Post Numéro: 2 de pierma 31 Mai 2022, 13:06
De Gaulle, à peine a-t-il (enfin !) mis le pied à Alger qu'il écrit une lettre à Juin : "Je suis satisfait que tu sois au commandement de notre armée, je connais ton talent, etc..." Ils se tutoient depuis Saint-Cyr, je crois (ou l'école de guerre ?) où Juin est sorti major. Celui-ci est considéré comme le meilleur tacticien de sa génération.
Juin le remercie de sa confiance avec la plus grande satisfaction. (Il était de fait allé un peu loin dans la Collaboration, au point d'accompagner Darlan à Berchtesgaden. Il revenait de loin.)
Cette lettre, et la publicité faite autour a eu un écho considérable sur les officiers de l'armée d'Afrique : De Gaulle ne se présentait pas en vengeur et "n'épurait" pas leur chef, qui de fait allait faire des étincelles en Tunisie puis en Italie.
En revanche lorsqu'il faudra nommer un chef à l'armée de la Libération qui va débarquer en Provence, De Gaulle met Juin de côté (à cause de son passé vichyste) et nomme De Lattre, que Vichy avait emprisonné lorsqu'il avait voulu combattre l'invasion de la zone "libre". La politique l'emporte sur toutes les considérations militaires, dans lesquelles d'ailleurs de Lattre s'était illustré en 40 à Rethel.
Bien plus tard, Juin signera une sorte de pétition, un "second appel du 18 juin" en faveur de l'Algérie Française. De Gaulle aura ce mot : "Juin là-dedans... Et entre parenthèses il ne s'était pas pressé de répondre au premier."