Dog Red a écrit:Oui bien sûr mais...
...pourquoi envoyer un fonceur, un cogneur, le patron de la division fantôme, son chouchou, jouer un rôle défensif sur un théâtre secondaire ?
alors que toutes ces qualités seront utiles et nécessaires pour le grand coup à l'Est ? Pourquoi ne pas propulser le chouchou chef d'un Panzer-Korps sous les ordre d'un GUDERIAN ou d'un KLEIST ?
Et une fois qu'il fait des étincelles avec des moyens limités, pourquoi ne pas répondre à ses attentes en lui fourguant une ou deux division en plus pour capturer Alexandrie et le canal ?
Pas plus loin. La stratégie hitlérienne en Afrique du Nord est attentiste mais chasser les Anglais des bords du Nil augmente la pression sur le résidant du 10 Downing Street.
Un VON THOMA par exemple qui avait été le patron de la Légion Condor en Espagne... il eut été un docile chef de corps dans une mission équivalente de corps expéditionnaire en Afrique du Nord...
Bref ! Pourquoi ROMMEL ??
Le théatre n'était pas si secondaire que çà, puisque l'AFN avait servi de tremplin pour les débarquements alliés en Sicile, puis, dans la botte italienne, à dater de l'été 1943.
Le DAK ne s'était retrouvé sur la défensive qu'à partir de l'automne 1942, sinon, toute l'année 1941, à dater de son arrivée, et, encore, une bonne partie du 1er semestre 42, elle était en mode offensif.
Après le calamiteux hiver 42, sur le Front Est, et les conséquences de la Bataille de Stalingrad, au sens large, la Heer était, quasiment, "à poil" de réserves fraiches, obligeant, au passage, d'abaisser l'âge légal d'incorporation à 19 ans (!), d'où l'enrôlement de près d'un million de jeunes recrues, au cours du 1er semestre 1943 ! Donc, il lui était très compliqué de distraire des "divisions" pour renforcer le DAK. En plus, le transbordement des troupes et du matériel sur le rivage nord-africain, à partir des ports méridionaux italiens (notamment, Naples), s'était très sérieusement compliqué ; Malte continuait à "pourrir" la situation, la RN et la RAF chassait le moindre périscope de U-Boot, qui avait réussi à franchir le Détroit de Gibraltar, les transports allemands ou italiens en prenaient, depuis un bail, plein la tronche, aussi bien sous le coups des torpilles britanniques sous-marines ou aériennes, à chaque traversée, la flotte italienne n'était plus que l'ombre de sa prétendue suprématie méditerranéenne (après "l'emprisonnement" de la Flotte française), sa force aérienne faisait ce qu'elle pouvait, etc.
Il avait été prévu, semble-t-il, lors de sa constitution, fin 1942, d'expédier la "Hermann Göring", en AFN. Au final, seuls, quelques-uns de ses éléments avaient pu y poser le pied... pour finir prisonniers, coincés autour de Tunis, lors de la capitulation de mai 1943 ! Dans les très officielles archives alliées, la division avait été considérée, un peu vite, comme détruite, d'où la surprise de la retrouver en Sicile
A mettre, au moins, au profit du DAK, son effet "morpion" -
je m'accroche! - qui avait contraint Brits et Américains à investir pas mal de "bouzoufs" en envois de troupes et de matériels ; sur ce seul dernier plan, c'était, toujours çà de moins pour soutenir l'effort de guerre soviétique ! En parallèle, les effectifs en "pinpins" et en Panzerounets du DAK avaient fondu ; parmi les 74 500 "disparus" déclaré par la Heer, en mai 1943, figurent, pour une bonne part, les prisonniers allemands - 3500 disparus en avril, 1300 en juin, par contre, 127 596, en janvier précédent (sans compter les morts!), suite à la capitulation de Stalingrad! - ; en estimant la part "tunisienne", seule, à +/- 70 000 hommes, çà nous fait l'équivalent de 4 ou 5 divisions, selon qu'on se fonde sur l'effectif total (théorique) d'une Infanterie-Division ou d'une Panzer-Division, soit, à vue de nez, 35 000/40 000 combattants de "1ère ligne", si on déduit les "non-combattants", services administratifs, auxiliaires et techniques, qui savent, certes, manier un fusil, mais pour qui ce n'est pas le rôle.