Pour en revenir à Rommel, Hans Speidel, dans son livre, nous raconte l'incident où Rommel se mêle de politique en présence du Führer lors de la rencontre de Margival.
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Laissant prévoir l'effondrement du front d'invasion, l'impossibilité d'arrêter une percée jusqu'à l'Allemagne, l'écroulement du front italien, il mit aussi en doute la solidité du front de l'Est. Dans le domaine de la politique extérieure, l'Allemagne était totalement isolée et cet isolement la conduirait fatalement, quoiqu'en dise la propagande, à un affaiblissement mortel.
C'est dans le livre de Jacques Mordal que j'ai pu lire cette information, mais je l'avais également lue dans le livre de Desmond Young. Et, tout comme Young, Mordal fait mention de l'attaque verbale que Rommel dirige à l'endroit des SS à propos d'Oradour. Celui-ci aurait demandé le châtiment de la
Das Reich pour le massacre, une abomination propre seulement à déconsidérer l'uniforme allemand et n'aboutissant qu'à précipiter les Français dans la Résistance. Jacques Mordal nous informe que ces faits ont été également évoqué par le général Jodl à Nuremberg.
Combien de généraux ont osé défier aussi directement Hitler ? Combien auraient eu le courage de lui donner des conseils sur la politique ? Pour moi, il est clair que Rommel mérite amplement le respect que ses ennemis ont gardé pour lui. Nous ne sommes pas ici en présence d'un mythe pour faciliter la réconciliation d'après-guerre.