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Erwin ROMMEL

Cette rubrique est consacrée uniquement aux Personnages les plus importants du conflit, militaires et/ou politiques.
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Erwin ROMMEL

Nouveau message Post Numéro: 1  Nouveau message de larry  Nouveau message 27 Fév 2004, 17:38

Dans le roulotte qui lui servait de quartier general en Afrique, Montgomery avait, pour toute decoration, accroche une simple photographie de son adversaire, l allemand Erwin Rommel, chef du redoutable Afrikakorps dont les Panzer faillirent faire leur fantastique chevauchee jusqu au Caucase.
Ce geste de « Monty » reste sans doute le plus bel hommage jamais rendu a Rommel qui, malgre ses deux defaite en Libye et en Normandie, reste certainement le plus celebre des chefs de guerre allemands.
Ne le 15 novembre 1891, dans le Wurtemberg, Erwin Rommel n appartient pas a une famille de militaires. Son pere est professeur a l universite de Heidenheim. Pourtant, le jeune Erwin choisit la carriere des armes t entre comme aspirant au Vie bataillon du 124e regiment d infanterie a Weingarten. En 912, il est nomme sous lieutenant, alors qu il vient tout juste d avoir vingt ans.
Durant la Première Guerre mondiale, l armee imperiale constitue des unites de troupes de montagne dont le recrutement n est plus exclusivement bavarois. C est ainsi que le lieutenant Rommel rejoint un bataillon wurtembourgeois de chasseurs de montagne.
Il ne tarde pas a se dinstinguer au feu et, au cours d un coup e main audacieux, veritable operation commando avant l heure, il s empare du mont Cosma, en Roumanie. Apres cet exploit, realise en aout 1917, il est mute sur le front italien, ou il renouvellera la meme operation en prenant d assaut le mont Matajur, qui culmine 1 643 m au dessus de Caporetto. Ce nouveau fait d armes lui vaudra la rarissime decoration « Pour le Merite ».
Toujours dans les troupes de montagne, Rommel participe a la bataille de l Isonzo, a la suite de laquelle il est nomme capitaine.
Apres la defaite allemande, Erwin Rommel reste dans la Reichswehr et connaît une vie de garnison bien monotone, hormis une breve periode qu cours de laquelle il est instructeur d infanterie a Dresde. Il occupe ses loisirs en ecrivant des ouvrages militaires. L un d entre eux, « Infanterie greif an » (l infanterie attaque), connaît meme un certain succes.
Chef de bataillon lors de l arrivee au pouvoir d Adolf Hitler en 1933, il commande une unite d elite, le bataillon de chasseur de Goslar. Ensuite, il est charge de cours a l ecole de guerre de Posdam.
Colonel en 1937, il est promu general a la veille de la Seconde Guerre mondiale, en 1939.
Au sein d une armee conservatrice et reactionnaire, Erwin Rommel passe pour un partisan du national-socialisme.
Il joue notament un role important dans le rapprochement entre les Jeunesse Hitlerienne et l armee, s attachant a la preparation militaire de ces garcons particulierement motives ideologiquement et deja tres endurcis physiquement. A la veille de la guerre, la popularite du general Rommel est immense chez la jeunesse allemande qui voit en lui un jeune chef correspondant tout a fait a ses ideaux.
Rommel recoit alors le commandement de la 7e division blindee, qui prendra un jour le surnom de « division fantome » tant ses raids surprendront adversaires et compatriotes.
En mai 1940, apres avoir franchi la Meuse, Rommel avance le long du canal de La Bassee et recoit pour ses succes la croix de chevalier de la croix de fer. Il fonce sur Lille, oblique au sud et traverse la Somme. Il atteint ensuite la Seine a Rouen, encerclant plusieurs divisions alliees en Normandie. Le 19 juin, il prend Cherbourg.
Au cours de cette campagne eclair, la division fantome a fait 100 000 prisonniers, perdant 700 hommes et 50 chars. Rommel a la reputation d commander ses troupes de l avant, arrivant sur le champs de bataille juste apres ses unites de reconnaissance.
Hitler l apprecie particulieremnt et dit de lui : « c est un homme du peuple comme moi. » Il le considere d ailleurs comme un de ses meilleurs generaux.
Au mois de fevrier 1941, Rommel recoit le commandement des deux divisions qui forment le Deutsche Afrikacorps. Sa mission est de retablir la situation en Libye,ou les italiens viennent de subir de lourds revers.
Theoriquement, il depend du gouvernement italien, mais il va vite imposer ses choix tactiques a ses partenaires de l Axe. Il commandera le Panzerkorps Afrika, puis la Panzerarmee Afrika et enfin l ensemble des troupes germano-italiennes.
Rommel reussit a redresser la situation et, a la suite de ses ruses et de la rapidite de ses manœuvres, il recoit le surnom de Renard du desert.
Apres voir franchi la frontiere egyptienne, il arrive devant El Alamein, a moins de 100km d Alexandredie.
Il est alors convoque a Berlin pour recevoir son baton de marechal des mains memes d Adolf Hitler. Rommel est ce moment au zenith de sa gloire, et la propagande allemande se dechaine en evoquant ses exploits. Sa reputation d invinciblite agace un peu les autres chefs militaires allemands qui lui reprochent de trop soigner sa publicite personnelle. Rommel, que certain appellent « Rummel », c est a dire « tapage », ne se deplace jamais sans se photographes qui fixent pour la posterite chacun de ses gestes. Il y a chez lui un cote comedien en tournee qui l apparente a des hommes comme Montgomery, Patton ou De Lattre.
Seulement, il est moins bon stratege que tacticien. Ses victoires ne lui servent a rien dans la mesure ou il ne peut assurer ses lignes de communication et de ravitaillement trop etirees. De plus, les britannique tiennent solidement Malte, d ou ils controlent tout le bassin mediterraneen.
Le 23 octobre 1942, Montgomery passe a l offensive en Egypte et, le 8 novembre, l americian Clark debarque au Maroc et en Algerie.
La situation se retourne en Afrique du Nord.
Malade, Rommel, qui ne se trouvait pas a son poste au debut de l attaque de « Monty », ne peut enrayer l offensive. Vite deborde, il estime preferable de faire retraite le long de la mer. Tandis que le general Von Arnim couvre ses arrieres a l Ouest, il se replie sur la ligne Mareth en Tunisie. Ses hommes reculent ainsi sur plus de 3000 km, mais conservent la plus grande partie de leur materil et ne subissent que peu de pertes. Cependant, ils sont desormais surclasses par les anglo-americains, tandis que les italiens s effondrent.
En mars 1943, le marechal Rommel quitte le sol africain pour toujours.
Apres avoir ete affecte a l etat major du Führer, il est envoye en Normandie, a la tete du groupe d armee B, pour faire face a un eventuel debarquement allie. Estimant qu il faudra ecraser l envahisseur sur les plages memes sans lui laisser le temps de s organiser, il entre en conflit avec son superieur, le marechal Von Rundstedt, qui, lui, compte sur une contre offensive a l interieur des terres. De toute facon, la suprematie maritime et aerienne des Allies est totale, et les allemands n auront aucune liberte de manœuvre.
Le 6 juin, Rommel ne se trouve pas a son poste, une fois encore, car il est convaincu que le temps est trop mauvais pour que les Allies tentent quoi que ce soit. Il a donc decider de partir en permission. A l annonce du debarquement, il regagne en toute hate son quartier general de la Roche-Guyon, mais il est trop tard depuis le premier jour.
Rommel est un de ceux qui ne croient pas au debarquement de Normandie, il pense que l ennemi va attaquer dans le Pas de Calais. Devenu hesitant, il ne ressemble plus au brillant personnage de sa legende. Persuade de l inectuabilite de la defaite allemande, il a desormais tendance a en rendre le Führer responsable.
Sans etre l une des ames du complot du 20 juillet, l croit que l elimination d Adolf Hitler pourrait permettre un compromis avec les Allies. Aussi envisage t il de donner une reponse favorable aux conjures qui le pressent de se mettre a leur tete. Il n en a pas le temps : le 17 juillet 1944, il est grievement blesse lors d une attaque aerienne pres de Livarot.
Le 14 octobre, il est fermement invite a se suicider, car sa sympathie, plus que son adhesion, envers le complot avorte est desormais prouvee. Le regime national-socialiste ne lui fera pas moins des obseques nationales a Ulm. Le IIIe Reich rend ainsi hommage a celui qui aura incontestablement te hitlerien dans la victoire et ne se sera eleve contre le Führer qu a l approche de la defaite.
Rommel reste l exemple meme de tous les chefs militaires allemands qui ne reprochent qu une seule chose a Hitler : d avoir perdu la guerre.


 

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Nouveau message Post Numéro: 2  Nouveau message de Yves  Nouveau message 01 Avr 2004, 14:59

Juste avant le débarquement Rommel était effectivement parti en permission en famille et avait pour grande préoccupation l'achat d'une paire de chausssure à offrir comme cadeau à sa femme. Grand stratège mais homme également ! :)

Après le débarquement, Rommel a été blessé en Normandie, ce qui l'a éloigné du front pendant plusieures semaines. Sa voiture avait été attaquée par un chasseur bombardier anglais (Tempest ou Typhoon, je ne sais plus).
il est resté en convalescence en banlieue de Paris, au Vésinet (78) pour être exact.

Pour le suicide, assez clairement on l'a mis face au choix suivant: soit il se suicidait et gardait tous les honneurs qui lui étaient dûs soit il ne se suicidait pas et s'exposait à la honte d'un procès, avec toutes les conséquences que cela impliquait pour lui et sa famille.
Il s'est donc suicidé et n'a donc pas connu la même déchéance que les autres conjurés qui ont été décapités à l'issue d'un procès sommaire.


 

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Nouveau message Post Numéro: 3  Nouveau message de Petit_Pas  Nouveau message 09 Juin 2005, 19:19

Salut,
Alexandra a écrit:Pensons que Rommel était criblé d'impacts et d'éclats d'obus et de balles, qu'il avait percuter de plein fouet et en pleine tete un arbre et etait dans le coma dans un etat déclaré "intransportable" (et qu'il fut transporté par avion pour ne pas arranger les choses). Je pense qu'il était toujours dans le coma quand il recut la visite fatidique des deux membres de la gestapo.

Quelques corrections qui me semblent indispensables :
Chronologie des événements sur la mort de Rommel :
17 juillet 44, Rommel est gravement blessé lors du mitraillage de sa voiture par des chasseurs bombardiers.
8 août 44, il est rapatrié à Herrlingen et placé en résidence surveillée chez lui du fait des soupçons qui pèsent sur lui suite à l'attentat manqué du 20 juillet.
14 octobre 44, 2 généraux allemands, Burgdorf et Maisel, se présentent à son domicile et lui font connaître l'ultimatum d'Hitler : ou il se suicide et il bénéficie de funérailles nationales, ou il est jugé pour trahison et ses proches en pâtiront. Rommel opte pour le suicide et s'empoisonne après avoir été conduit à l'hôpital de Ulm. Officiellement, il est déclaré décédé suite à une rupture d'anévrisme consécutive à ses blessures. A noter d'ailleurs que Manfred, le fils de Rommel, et Aldinger, aide de camp de Rommel qui était présent lors de son arrestation, seront surpris d'apprendre la cause officielle du décès de Rommel, à savoir une rupture d'anévrisme, dans la mesure où le médecin de l'hôpital de Ulm qui téléphona à la famille peu après l'arrivée du corps déclara que Rommel était mort d'une crise cardiaque durant le trajet... :roll:
18 octobre 44, funérailles nationales avec les honneurs militaires.
L'enquête la plus poussée et la plus sérieuse à ma connaissance est celle menée par Charles F. Marshall, officier des renseignements américains, chargé d'enquêter sur les dignitaires nazis. Marshall en est arrivé à cette conclusion après avoir interrogé à plusieurs reprises la femme de Rommel qui au début s'en tient à la version officielle qui est que Rommel est mort des suites de ses blessures. Puis elle lui explique le suicide forcé.
Il va dès lors mener une enquête pour connaître la vérité. La version du suicide forcé sera confirmé par Manfred, le fils de Rommel ; par son aide de camp Aldinger qui était présent à Herrlingen lorsque les généraux Burgdorf et Maisel sont venus interroger Rommel puis l'ont emmené à Ulm ; son chef d'état major Hans Speidel ; d'autres proches de Rommel et des proches de Hitler qui le côtoyèrent entre le 11 et le 18 octobre 44.


 

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Nouveau message Post Numéro: 4  Nouveau message de Brem's  Nouveau message 17 Juin 2005, 20:48

Rommel fut un bon général, c'est indéniable !
MAIS
ce n'est ni Guderian, ni Manstein !!!! L'Afrikakorps n'était qu'un gros corps renforcé, et ses effectifs furent assez limité ! Quant il s'est retrouvé à la tête de forces très importantes, on peut se montrer plus sceptique... .
Lorsqu'il s'oppose à Kesselring sur la conduite à tenir en Italie, on lui donne nettement tort : comment abandonner toute l'Italie, dont Rome, jusqu'à la Ligne Gothique !!! Singulier manque de réalisme, que de donner toute cette zone comme base de départ contre les bombardiers alliés. Et quel abandon énorme pour le Reich....Les Alliés, face à Kesselring, mettront 11 mois pour prendre ce terrain qui devait être abandonné.....selon Rommel. :roll: Pour info, Kesselring n'est ni un fantassin, ni un cavalier, ...mais un aviateur !!!!!
De même, sa conduite en Normandie n'est guère convaincante ! Malgré son opposition avec la vision de Rundstedt, on ne le sent pas très convaincu par ses propres options !! On pourra dire qu'il était découragé, qu'il n'y croyait plus....mais perdre sur un théâtre aussi secondaire que le désert de Lybie ne justifie pas un tel comportement sur un point aussi crucial stratégiquement !!!!! Quand sa voiture est mitraillée, de fait, toute tentative d'offensive générale est déjà un rêve, sans parler de la résistance sur les plages......balayée au soir du 6. Je ne suis pas sur que Kluge, Dietrich ou Model firent moins bien.

Quant au problème de sa relation avec le nazisme, il est plus qu'évident qu'il en a nettement profité pour progresser, en se rapprochant du pouvoir jusqu'à commander l'une des unités de protection d'Hitler ! Sans doute ne s'est-il pas "attaché" aux régime et à ses théories, on peut au moins lui concéder cela.

Je crois que l'on est encore largement victime de la propagande de l'époque !!!! Aussi bien du côté allemand, que du côté anglais (peut-être plus de ce côté d'ailleurs), qui servait surtout à ces derniers de paravant pour masquer leur propre inconséquence....Sans compter l'impact de sa mort, qui en rajouta une couche.
Un bon général, sans aucun doute, mais ils y en avaient d'autre : on pourrait parler un peu plus de Manteuffel, de Blaskowitz, etc, sans qu'il y ait a redire....

Voilà, un petit avis perso pour alimenter le débat....
Brem's :D


 

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Nouveau message Post Numéro: 5  Nouveau message de Snakealx  Nouveau message 18 Juin 2005, 10:05

Le post de Brem's ne doit pas être loin de la vérité.

- Des qualités tactiques certaines, une vision stratégiques plus limitée.
- Des compromissions avec le régime nazis et un certain sens (pour ne pas dire un sens certain) de l'opportunisme.
- Une timide évolution vers la résistance à hitler lorsque la guerre est visiblement perdue (il laissera faire le 20 juillet, mais ne participera pas)
- Une fin qui ancre la légende.

Une image qui perdure et qui embellit fortement la réalité.


 

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Nouveau message Post Numéro: 6  Nouveau message de Audie Murphy  Nouveau message 18 Juil 2005, 02:55

Voici ce que dit William L. Shirer à propos de Rommel:
... Hitler avait finalement consenti, bien que de mauvaise grâce, à envoyer à la rescousse une division blindée légère et quelques unités de la Luftwaffe sous le commandement unique du maréchal Erwin Rommel. Rommel, magnifique officier de chars, habile et plein d'allant, s'était déjà distingué dans la bataille de France en qualité de commandant d'une division blindée. Les Anglais se trouvaient pour la première fois en face d'un chef de ce type et de cette trempe. Pendant deux ans, Rommel allait leur poser un redoutable problème.


À noter que Shirer me paraît très allergique au national-socialisme d'après ses écritures !


 

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Nouveau message Post Numéro: 7  Nouveau message de Audie Murphy  Nouveau message 18 Sep 2005, 05:22

Je viens de terminer le livre Rommel face au débarquement et l'Amiral Friedrich Ruge nous y dépeint un Rommel complètement différent que celui que Brem's nous montre dans son post. Ruge nous dit que Rommel prêchait pour empêcher l'ennemi de toucher terre, mais qu'il rencontrait beaucoup d'opposition de la part de l'OKW. Ses recommandations ont souvent été ignorées pour plusieurs raisons, notamment l'organisation des États-majors allemands qui obéissaient à des chefs différents au lieu d'un seul chef par zone d'action comme les Alliés.

Ruge voyait peut-être les choses de façon trop partiales, mais il se demande si les Alliés n'auraient pas été rejetés à la mer si on avait suivi tous les conseils de Rommel. Il nous en fait un portrait très flatteur dans les dernières pages de son ouvrage écrit sous la forme d'un journal de bord en bon officier de marine.


 

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Nouveau message Post Numéro: 8  Nouveau message de 13emeDBLE  Nouveau message 18 Sep 2005, 13:12

Bonjour,

débat intéressant (mais peut-être hors-sujet, non ?).

La position de Rommel en 1944 est très importante car c'est un des rares chefs allemands à avoir lutté en 42-43 contre les alliés.

Son analyse est claire : la supériorité en moyens, et notamment en soutien aérien, des alliés est telle que si les réserves (notamment en blindés) sont placées trop en arrière, elles n'atteindront jamais les plages.

Rommel pense que le succès de l'assaut allié se jouera sur les plages au cours des premières heures. Après il sera trop tard car le "poids" du matériel allié jouera à sens unique.

Il en tire les conclusions en demandant à ce que les réserves blindées soient pré-positionnées à proximité des plages de débarquement possibles.

Il dispose de l'expérience de la guerre face aux Alliés (impossibilité de se déplacer de jour face à l'aviation alliée, cf El Alamein, Tunisie, Sicile...), ce qui n'est pas le cas de la majorité des chefs d'unités (qui reviennent du front russe, où il est plus facile de bouger les PzDiv.).

Face à lui, d'autres hauts responsables allemands pronent une position plus classique (plus "clausewitzienne") des réserves blindées en arrière afin de pouvoir faire face à toutes les hypothèses.

En fait ce débat qui a agité le Haut commandement allemands à l'ouest au printemps 44 n'a pas vraiment été tranché par le Fuhrer, qui a opté pour une position intermédiaire (placement proche mais interdiction d'un usage immédiat..), qui fut la pire des décisions..

Pour revenir au sujet, Rommel fut capable du meilleur comme du pire sur le front africain.... Il convient de relever qu'au-delà de ses qualités tactiques, il fut capable d'une désobéissance et d'une absence totale de sens stratégique qui fut grandement préjudeiciable aux intérêts de l'Axe en Afrique et en Méditerranée.

En fait, il me semble qu'il faudrait réellement sortir des "clichés" pour analyser les opérations plus objectivement et on se rendra compte rapidement qu'il fut grandement responsable des problèmes rencontrés à tous les niveaux...

CM


 

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Nouveau message Post Numéro: 9  Nouveau message de Audie Murphy  Nouveau message 21 Sep 2005, 04:52

"pire" sur le front Nord-Africain ?? J'aimerais connaître le pire, car à mon avis, sa pire erreur sur ce front a été de faire confiance à Hitler. Voici ce que dit William L. Shirer à propos du désastre pour l'Axe en Tunisie:

Hitler gagna Eisenhower de vitesse dans la course pour l'occupation de la Tunisie, mais ce fut une victoire douteuse. Sur ses instances, 250 000 hommes, Allemands et Italiens, envoyés à la rescousse, y tinrent la tête de pont. Si quelques mois plus tôt le dictateur déclinant avait envoyé à Rommel un cinquième des effectifs concentrés en 1942 sur les côtes tunisiennes, le "Renard du Désert" aurait depuis longtemps dépassé le Nil. Le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord n'aurait pas eu lieu, et la Méditerranée aurait été irrémédiablement perdue pour les Alliés. Au lieu de cela, la campagne de Tunisie coûta à L'Axe tous les hommes, tous les canons, tous les chars amenés en hâte sur ce nouveau théâtre de guerre en ce fatal hiver 1942, et auxquels furent adjoints les derniers débris de l'Afrika Korps. Le nombre des prisonniers allemands entassés derrière les grilles des camps battit le record consécutif au désastre de Stalingrad,...


Je sais que j'utilise souvent Shirer comme source, mais il mérite le respect qu'il inspire à ses pairs !


 

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Nouveau message Post Numéro: 10  Nouveau message de Thierrybulle  Nouveau message 12 Oct 2005, 12:21

13emeDBLE a écrit:Bonjour,

débat intéressant (mais peut-être hors-sujet, non ?).

La position de Rommel en 1944 est très importante car c'est un des rares chefs allemands à avoir lutté en 42-43 contre les alliés.

Son analyse est claire : la supériorité en moyens, et notamment en soutien aérien, des alliés est telle que si les réserves (notamment en blindés) sont placées trop en arrière, elles n'atteindront jamais les plages.

Rommel pense que le succès de l'assaut allié se jouera sur les plages au cours des premières heures. Après il sera trop tard car le "poids" du matériel allié jouera à sens unique.

Il en tire les conclusions en demandant à ce que les réserves blindées soient pré-positionnées à proximité des plages de débarquement possibles.

Il dispose de l'expérience de la guerre face aux Alliés (impossibilité de se déplacer de jour face à l'aviation alliée, cf El Alamein, Tunisie, Sicile...), ce qui n'est pas le cas de la majorité des chefs d'unités (qui reviennent du front russe, où il est plus facile de bouger les PzDiv.).

Face à lui, d'autres hauts responsables allemands pronent une position plus classique (plus "clausewitzienne") des réserves blindées en arrière afin de pouvoir faire face à toutes les hypothèses.

En fait ce débat qui a agité le Haut commandement allemands à l'ouest au printemps 44 n'a pas vraiment été tranché par le Fuhrer, qui a opté pour une position intermédiaire (placement proche mais interdiction d'un usage immédiat..), qui fut la pire des décisions..

Pour revenir au sujet, Rommel fut capable du meilleur comme du pire sur le front africain.... Il convient de relever qu'au-delà de ses qualités tactiques, il fut capable d'une désobéissance et d'une absence totale de sens stratégique qui fut grandement préjudeiciable aux intérêts de l'Axe en Afrique et en Méditerranée.

En fait, il me semble qu'il faudrait réellement sortir des "clichés" pour analyser les opérations plus objectivement et on se rendra compte rapidement qu'il fut grandement responsable des problèmes rencontrés à tous les niveaux...

CM


Très bonne intervention et tu synthétises très bien l'opposition d'idées quant à la manière de placer les troupes avant le débarquement.

Pour ce qui est de l'Afrique, j'aimerais rappeler certaines choses. On a beaucoup reproché à Rommel le fait que la place du chef d'une armée n'était pas toujours d'être devant. En Afrique à plusieurs reprises il a été complètement déconnecté de son état major, ce qui a entrainé pas mal de retard (attention, il y avait aussi des avantages à être très près du combat).
Ensuite, on peut aussi lui reprocher d'avoir sur-estimé ses hommes et son matériel, il semble bien qu'il n'avait pas les moyens pour aller aussi loin qu'il le voulait à la vitesse qu'il souhaitait. Notons aussi qu'il a détourné une grande partie des moyens prévu pour la prise de malte sur son front. Il s'en mordra bien les doigts plus tard (bien que la chute de Malte n'aurait pas tout résolu, loin de là).

je crois qu'une des raisons qui expliquent le mythe Rommel est à trouver dans le portrait qu'en on fait beaucoup de commentateurs alliés après la guerre. On a un général très habile tactiquement, qui sera éliminé sous l'ordre d'Hitler, qui en Afrique du nord a respecté les codes et traditions militaires et qui a failli définitivement chasser les Anglais d'Afrique du Nord et menacer les champs pétrolifères d'Irak. Pour les alliées et plus spécialement les Anglais, c'est un bon coup d'en faire une sorte de super-général. ils peuvent expliquer facilement leurs défaites d'Afrique du Nord et ils peuvent se vanter d'avoir eu le dernier mot.

Enfin, pour ce qui est des accointances avec les nazis, il ne faut pas oublier que Rommel est un officier allemand, (hyper)conservateur, qui déteste la république de Weimar et les communistes et qui veut le retour d'une grande Allemagne, forte, armée et stabilisée. Comme beaucoup d'hommes, il trouvera en Hitler l'homme de la situation.


 

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