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Reinhard Tristan Eugen Heydrich

Cette rubrique est consacrée uniquement aux Personnages les plus importants du conflit, militaires et/ou politiques.
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Reinhard Tristan Eugen Heydrich

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 07 Sep 2008, 17:15

Bio ecrite par Histoquiz consultable dans le centre de documentation
Reinhard Tristan Eugen HEYDRICH naquit le 7 mars 1904 à Halle. Ses parents étaient professeurs de musique au Conservatoire de la ville.
Heydrich fît des études très brillantes. Il possédait des facultés intellectuelles très au-dessus de la moyenne. Il était un excellent violoniste et l'une des lames les plus redoutables d'Allemagne en Escrime.
En 1922, il entre comme élève officier dans la marine. Neuf ans plus tard, il est chassé de celle-ci "pour cause d'indignité", à cause d'une histoire de femme. Heydrich était déjà un obsédé sexuel.

Pendant ce temps, Himmler bâtissait sur Ordre et désirait créer un service de sécurité et de renseignements de la SS. En chômage et poussé par sa femme Lina, une nazie fanatique, Heydrich rencontra Himmler le 14 juin 1931 par l'entremise du baron von Eberstein.
Himmler fit subjugué par l'intelligence d'Heydrich et décida de le prendre dans son service. C'est ainsi que naquit le redoutable service de Sécurité et de renseignements de la SS (Sicherheitsdienst ou SD). Heydrich avait posé le pied sur le premier échelon qui allait le mener à une puissance inimaginable au point qu'il apparaîtra, dans le courant de l'année 1941, comme le "dauphin du Führer".
Il allait gravir les échelons à une vitesse vertigineuse. Un mois après son entrée à la SS, il est nommé Untersturmfüher en juillet 1931, puis Sturmbannführer en 1932, puis Oberführer en 1933 et enfin Obergruppenführer en 1941.
En 1932, sa carrière faillit s'arrêter net. Gregor Strasser, chef du bureau central et fondateur du parti, apprit que Heydrich avait une ascendance juive. Une enquête discrétionnaire fut menée et conclua que l'allégation était fausse. Mais l'arbre généalogique de Heydrich était truqué. Les documents avaient disparus des registres civils, la pierre tombale de la grand-mère paternelle fut remplacée. Hitler et Himmler furent mis au courant, mais décidèrent de maintenir Heydrich à son poste car son ascendance non-aryenne constituait un moyen de chantage.
Heydrich connaissaît la vérité, mais il était né catholique. Ce fait n'en vaudrait pas d'être mentionné si Heydrich n'était devenu, en 1939, le chef d'une violente campagne contre l'Eglise romaine.
A la tête du SD, Heydrich recruta de jeunes juristes (Schellenberg, Behrends, Knochen), de brillants économistes (Ohlendorf, Six), des ingénieurs (Skorzeny), mais aussi toute une faune d'escrocs, faussaires, tueurs à gages, etc.
Heydrich fut, avec Himmler et Goering, l'un des instigateurs de la "Nuit des longs couteaux." Il profita de ce moment pour se débarasser de certains personnes qui lui avait nui ou pouvaient le nuire. C'est ainsi qu'il ordonna d'exécuter Gregor Strasser en recommandant de "laissez saigner ce porc." Plus tard, certaines personnes émirent des doutes sur l'"aryenneté" d'Heydrich. Elles disparurent corps et biens dans les camps de concentration.
En 1936, il propose à Hitler de monter "dossier truqué" qui mouillerait des officiers allemands et soviétiques. Ce fut le colossal maquillage et la réalisation d'un volumineux dossier compromettant qui coûterat la vie au Maréchal Toukhatchevsky, le chef de l'Armée Rouge. Dans la foulée, 36.000 officiers soviétiques furent fusillés sur l'ordre de Staline.
En 1938, Il monte de toutes pièces des dossiers contre le Maréchal Blomberg et le général Fritsch. Tous deux devront démissionner, ce qui permit à Hitler de prendre le commandement de l'Armée.
La même année, il nomme Adolf Eichmann comme responsable de la politique juive.
En août 1939, il met au point la provocation de Gleiwitz, réalisée le 31 août par ses services et la Gestapo. Le 1er septembre, les troupes allemandes envahissaient la pologne.
Il avait créé les Einsatzgruppen qui suivirent les troupes de la Werhmarch en Pologne.
Le 20 septembre 1939, Himmler décide de regrouper tous les services de police et de sécurité au sein d'un organisme central : le R.S.H.A. (Reichssicherheitshauptant ou Service central de sûreté nationale.
Himmler confia la direction de ce service à Heydrich.

Heydrich avait un objectif bien précis, celui de réunir entre ses mains tous les services de police et de sécurité du Reich. Ce fut chose faite en septembre 1939. A la tête du RSHA, Heydrich va pouvoir enfin assouvir sa soif de pouvoir, de puissance.
Bien qu'officiellement subordonné au commandement suprême des SS (Himmler) en même temps qu'au ministère de l'intérieur (Frick), le RSHA devint rapidement l'empire organisé et personnel de Heydrich.
Avant de continuer la suite de la carrière de Heydrich, il me paraît intéressant d'aborder les différents rouages qui composaient le RSHA afin de mieux se rendre compte de l'immensité des pouvoirs de Heydrich.

Le RSHA était divisé en 7 Amters (services), indépendants les uns des autres, mais tous soumis à la même autorité suprême : Heydrich.

AMT I : Personnel et organisation. Ce service était responsable du recrutement et des affectations pour tout le RSHAS

AMT II : Gestion et finances (salaires et soutien logistique)
- II A : locaux, entretien, soldes, comptabilité, passeports
- II B : questions économiques, détenus hors des camps, transport des détenus.
- II C : administration matérielle des services actifs
- II D : groupe technique (service auto).

AMT III : SD Intérieur
- III A : Questions relatives au droit et à la structure du Reich
-- III A4 : service établissant des rapports réguliers sur l'opinion générale et l'attitude de la population du Reich
- III B : Problèmes relatifs aux minorités ethniques du Reich, race, santé publique
- III C : questions culturelles (sciences, arts, presse) et renseignements dans les milieux religieux
- III D : questions économiques, surveillance de l'industrie et des industriels, ravitaillement, main-d'oeuvre, espionnage de la "Haute Société".

AMT IV : GESTAPO
- IV A : Adversaires du nazisme
-- IV A1 : communistes
-- IV A2 : sabotages
-- IV A3 : Réactionnaires, libéraux
-- IV A4 : Assassinats

- IV B : Sectes et Eglises
-- IV B1 : catholiques
-- IV B2 : Protestants
-- IV B3 : Francs-maçons, sectes religieuses
-- IV B4 : Juifs (l'empire d'Eichmann)

- IV C : Internements de protection, détentions préventives, presse, affaires du Parti, constitution des dossiers, fichage

- IV D : Territoires occupés : adversaires du régime, travailleurs étrangers en Allemagne

- IV E : Contre-Espionnage
-- IV E1 : contre-espionnage dans les usines du Reich
-- IV E2 : Prolèmes économiques généraux, formation politique
-- IV E3 : Pays de l'Ouest
-- IV E4 : Pays nordiques
-- IV E5 : Pays de l'Est
-- IV E6 : Pays du Sud

- IV F : police des frontières, passeports, cartes d'identités.

AMT V : KRIPO (police criminelle)
- V A : police criminelle et mesures préventives
- V B : Crimes et délits
- V C : Identification et recherche
- V D : Institut technique criminel de la SIPO (Gestapo + Kripo)

AMT VI : SD EXTERIEUR (renseignement à l'étranger)
- VI A : organisation générale du Service de renseignement, contrôle du travail des sections du SD
- VI B : Direction du travaol d'espionnage en Europe occidentale
- VI C : Espionnage dans la zone d'inflence Russe
- VI D : espionnage dans la zone d'influence américaine
- VI E : espionnage en Europe orientale
- VI F : Moyens techniques nécessaires à l'ensemble du service VI

AMT VII : Recherches idéologiques chez les adversaires du régimes, archivage.

Comme nous pouvons le constater, le RSHA était présent partout, dans et hors du Reich.
Le personnel du RSHA était entièrement intégré à la SS. Tous les agents et fonctionnaires, de n'importe quel service, devaient porter sur leur uniforme l'insigne du SD.

Le RSHA était une monstruosité bureaucratique, dans laquelle, Heydrich nageait comme un poisson dans l'eau. Ce ne fut pas le cas pour ses deux successeurs (Himmler et Kaltenbrunner).

De plus, Heydrich avait la haute main sur les Einsatzgruppen (formés avec du personnel de la gestapo, kripo, SD, waffen SS).
S'il ne disposait pas du contrôle des camps de concentrations et des unités chargées de la garde de ces camps, Heydrich était le pourvoyeur de ces camps. Il pouvait ordonner l'exécution des personnes internées dans les camps.

On le voit, les pouvoirs de Heydrich étaient immenses. Mais il en voulait encore plus.

Heydrich était un parfait technocrate qui n'avait qu'un dieu : la puissance pour la puissance.
Laissant Himmler divaguer dans ses bavardages pseudo-philosophiques et comme Frick ne s'intérressait plus beaucoup au RSHA, Heydrich en profita pour asseoir son pouvoir.
Ceux qui doutaient de sa puissance l'apprirent à leurs dépends. Ainsi, Gisevius, qu'il détestait, s'entendit dire "sachez que je peux poursuivre tous mes ennemis, même dans la tombe."
Heydrich faisait montre d'une cruauté absolue. Les plus féroces tortionnaires de la Gestapo apprirent à le connaître et tremblèrent devant lui. Cette brute effeminée battit les pires tueurs sur leur propre terrain.
Bien que Hitler avait interdit toute enquête sur les dirigeants nazis, Heydrich entreprit de réunir des documents sur un bon nombre de ces dirigeants, y compris Hitler et Himmler.
Dans ses services, ses subordonnés ne prononçaient jamais son nom, mais l'appelaient "C", drôle de diminutif ou pseudo. Heydrich était incapable de regarder ses interlocuteurs dans les yeux. Malgré ses instincts de fauve, il était incapable de frapper ses adversaires de face.
Mais il était spécialiste de l'intrigue.
Deux mots pourraient définir Heydrich, ce redoutable solitaire : l'Ambition et la cruauté.

En novembre 1939, Naujocks, homme de main de Heydrich, organise l'enlèvement, à Venlo, de deux responsables de l'Intelligence Service, Best et Stevens. Quelques semaines plus tard, des avions britanniques saupoudrèrent l'Allemagne du nord de fausses cartes d'alimentation.
En représailles, Heydrich ordonna d'innonder l'Angleterre de faux billets de livres sterling pour porter atteinte à la monnaie britannique. Des centaines de milliers de ces "vrais" faux billets circulèrent sur les marchés financiers.

En septembre 1941, Heydrich est nommé "Reichsprötektor" de la Bohême-Moravie en remplacement du faible baron von Neurath. Il va se partager entre Berlin et Prague. La terreur arrivait en Tchécoslovaquie.

Le 20 janvier 1942, dans un hôtel bordant le lac de Wannsee, à la demande de Goering, Heydrich organise une réunion au sommet concernant "la solution finale du problème juif". Le sort de 11.000.000 de juifs vient d'être décidé. Eichmann en est chargé de son organisation et de son exécution.

Le 18 mai 1942, une réunion au sommet est organisée à Prague entre les services de l'Abwehr (Canaris) et le SD au sujet de l'affaire Thümmel. Thümmel était un allemand du Reich, qui depuis 1939, était le chef de l'Abwehr à Prague et trahissaot au profit du SR Tchèque. Un accord devait être finalisé le 27 mai 1942, à Prague, accord qui permettait au SD de s'accaparer les services de l'Abwehr. Canaris avait perdu.

Cet accord ne fut jamais signé et pour cause. Le 27 mai 1942, Heydrich est victime d'un attentat dans les rues de Prague. Le Reichsprötektor meurt le 4 juin 1942.

Dès l'annonce du décès, Himmler se rendit directement à l'hôpital de Prague. La première chose qu'il demanda à une infirmière était : "où sont les vêtements de Heydrich". Himmler fouilla la veste et y prit un petit trousseau de clefs qu'il mit dans sa poche. C'étaient les clefs du coffre fort personnel d'Heydrich, coffre qu'il n'avait jamais ouvert devant quelqu'un.

Heydrich eut des funérailles nationales au son de la musique de Wagner.
Hitler fit l'éloge du disparu : "Il était un des plus grands soutien de notre idéal. C'était vraiment un homme au coeur de fer".
D'autres oraisons funèbres ou commentaires peu élogieux furent prononçés à mi-voix :
Sepp Dietrich : "Dieu soit loué!. Ce porc a fini par crevé"
Himmler : "Je tenais les mains de ces deux bâtards juifs" (il faisait référence aux deux fils de Heydrich)
Canaris : "Après tout, c'était un grand bonhomme. J'ai perdu un ami avec lui".

Heydrich mort, une féroce répression va s'abattre sur la Tchécoslovaquie. 305.000 citoyens seront déportés. A peine moins de 50.000 survécurent. Des villages entiers furent détruits, les habitants exterminés.

Heydrich fut bien l'homme le plus redoutable du IIIème Reich.
Nul doute que s'il avait été pris par les alliés, il aurait figuré à la première place de la liste des criminels de guerre


 

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