Post Numéro: 15 de Signal 02 Déc 2009, 14:10
On a pourtant quelques points de comparaison à travers le monde communiste. En mettant l'idéologie de côté, on constate que les régimes totalitaires peuvent survivre à leurs fondateurs du fait d'un système solide, qui permet de tenir la population et d'écraser les éventuelles oppositions. A long terme, le système finit par tomber, totalement comme en Union Soviétique, ou en se modifiant comme c'est actuellement en Chine. Mais à court terme, les structures étant solides, l'ensemble continue en roue libre jusqu'à l'hypothétique apparition d'un nouvel homme fort, comme Staline par exemple, qui renforce le système autour de sa personne et permet une survie du régime quelques années de plus après lui par le renforcement du système.
Il y a un cas extrême, non applicables à l'Allemagne nazie, mais très intéressant malgré tout, c'est la Corée du Nord : le défunt président Kim-Il-Sung, quoique mort depuis 1994, est toujours officiellement président ! Son fils Kim-Jong-Il ne fait que le seconder en ce bas monde en quelque sorte. Cette divinisation du dirigeant permet ainsi de faire comme si il était toujours vivant, et donc de continuer à faire vivre le régime à travers le culte de sa personnalité.
L'Allemagne nazie n'aurait sans doute pas versé dans ces excès, mais l'objectif de Hitler étant clairement d'être Dieu, nul doute que le culte de sa personne serait resté très fort après sa mort, si celle-ci était survenue à la veille de Barbarossa. L'immense majorité des Allemands n'avait alors rien à redire au régime, bien au contraire : le chômage avait été endigué, le traité de Versailles avait été déchiré, l'Allemagne était la puissance dominante en Europe, l'étoile de l'Angleterre diminuait à vue d'œil, un avenir glorieux destiné à une race de seigneurs s'ouvrait. Que trouver à redire là-dedans ? Pour la grande masse de ceux qui n'étaient ni Juifs ni opposants politiques, tout allait bien et le Führer représentait le sauveur de l'Allemagne. Sa mort aurait été un choc pour la population, mais en jouant bien de sa propagande, Goebbels avait de la marge de manœuvre pour sauver le régime en s'appuyant sur l'image de Hitler.
Après ça, impossible de savoir combien de temps le régime aurait tenu. Il aurait fini par tomber tôt ou tard, c'est certain. Mais ce n'est ni possible ni notre sujet de savoir quand et comment.
Bonne journée,
Seb.