit son quartier général à Trzic, à l'extrémité sud, et nomma Paul Gruschwitz et Walter Brietscke Kommandoführer, respectivement au nord et au sud. Karl Sachse, Rapportführer au nord, se distinguait par les punitions qu'il infligeait aux
prisonniers: il les forçait à se rouler dans la neige jusqu'à ce que leur corps soit gelé. Ces trois assistants de Ludolf, simples Unterscharführer, n'étaient connus des détenus que par leurs surnoms. Les Français, nombreux au Loibl- Pass , les avaient respectivement baptisés « la mère Michèle» (Gruschwitz ressemblait à une vieille femme), « Saint-Galmier» (Brietscke ressemblait
à une bouteille d'eau minérale) et « Toutoune », Parmi les Kapos, les plus redoutables étaient deux triangles verts allemands - Max Skirde, un borgne surnommé « Neunceil », et Johann Gartner - et le Français Louis Brieux.
Brieux avait participé à la Résistance, mais son comportement au camp lui valut en 1947 d'être traduit en justice en France, puis condamné et exécuté. Au Revier, établi au camp sud, le SS-Hauptsturmführer Dr Sigbert Ramsauer administrait sans états d'âme les habituelles injections létales aux malades. Les 1 200 rescapés doivent en partie leur survie aux efforts de deux détenus médecins, le Tchèque [anouck et le Polonais Grubowicz.
En septembre 1943, Ludolf quitta le Loibl-Pass pour diriger le projet de construction d'une centrale électrique à Grossraming. Durant son séjour au Loibl-Pass, déclara-t-il fièrement, un seul prisonnier avait réussi à s'évader.
La situation y était en fait unique: les partisans slovènes de Tito étaient maîtres de la région, y compris au nord. Le remplaçant de Ludolf, l' Hauptsturmführer Jakob Winkler, ancien aide jardinier d'un asile d'aliénés, n'épargna aucun effort pour achever le tunnel, mais ce projet fut à un moment abandonné. Même si les travaux furent relancés et continuèrent jusqu'à la fin de la guerre, ils ne remplirent jamais leur objectif d'établir une liaison routière entre l'Autriche et la Yougoslavie. *************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************
Étant donné que le Loibl-Pass était composé de deux camps, il semble que l'un des deux fut libéré par les partisans de Tito avant l'arrivée des troupes britanniques.
Selon le prisonnier luxembourgeois Albert Raths : « Des troupes de titistes camouflés surgirent et un bref combat commença. Les détenus polonais et français tombèrent sur le dos des SS. Il y eut des morts et des blessés. Les SS dominés furent fusillés
sans pitié. » (Langbein, Résistance, 456.)*************************************************************************************************************************************************************************************************************************************************
Annexe IV
Les évadés de Loibl-Pass
29-7-1943 VOSTRIKOFF, Français 28666 36 ans
Victor
28-10-1943 LÉCURON, Français 26176 27 ans
Alfred
22-11-1943 • JACQUEMIN, Français 28168 32 ans
René dit « FATALITAS »
• LEIF, Français 27038 22 ans
Jules
mars 1944 • Deux Polonais trouvés cachés dans un wagonnet camp nord.
19-4-1944 • SCISLOWSKI, Français 28526 41 ans
Piotr
29-4-1944 -- ORLENOK, Russe 52912 29 ans
Vladimir
POMONCEV, Russe 52844 25 ans
Pavel
-- POKLETZKIj, Russe 34956 27 ans
Grigorij
1-9-1944 • SCHWEISS, Allemand 39926 38 ans
Anton
17 -9-1944 HURET, Français 26255 27 ans
Georges
PAGES, Français 26520 33 ans
Jean
PIMPAUD, Français 26735 37 ans
Edmond
7-10-1944 CHEVALLIER, Français 89271 23 ans
jean-Baptiste
14-10-1944 ARNAULD Français 27748 24 ans
Maurice
BAULAZ, Français 26306 23 ans
René
CEDE, Yougoslave 77 066 23 ans
Alojz
CÉLARIÉ, Français 27875 23 ans
Georges
JOUANNIC, Français 28160 32 ans
Albert
PELLISSIER, Français 28406 23 ans
Fortuné
21-10-1944 DAGAS, Italien 57561 21 ans
Gino
23-11-1944 AUBERT, Français 27749 22 ans
Marcel
BECQUER, Français 27783 42 ans
Camille
MAUREAU, Français 28355 29 ans
André
MÉNARD, Français 28332 23 ans
André
1-12-1944 ODAR, Yougoslave 77 089 18 ans
Alojz
• TURUNSKI, Polonais 79018 30 ans
Stefan
avril 1945 un jeune Italien (sans autre mention)
-- tué au combat avec les partisans
• tentative d'évasion soldée par un échec
Source: liste rédigée par Jean-René Chauvin, rescapé du Loibl-Pass.