omega.067 a écrit:Je me suis laissé dire, par une personne de la région tournaisienne, décédée depuis une vingtaine d'années, et habitant à côté d'un membre de la famille Degrelle, que le "beau léon", venait en visite deux fois par an, chez ces gens, et ce au su et au vu de tout l'entourage, mais qu'il n'a jamais été inquiété, un jour, un "ancien", l'ayant reconnu, a fait un peu d'esclandre, et la police est venue, "disperser" la mini manifestation, mais n'a rien voulu savoir concernant le chef de rex, et s'est "débinée" en déclarant qu'ils avaient ordre de ne pas intervenir, alors, allez comprendre
Bonsoir Oméga,
Quelques brèves précisions sur Degrelle et sur l'attitude du gouvernement belge.
- Degrelle est condamné à mort, par contumace, par le Conseil de guerre de Bruxelles le 29 décembre 1944. Degrelle se réfugie en Espagne. Son avion s'écrase en baie de Saint-Sébastien. Gravement blessé, souffrant de multiples fractures, Degrelle est hospitalisé.
- Franco, déjà embarrassé par la présence de Laval, souhaite extrader Degrelle. Les Britanniques et le Américains refusent d'en prendre la responsabilité. La Belgique prend le relais.
- "
Les efforts pour traduire le fugitif devant la justice s'enlisent rapidement dans des négociations bilatérales entre les gouvernements espagnol et belge. En contrepartie de l'expulsion du chef du Rex, Franco espère recevoir une certaine forme de reconnaissance diplomatique de la part du gouvernement belge (...) le ministre des Affaires étrangères, Paul-Henri Spaak, refuse que le sort de Degrelle fasse l'objet d'un marchandage diplomatique" [*]
- En août 1946, peu après sa sortie de l'hôpital où il était soigné pour ses blessures à la suite de son accident d'avion, Degrelle disparaît dans la nature. Le gouvernement espagnol affirme ne pas savoir où Degrelle s'est caché.
- Degrelle réapparaît à la fin des années 50. Les autorités belges continueront à demander son extradition, mais ces espoirs deviendront irréalisables suite à sa naturalisation espagnole.
- Effectivement, Degrelle est naturalisé citoyen espagnol en 1954. A l'époque, il n'existait pas d'accord d'extradition entre la Belgique et l'Espagne.
- Toute poursuite judiciaire étant devenue impossible, le gouvernement belge précisa officiellement que si Degrelle revenait au pays, il serait reconduit à la frontière et expulsé en tant qu' "étranger indésirable".
Notons enfin :
- Degrelle fera l'objet de plusieurs tentatives d'enlèvement ou d'assassinat par les services secrets belges et israéliens.
- Les membres de sa famille restés en Belgique seront lourdement condamnés pour "intelligence avec l'ennemi" (6 ans de prison pour sa femme; le père de Degrelle décèdera en prison; sa mère malade sera libérée pour raison humanitaire en raison de son âge).
Cordialement,
F.Deleu.
[*] texte en italique, extrait du livre de Martin Conway,
Degrelle - Les années de collaboration, éditions Labor, 2005. Je vous le recommande.
Une présentation du livre :
http://www.livresdeguerre.net/forum/suj ... sujet=1080 et le débat autour du livre :
http://www.livresdeguerre.net/forum/min ... sujet=1080