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George Smith Patton

Cette rubrique est consacrée uniquement aux Personnages les plus importants du conflit, militaires et/ou politiques.
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George Smith Patton

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de larry  Nouveau message 14 Fév 2004, 23:09

Le general Patton et peut etre le seul general americain de la seconde Guerre mondiale -excepte, sur un autre registre, le general MacArthur- qui merite pleinement le titre de seigneur de la guerre.
Il a meme pousse jusqu a la caricature les qualites et les defauts sans jamais flatter les journalistes et les politiciens qui lui auraient permis de faire carriere. Son seul souci est de foncer sans preter le moindre interet a ce qu on peut penser ou dire de lui. Quand ses soldats le surnomment Old Blood and Guts, (le Vieux Sang et Tripes), il se contente de sourire en pendant que ce sera finalement lui qui rira le dernier dans cette aventure de la guerre en Europe, qu il a mene de bout en bout au rythme haletant d une charge de cavalerie.
Ne a San Gabriel, en Californie, George Smith Patton est l heritier d une famille sudiste qui a quitte ses plantations de Virginie apres la guerre de Secession. Les Patton appartiennent au camp des vaincus et ont garde de la haine et du mepris pour ces yankees qui se sont abattus sur le Sud, ecrase par le fer et par le feu, sans comprendre qu ils allaient detruire une civilisation encore marquee du sceau de la vielle Europe. Certes, la guerre est terminee depuis une vingtaine d annees quand, en 1885, nait le jeune George Patton, mais il en conservera longtemps des sequelles sentimentales.
En compensation, il decide d etre soldat. Et soldat de l armee des Etats-Unis, puisque les forces confederees n existent plus. Comme cela, il continuera a faire partie d un monde chevaleresque qui desteste les marchands, les industriels, les bavards, les demagogues, bref tous ceux qui n ont pour devise que « Enrichissez vous » et qui croient qu un homme vaut ce qu il pese en dollars. A ses yeux, l ordre militaire permet d echapper a cet univers de l argent et du bluff.
En 1909, quand il sort de l ecole militaire de West Point, le sous lieutenant Patton, age de vingt quatre ans, choisit tout naturellement la cavalerie, la vraie, celle qui sent la sueur et le crottin. C est non seulement un cavalier de classe, mais un athlete complet. Lors des jeux Olympiques de 1912, il figure dans l equipe americaine du pentathlon et s y comporte vaillament. Quelques annees plus tard, en 1916, il franchit la frontiere mexicaine pour participer aux operations militaires contre le celebre justicier bandit Pancho Villa.
L annee suivante, le capitaine Patton va connaître la grande aventure la grande aventure de la guerre en Europe. Il debaque avec les troupes americaines du general Pershing et se porte aussitôt volontaire pour une arme nouvelle : les chars de combat. Il a compris que la cavalerie de l avenir sera motorisee, blindee et herissee de canons. Avec le grade de major, il commande a Langres le centre de formation des aquipages de chars de l armee americaine.
Promu lieutenant colonel, il demande a partir dans la zone des combats. A la tete de la 304e brigade de chars, il prend part a l offensive de Saint Mihiel en septembre 1918. Tres grievement blesse peu apres son arrive au front, il est nomme colonel a titre temporaire, et la guerre cessera avant qu il ait pu reprendre al tete d une unite combattante.
Pourtant sa breve experience du feu restera pour lui inoubliable.
Entre 1919 et 1941, il va connaître une carriere normale, mais assez lente, tour a tour affecte dans des corps de troupe et dans des ecoles. Il fait un sejour a Hawaii, mais il reste d abord et avant tout un cavalier. Vingt ans apres l armistice de 1918, il n est toujours que colonel, mais a titre definitif, cette fois, et il commande le 3e de cavalerie, a Fort Myer.
Patton passe enfin general de brigade de division en avril 1941. Cette fois, il retourne a l arme blindee et va commander successivement une brigade, puis une division et enfin un corps d armee blindee. Il entraine ses hommes a la dure en Californie et passe desormais pour un chef dont l energie confine a la brutalite. Mais il sait que le succes est a ce prix et comprend parfaitement le vieil adage : « La sueur epargne le sang ».
Le 8 novembre 1942, le general Patton fait partie de ces soldats americains qui debarquent au Maroc et vont contribuer a relancer l Empire francais dans la guerre. Il commande ensuite un corps d armee en Tunisie et reussit la jonction avec la celebre VIIIe armee britanique de Montgomery.
Au mois de juillet 1943, le general Patton debarque en Sicile a la tete de la VIIe armee americaine. De Palerme a Messine, en a peine plus d un mois, il va aller de victoire en victoire, battant sans trop de mal des italiens decourages et des allemands surclasses par le poids des effectifs et du materiel allies.
Un incident manque toutefois de briser sa carriere.
Apercevant, dans une ambulance, un soldat qui a « craque » et qui refuse desormais de combattre, Patton le traite de lache et le gifle a toute volee. Des journalistes et des politiciens s emparent de l affaire. Le general n a rien moins qu attente a « l eminente dignite de la personne humaine » en rudoyant un froussard ! Le congres s empare de son cas et en fait une affaire d Etat. Il s agit de montrer a l opinion publique que les soldats americains sont avant tout des citoyens et qu ils ont au moins autant de droits que de devoirs.
Le bouillant Patton est oblige de faire des excuses a l homme qu il a frappe. Pourtant, ceux qui se battent sans se poser de questions auraient plutot tendance a penser que leur chef a fort bien fait de porter le fer rouge chez les planques : la popularite de Patton aupres des soldats du front n est pas le moins du monde entamee par ce mouvement d humeur.
Les Etats-Unis ne peuvent se passer d un chef militaire de cette valeur et, absous, Patton va se voir confier la IIIe armee americaine, celle qui doit realiser la percee decisive de la bataille de Normandie.
L operation Cobra debute par la ruee sur le goulet d Avranches, victorieusement franchi malgre la contre attaque allemande de Mortain. Il s agit d exploiter tres vite cette rupture du front ennemi. Patton redevient alors un vrai cavalier et lance des raids blindes vers la Bretagne et les pays de Loire tout en debordant la Normandie par les marches du Sud, ce qui permet l encerclement e deux armees allemands dans la poche d Argentan Falaise.
Fait encore plus meritoire, il ne s arrete pas en si bon chemin et continu l grande marche vers l est. Ses blindes s arretent seulement sur la Moselle, a court d essence.
Apres la prise de Metz, tout le monde pense que l armee Patton va poursuivre son offensive vers le centre du pays ennemi, mais la contre offensive allemande des Ardennes oblige le fougueux general a une rapide conversion vers le nord.
A la fin de l annee 1944, le danger est ecarte. Il reste a Patton a percer la ligne Siegfried en fevrier 1945 et a franchir le Rhin en mars.
Les blindes americains roulent desormais au cœur meme de l Allemagne. Au lieu de freiner, leur chef les lance sans cesse en avant sans se soucier des dernieres resistances adverses. Son objectif est clair : atteindre l Autriche et la Boheme Moravie pour tacher d arriver en Europe Centrale avant les sovietiques.
Plus qu aucun autre chef militaire americain le general Patton prevoit le retournement des forces qui, des la victoire, va opposer les anciens allies. Il eprouve pour le communisme une haine viscerale qui ne fait que relancer une vielle hargne sudiste contre les « partageux » venus du Nord pour mettre le Sud en coupe reglee et imposer la loi de l utopie egalitaire, en boulversant de fond en comble toute tradition. Cette fois en 1945, Patton flaire le meme danger.
Sur un ordre formel, il s arrete a 100 km de Prague, maudissant ceux qui le freinent ainsi dans son elan victorieux. Si les blindes americains etaient arrives les premiers dans la capitale d la Tchecoslovaquie, c eut ete tout un glacis du futur Empire sovietique en Europe centrale qui se serait ecroule. Mais les ordres sont les ordres. Patton ne peut que se soumettre tout en estimant que les grands chefs politiques et militaires d Occident commettent une erreur capitale.
Le gouvernement des Etats-Unis le nomme enfin officiellement general de corps d armee et lui donne, des la fin des hostilites, un poste honorifique : celui de gouverneur militaire de la Baviere.
Cela ne calme pas ses ardeurs guerrieres ni ses outrances verbales. Il a pris depuis longtemps l habitude de tout critiquer, a commencer par ses superieurs. Une fois encore, le terrible Patton se laisse aller a des propos deplaces. Le commandemant americain ne sait trop comment se debarrasser du plus incommode des subordonnes du rassurant Eisenhower.
Un accident d auto regle le probleme avant la fin de l annee 1945.
Grievement blesse, le general Patton succombe le 21 decembre, a Heidelberg. Selon son vœu, il est enterre au Luxembourg, au milieu de ses soldats.
Certains ont suggere que sa mort n a pas ete aussi accidentelle que le pretend la version officelle. Un film sera meme consacre a « l assassinat de Patton », que l on representera comme la victime de trafiquants de haut vol. Cette version semble bien romanesque, mais il est certain que l encombrant Patton aurait pose de difficiles problemes au pouvoir civil qui semblait bien decide a tenir les renes serrees au plus impetueux des chefs de guerre d une nation qui ne les aime guere quand elle estime ne plus avoir besoin d eux.
Mort a soixante ans, en pleine force de l age, le cavalier Patton est entre dans la legende heroique du Sud et de son « blanc soleil ».


 

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Drade  Nouveau message 15 Fév 2004, 18:46

Bravo Larry, voilà un résumé bien intéressant et complet.
Je coudrais seulement ajouter que, avant d'avoir le commandemant de la 3° Armée, Patton a dû ronger son frein et participer - bien malgré lui- à l'' opération "Fortitude", destinée à faire croire aux Allemands que le débarquement en Normandie n'était qu'une diversion ( le"vrai" devant avoir lieu dans le Pas de Calais ).


 

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de shifty 101st  Nouveau message 21 Fév 2004, 11:22

J'ai lu quelque part que dans la hiérarchie militaire Patton etait plus important que Einsenhower, mais il occupait une place moindre car il avait giflé un soldat. Est ce exact?
merci
amicalement :wink:


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Origfild  Nouveau message 21 Fév 2004, 13:12

Tiens, il me semblait que Patton avait une étoile de moins qu'Ike ? :?


 

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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 21 Fév 2004, 14:11

origfild a écrit:Tiens, il me semblait que Patton avait une étoile de moins qu'Ike ? :?

Ike avait bien une étoile de plus que Blood and Guts


 

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Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Carl  Nouveau message 21 Fév 2004, 15:19

Voila la petite hiérarchie...

Ike : SHEAF
Brad : Commandement des forces américaine
Patton : Commandant 3e armée


 

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Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Origfild  Nouveau message 21 Fév 2004, 15:40

c'est pas SHEAF mais SHAEF :lol: Supreme Headquarters of Allied Expeditionnary Forces => logo : cf mon avatar :lol: ;)


 

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Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de Carl  Nouveau message 21 Fév 2004, 15:43

origfild a écrit:c'est pas SHEAF mais SHAEF :lol: Supreme Headquarters of Allied Expeditionnary Forces => logo : cf mon avatar :lol: ;)


:lol:


 

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Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Julius Heide  Nouveau message 20 Mar 2004, 06:50

La gifle que Patton a donnée au soldat en Scile le 14 août 1943 ne lui a valu qu'un retrait temporaire à Londres pour préparer Overlord. Ike était déjà son supérieur à l'époque et avait usé de son influence pour garder près de lui son meilleur meneur de blindés.


 

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Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de Goupil  Nouveau message 16 Sep 2004, 09:51

Merci Larry pour cette biographie de Patton, Le héros familial :
Lors de la percée d’Avranches, une colonne interminable de blindés US a monté vers Mortain en passant devant la maison de mes parents.
Enfant, mon père me racontait souvent cette anecdote :
Il restait quelques traînards allemands, planqués dans un chemin creux à proximité. Les américains informés répondirent dans le style « ils finiront par se rendre… dans l’immédiat : en avant full-speed, sauf s’ils tirent ! ».
Quant à ma première commémoration : j’ai un souvenir fugitif d’être allé voir avec mon père en Panhard (cela ne date pas d’hier) un détachement de l’armée américaine qui suivait la route de la Liberté, lors de son escale à Avranches (à l’époque, c’était plutôt le style vitrine nouvelle technologie que reconstitution, il y avait même un gros hélicoptère, « genre banane »).

Alors forcément PATTON, fougueux et impétueux, voire exalté… est devenu mon HEROS !
Je cite Larry :
« Il a pris depuis longtemps l’habitude de tout critiquer, à commencer par ses supérieurs. »
En plus… c’est moi tout craché :lol: !
Et je ne peux m’empêcher de penser qu’avec plus d’audace et quelques généraux comme « Old Blood and Guts », en 1945, les Alliés de l’Ouest auraient pu changer le cours de l’Histoire en évitant à l’Europe de l’Est de se retrouver entre le marteau et l’enclume !


 

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