Karl Strecker né en 1884 en Prusse Occidentale a intégré en 1896 l’école de cadets de Köslin. Puis la prestigieuse Académie Supérieure des Cadets de Berlin-Lichterfelde dont il est sorti comme Lieutenant breveté en 1905. Il a rejoint le 152e régiment d’infanterie de Marienburg (Prusse Occidentale) où il a servi jusqu’en 1916 comme commandant de compagnie puis aide de camp de bataillon puis du régiment en Pologne, en Courlande et en Roumanie. A partir de 1916, il devient officier d’état-major de plusieurs divisions. Il termine la guerre comme Hauptmann et 1er officier d’état-major (I a ) de la 121 Infanterie Division.
Après la guerre, il quitte l’armée pour la police de sécurité dans le secteur industriel de Rhénanie Westphalie. En 1920, il est Capitaine de Police (Polizeihauptmann) à la Schutzpolizei de Münster.
Ses qualités d’organisation et de formateur lui valent de devenir instructeur à l’école de police de la Rhénanie (1921 – 1922) à Munster. En 1924, il devient professeur de tactique et directeur d’un groupe d’instruction de la prestigieuse Académie de Police d’Eich (höheren Polizeischule) près de Potsdam.
En 1926, il reprend du service actif comme Inspecteur de district de police à Berlin-Tiergarten puis Pankow avant de devenir Kommandeur de la Schutzpolizei de Potsdam
Membre actif de l’Association Nationale des Officiers de Police de Prusse depuis les années 20, il va en le Président de 1929 à 1932.
En 1931, il est muté à l’Ecole de Police de Münster dont il devient le Directeur en 1933. Il est promu Colonel (Polizeioberst).
A la création de la Police encasernée (Landespolizei) en novembre 1933, il est nommé Kommandeur de l’inspection Nord de la Landespolizei à Stettin jusqu’en 1935. Il est alors promu Generalmajor de Police. Le 30 juin 1934, avec des éléments de la Landespolizei il participe à l’action contre les SA de Poméranie pendant le « putsch de Röhm ».
Après la création de la Wehrmacht en 1935, il retourne dans l’armée avec le grade de Generalmajor à la tête du Commandement de Secteur de Protection de la Frontière Nord (Grenzschutzabschnittkommando) qui devient la Heeres-Dienststelle 1 à Neustettin.
En 1937, il prend le commandement du 4ème régiment d’infanterie à Kolberg puis en 1938 comme Infanteriekommandeur 34 il contrôle 3 régiments d’infanterie à l’Ouest ( 80 -Koblenz-, 105 -Wittlich)-et 107 -Idar-Oderstein-) .
A la déclaration de la guerre, à partir de son commandement, il crée la 79e division d’infanterie. Division de la deuxième vague en réserve de la XIIe région militaire, Il est positionné en Sarre Palatinat. Au déclenchement de la campagne à l’Ouest, il participe aux opérations militaires contre la Ligne Maginot. Il accroche les troupes anglaises dans le nord-est de la Moselle puis progresse jusqu’aux Vosges. il est cantonné comme troupe d’occupation en Haute-Marne à Langres jusqu’en janvier 1941. Sa division recevra comme symbole la croix de lorraine en reconnaissance de son action.
Il a été promu General de division ( Generalleutnant) le 17 mai 1940.
Avec sa division, il participe à l’opération Marita en Yougoslavie puis sa division est intégrée à la 6ème armée allemande et combat à Kiew puis Charkow. Il est décoré de la Ritterkreuz le 26 octobre 1941.
Mis en réserve de commandement en janvier 1942, il prend le commandement temporaire du XVIIe corps d’armée dans les Balkans à partir d’avril 1942. Il est alors promu Général de Corps d’Armée (General der Infanterie)
En juin 1942 il est désigné comme Commandant en titre du XI.Armeekorps au sein de la 6e armée à Stalingrad et va diriger le groupe Nord durant la bataille de Stalingrad.
Le 25 janvier 1943, il est décoré de la Deutsche Kreuz in Gold.
Le 1 février 1943, son action à la tête du Groupe Nord est salué dans un communiqué militaire. Hitler télégraphie à Strecker pour l’exhorter à défendre le secteur jusqu’au bout. « Ich erwarte, dass der Nordkessel von Stalingrad sich bis zum Letzeten hält ».
Le 2 février 1943, il est le dernier général à capituler avec ses 9 divisions qui défendent âprement l'usine de tracteurs et le secteur industriel de la ville. La reddition du Nordgruppe de la 6.Armee de Strecker marque la fin de la bataille de Stalingrad.
Sa promotion au grade de Général d’armée (Generaloberst) datée du 1 février 1943 avec effet au 1 janvier 1943 n’a jamais été validée.
Prisonnier de guerre, il est transféré dans divers camps de prisonniers.
il participe à la création du Comité National « Allemagne Libre » constitué à Moscou en décembre 1944 puis retourne dans son camp.
Fin 1949, il est transféré à la prison n° 1 de Stalingrad. il est condamné à mort par le tribunal militaire de Stalingrad en 1950. Peine commuée en 25 ans de camp de travail.
Libéré en 1955, il est décédé en Autriche en avril 1973.
Karl « Papa » Strecker est le plus haut gradé de la Heere issu des rangs de la police.
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