A propos de Rommel , en 1943-1944, avant le Débarquement, je me cite
"Les menaces de débarquements alliés, sur la façade atlantique ou le rivage français méditerranéen ne sont plus de simples hypothèses d’école et l’OKW prend des dispositions, dès la fin 1943. Le 25 octobre, le commandement des troupes allemandes, en Italie, est, finalement, attribué au seul Generalfeldmarschall Kesselring ; les unités stationnées, depuis juillet précédent, en Italie du Nord, sous l’autorité du Heeresgruppe B (Oberbefehlshaber, Erwin Rommel,) passant, dès lors, sous le contrôle du Heeresgruppe C (Ob. Südwest), Rommel et son état-major se retrouvent au « chômage technique ». Trois jours plus tard, l’OKW propose de confier, au Feldmarschall, le commandement, à l’ouest, d’un état-major de groupe d’armées de réserve, dans l’éventualité d’une « invasion » alliée. Le Heeresgruppe B, à effectif réduit et, provisoirement, redésigné Heeresgruppe zur besonderen Verwendung (z.b.V OKW, pour emploi spécial, à disposition de l’OKW), prend ses quartiers à Fontainebleau, courant décembre. En charge de l’inspection et du renforcement des défenses côtières, son rôle se limite, fin 1943, aux seuls rivages danois, mais, au fil des semaines, les compétences territoriales du Heeresgruppe B s’accroissent et, en avril 1944, l’autorité d’Erwin Rommel, (Befehlshaber), s’étendra à l’ensemble des zones côtières depuis les iles de la Frise jusqu’à la Côte d’Azur,
• Secteur Groningen - Breda (Wehrmachtbefehlshaber Niederlande),
• Secteur Anvers - Le Havre (15. Armee),
• Secteur Le Havre - Saint-Nazaire - (7.Armee),
• Secteur Saint-Nazaire - Saint-Jean-de-Luz - (1.Armee),
• Secteur Cerbère-Menton (19.Armee),
NOTA : En mai 1944, les 1. & 19.Armee passeront sous l’autorité de l’Armeegruppekommando G (créé le 27.04.1944)l, après son installation à Rouffiac-Tolosan (à proximité de Toulouse).
Le dispositif défensif côtier, « Forteresse France » (Festungen Frankreich), s’étend, de fait, des Pays-Bas à l’estuaire de la Gironde ; il comprend les ouvrages et casemates de l’Atlantik Wall, les batteries et tourelles, pour la plupart, sous l’autorité opérationnelle de la Kriegsmarine, et 14 garnisons - aux Pays-Bas, Ijmuiden & Hoek von Holland, en France, Boulogne, Le Havre, Cherbourg, Saint-Malo, Brest, Lorient, Saint-Nazaire, Gironde Nord/Süd, et Jersey, Guernesey, Alderney, dans les iles anglo-normandes -. A première vue, le commandement de Rommel semble interférer avec les prérogatives de Gerd von Rundstedt, Oberbefehlshaber Heeresgruppe D, et, également, autorité supérieure à l’Ouest (Ob.West), mais dans l’intention d’Adolf Hitler, relayée par l’OKW, les rôles ont été clairement répartis ; Rundstedt et son état-major sont en charge des forces « mobiles », Rommel, à la tête du Heeresgruppen-Kommando B, de la défense « statique » du rivage, et, dans ce cadre précis, les deux états-majors travailleront en bonne intelligence."
Erwin Rommel consacrera l'essentiel de son temps, entre novembre 1943 et juin 1944, à faire la "tournée des popotes" de toutes les unités et installations allemandes placées sous son autorité ; selon leur importance dans le dispositif, il s'en cognera, parfois, deux ou trois, dans la même journée. Il sillonnait, le plus souvent, le secteur, à bord d'une voiture d'état-major, mais, à chaque fois, "sur place", une équipe de commandement (véhicules de transmissions, d'état-major aménagé en poste de conférence, etc.) était mise à sa disposition, soit par l'autorité locale, soit par ses propres services. Quand il visitait des positions de batteries, sur le rivage, ces dernières ne disposaient pas, nécessairement, des moyens et infrastructure adaptés à la visite d'un Feld-Marschall Oberbefehlshaber; par contre, d'après les rapports, le soir venue, soit il était hébergé par la Kommandantur locale, soit on lui avait réquisitionné un hébergement dans le meilleur hôtel, encore en service, du coin. Rommel avait bouffé du kilomètre durant cette période, surtout, les premiers mois et, plutôt, fait du bon boulot.