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Les intellectuels français pendant la guerre

Nouveau messagePosté: 25 Déc 2012, 23:28
de alfa1965
Les intellectuels français pendant la guerre, que faisaient-ils, dans quelle unité servaient-ils, leur photo en uniforme...
Je vous propose de nous les présenter.
ALEX

Re: Les intellectuels français pendant la guerre

Nouveau messagePosté: 25 Déc 2012, 23:35
de alfa1965
Antoine de Saint-Exupéry.
Le grand écrivain de Terre des Hommes, du Petit Prince, de Vol de Nuit... a raconté son expérience de mai-juin 40 dans Pilote de Guerre.
En mai-juin 40, il est à Orconte, à côté de Saint-Dizier, pilote dans l'escadrille de reconnaissance 2/33 équipée de Potez 63 et Bloch 174. Il est démobilisé à l'armistice.

Re: Les intellectuels français pendant la guerre

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 00:26
de Prosper Vandenbroucke
MARC BLOCH

220px-Block_marc.jpg
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Malgré son âge (53 ans), une polyarthrite invalidante et une famille nombreuse, il a demandé à combattre. Il se déclarait « le plus vieux capitaine de l’armée française », grade auquel il était resté depuis 1918, n'ayant pas souhaité suivre les cours de l’École de guerre. Sa conduite durant la guerre, affecté au service des Essences, lui vaudra d'être cité à l'ordre du Corps d'Armée.
Il voit de très près le naufrage de la IIIe République. Marc Bloch a tiré de cet évènement majeur, qui a bouleversé sa vie, L'Étrange Défaite, un livre posthume écrit dans la maison qu'il possédait au hameau de Fougères, commune du Bourg-d'Hem (Creuse), de juillet à septembre 1940. Ce livre, qu'il présente comme le témoignage d'un historien, est publié en 1946 et accrédite l'idée que l'échec de l'armée française face aux troupes d'Hitler est imputable aux plus hauts niveaux de commandements, autant à l'égard de la préparation qu'à celui des combats. Il ouvre ainsi la question de savoir dans quelle mesure les élites ont préféré une victoire du nazisme en France et en Europe face aux montées du communisme.
Après la Campagne de France de 1940, il est — en tant que juif — exclu de la fonction publique par le gouvernement de Vichy en octobre 1940. Son appartement parisien est réquisitionné par l'occupant, sa bibliothèque expédiée en Allemagne. Il est rétabli dans ses fonctions pour services exceptionnels par le secrétaire d'État à l'Éducation nationale Jérôme Carcopino, ancien élève de son père, et nommé à la Faculté de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. Il y continue ses recherches dans des conditions de vie très difficiles et en proie aux pires inquiétudes. Du fait de la santé de sa femme, il demande et obtient une mutation à Montpellier en 1941.
Il rédige par la suite, sans documents et dans des conditions difficiles, Apologie pour l'histoire, ou Métier d'historien, publié en 1949 par les soins de Lucien Febvre, livre dans lequel il résume avec brio les exigences singulières du métier d'historien.
Il entre dans la clandestinité fin 1942, quand les Allemands envahissent la zone libre. En 1943, après l'invasion de la zone sud qui ne le laisse en sécurité nulle part, il s'engage dans la Résistance, dont il devient un des chefs pour la région lyonnaise au sein de Franc-Tireur, puis dans les Mouvements unis de la Résistance (MUR). Il est arrêté à Lyon le 8 mars 1944 par la Gestapo, torturé, et meurt fusillé le 16 juin. Ses cendres ont été rapportées dans le cimetière du Bourg-d'Hem.
(source texte et photo:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Bloch

Re: Les intellectuels français pendant la guerre

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 07:58
de Tri martolod
Bonjour,

Citation déjà donnée ici:

viewtopic.php?f=77&t=29845


"Je suis juif, sinon par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins pas la naissance. Je n'en tire ni orgueil ni honte, étant, je l'espère, assez bon historien pour n'ignorer point que les prédispositions raciales sont un mythe et la notion même de race pure une absurdité particulièrement flagrante, lorsqu'elle prétend s'appliquer, comme ici, à ce qui fut, en réalité, un groupe de croyants, recrutés, jadis, dans tous le monde méditerranéen, turco-khazar et slave. Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d'un antisémite. Mais peut-être les personnes qui s'opposeront à mon témoignage chercheront-elles à le ruiner en me traitant de "métèque". Je leur répondrai, sans plus, que mon arrière-grand-père fut soldat en 93 ; que mon père, en 1870, servit dans Strasbourg assiégé ; que mes deux oncles et lui quittèrent volontairement leur Alsace natale, après son annexion au IIe Reich ; que j'ai été élevé dans le culte de ces traditions patriotiques, dont les Israélites de l'exode alsacien furent toujours les plus fervents mainteneurs ; que la France, enfin, dont certains conspireraient volontiers à m'expulser aujourd'hui et peut-être (qui sait?) y réussiront, demeurera, quoi qu'il arrive, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur. J'y suis né, j'ai bu aux sources de sa culture, j'ai fait mien son passé, je ne respire bien que sous son ciel, et je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux." (BLOCH M., L'étrange défaite, (...), pp.16-17)

Pas lu mais peut-être intéressant pour ce fil:

la-drole-de-guerre-des-intellectuels-francais-1939-1940-pierre-frederic-charpentier-9782702510766.gif
la-drole-de-guerre-des-intellectuels-francais-1939-1940-pierre-frederic-charpentier-9782702510766.gif (34.11 Kio) Vu 2323 fois

Re: Les intellectuels français pendant la guerre

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 11:19
de frontovik 14
Merci à vous deux pour la présentation de cette immense figure de l'Histoire qu'est Marc Bloch. Et "L'étrange défaite" pourra enrichir le débat sur les responsabilités de la défaite de 1940.

Re: Les intellectuels français pendant la guerre

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 11:41
de JARDIN DAVID
:!: Attention aux confusions ! :!:
En fin d'année, avec Noël et le Nouvel An, il y a toujours une ambiance bien particulière, et c'est ça que l'on appelle l'étrange des fêtes.
JD (qui risque de finir au bloc) :mrgreen:

Re: Les intellectuels français pendant la guerre

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 12:37
de frontovik 14
JD, serais tu encore sous l'effet de boissons de fêtes????
Je t'attendais avec un dossier de la NRH!!! :D Ils en ont consacré un aux intellectuels de gauche pendant la guerre...

Re: Les intellectuels français pendant la guerre

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 13:14
de JARDIN DAVID
Dans ce type de raisonnement, les opinions politiques ne comptent pas, restons en aux fêtes.
Sade oie pas être si difficile non ?
Un petite remarque au passage : les intellectuels français sortaient d'une période vraiment faste. Paris était la référence culturelle alors que le pays sombrait de plus en plus dans les profondeurs du classement sur le plan économique ou militaire. Quel choc en 1940 ! Que faire ? Il y avait (on entrouve toujours) les disseux, et puis les faiseux. St Ex était de la seconde catégorie. MALRAUX de la première.
JD

Re: Les intellectuels français pendant la guerre

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 17:45
de alfa1965
Rober Brasillach
Lieutenant à l'état-major de la 3eme armée, détenu à l'Oflag VI B, il rédigera Notre avant-guerre.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5 ... ACH.f11.hl
Il dénoncera ses camarades de captivités juifs (d'après Alice Kaplan in Intelligence avec l'ennemi).

Re: Les intellectuels français pendant la guerre

Nouveau messagePosté: 26 Déc 2012, 17:51
de frontovik 14
C'était pour rire JD évidemment!!!
Quand aux diseux et faiseux, encore faut-il avoir les capacités de faire. St-Ex les possédait c'est certain. Parfois les mots peuvent devenir des armes. Chacun selon ses possibilités.