Bonjour Stéphane,
je n'aurai pas le temps de répondre dans le détail car faisant parti du Festival de la Bande dessinée de Québec et comme l'évènement débute aujourd'hui, autant dire que mon temps est compté. Mais comme j'ai, avec plaisir, lu un point de vue constructif (et que ce n'est pas fréquent de nos jours) il me faut donc répondre, même si cette réponse sera brève.
J'ai immigré au Québec par choix (parce que j'aime ce pays) et pour fuir une certaine extrême droite nauséabonde qui fleurit en France (et en Europe) et qui présente bien. Il y a eu bien sûr la montée de Le Pen, qu'on a aimé diaboliser, mais cet extrémisme me dérange moins car il est identifiable, visible, donc on peut facilement l'affronter. Celui que je crains, c'est celui en costume trois pièce qui s'installe dans les ministères, ou dans les politiques. Il est sournois et difficile à dénoncer car habile comme un caméléon. Je ne citerai pas tous le monde, mes des personnes comme Devedjian, Longuet, Madelin sont des personnes proches du pouvoir ayant un parcours et une idéologie extrémiste. Mais comme je le disais, il n'y a pas qu'en France ou on perçoit ses odeurs d'un autre âge, c'est le cas de l'Italie, de l'Espagne, des Pays-bas, de l'Allemagne, de l'Autriche, de la République Tchèque... Même le Vatican ou on fait semblant de tomber des nues d'avoir un pape qui aurait publié des textes dans une revue d'extrême-droite. Ces extrémistes sont beaucoup plus inquiétant car ils ont le pouvoir, ce que n'aurait jamais eu le FN, même avec un Le Pen président. La France aurait été ingouvernable. C'est tout. (En tout cas, c'est ce que je suppose car, par chance, Le Pen n'a pas accédé au pouvoir). Donc les négationnistes sont l'écran de fumée, qu'on agite à tout va pour cacher l'innommable. Il en va pareil pour l'antisémitisme qui est là pour discréditer un individu. On peut prendre le cas de Péan qui dénonce Kouchner et son affairisme dégueulasse et qui se voit taxer d'antisémitisme. Idem pour les détracteur de BHL, ou ceux qui dénonce l'extrémisme israélien.
J'avoue ne pas être un spécialiste du négationnisme, mais j'ai moins peur de ces gens que des penseurs uniques. Nier le génocide juif est stupide, mais se poser des questions sur la manière dont fonctionner les camps et faire la part des choses, est obligatoire pour comprendre. On ne peut pas aller face à l'histoire avec des préjugés. Je remarque juste que certaines questions sur les chambre à gaz reste assez floues, voir même opaque. Donc, juste pour ça je ne tirerai pas sur Faurisson. L'autre raison, c'est que quand je suis arrivé à Québec, j'avais encore des traces de mon formatage scolaire et je ne comprenais pas que des personnes puissent véhiculer librement des idées d'extrême droite sur des ondes d'une radio FM, alors que la réponse était dans ma question. Librement. Tout est là. Chacun à le droit de penser et de s'exprimer librement. Chacun à le droit d'aimer ou de ne pas aimer son voisin. C'est humain également. Mais ce n'est pas parce que quelqu'un ne m'aime pas, ou ne pense pas la même chose que moi, que je dois lui interdire de parler ou le tabasser, même s'il dit des stupidités. Je le répète Faurisson n'a aucun pouvoir, Dieudonné est un humoriste, ils n'ont tués personne, il n'ont pas collaboré comme l'ont fait de nombreux fonctionnaires, des hommes politiques et des hommes d'église et ils avancent à visage découvert.
Pour mon passage sur la paresse, ne te sens pas visé, mais j'ai vraiment l'impression que plus on a les moyens d'avoir de la culture facilement, moins on en a. Journalistes, intellectuels, politiques ne font pas d'effort. Les autres citoyens également. Il y a toujours eu un fourmillement intellectuel de tout temps avec des grandes figures qui pensaient notre société, qui faisaient progresser le genre humain (des Jung, Marx, Hugo, Keanes, Freud, Einstein...) pour peut qu'on fasse l'effort de les écouter. De nos jours les grandes figures se font rares ou sont vraiment à la fin de leur vie, parce que la paresse nous à gagné. Paresse intellectuelle. Écrivains, journalistes, poètes, peintres, musiciens, politiciens aucun n'y échappe. On fait dans le facile, dans le fast-food. C'est l'époque qui veut ça. Enfin, je crois.