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LE DÉBAT DU MOIS : La France en juin 1940

Nouveau messagePosté: 08 Fév 2012, 00:03
de Prosper Vandenbroucke
La bataille de la Somme commence le 5 juin, Weygand tente d’arrêter l'armée allemande avec 43 divisions hâtivement déployées.
Les Allemands concentrent 95 divisions dont 10 Pzd face à eux.
Deux flottes aériennes vont assurer la maîtrise de l'air face à une aviation française opiniâtre mais
en infériorité.
Le 7 juin Rommel rompt le front français à l'Ouest de Paris et avance vers Rouen.
Le 8 juin la bataille de la Somme est perdue.
Le 14 juin les Allemands entrent à Paris.
Le 17 juin les blindés allemands arrivent à Pontarlier sur la frontière suisse, isolant les armées de
l'Est.

Vient le temps des combats pour l'honneur.
Ces combats furent multiples, menés par des poignées d'hommes résolus et par des unités complètes dirigées par des chefs décidés.
Sur la Loire, les cadets de Saumur et les DLM faiblement reconstituées après l'évacuation de Dunkerque défendent les ponts sans esprit de recul pour permettre à un maximum d'unités de se replier vers le sud.
Débordés ils finissent par se replier, formant l'arrière garde d'une armée qui n'est plus.
Dans le ciel de France les pilotes de l'armée de l'air livrent les derniers combats, le 8 juin le Farman Jules Verne de l'aéronavale bombarde Berlin.
Les équipages des ouvrages de la ligne Maginot tiennent jusqu'après l'armistice et n'acceptent d'être relevés de leur mission que par des émissaires du gouvernement français
A Saint Nazaire les ouvriers de l'arsenal permettent au cuirassé « Jean bart » d'appareiller et de rallier Casablanca juste avant l'arrivée des Allemands tandis que l'or de la France s'envole aux quatres vents...

Le 10 juin, le Duce vole au secours de la victoire, déclare la guerre à la France et se présente à la curée.
Le 20 juin, attendant que les allemands arrivent dans le dos de l'armée des Alpes, les Italiens passent à l'offensive, souhaitant sans doute glaner les fruits d'une victoire qui serait obtenue à peu de frais .
Partout les Italiens marquent le pas et la position des avant-postes n'est entamée qu'à de très rares endroits.
Les magnifiques troupes de montagne du général Olry tiennent fermement les Alpes, et les défenseurs italiens du fort du Chaberton peuvent en témoigner.
Face aux Allemands une troupe hétéroclite tient le défilé de Voreppe et interdit la route de Grenoble.
A Menton, afin de permettre au duce de visiter la ville, des négociations doivent être menées avec la garnison du petit ouvrage du pont Saint Louis (7 hommes qui referment l'ouvrage à clef et regagnent les lignes françaises avec armes et bagages).

Fallait il continuer la guerre en AFN ?
C'est une question qui a déchiré pendant longtemps et qui continuera encore à opposer les tenants de l'armistice et ceux qui voulaient se replier dans l'empire et maintenir la France en guerre dans l'attente de jours meilleurs.
Nous tenterons de peser les pour comme les contres ce soir.

L'armistice.
Le 17 juin le maréchal Pétain, qui vient de remplacer Paul Reynaud à la présidence du conseil s'adresse au pays dans un discours resté tristement célèbre. Une formule ambigüe jettera le trouble
dans les rangs de l'armée française:
<< ...c'est le coeur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat...>>
et marquera ainsi le jour de la scission entre ceux qui veulent poursuivre la guerre et ceux qui acceptent la défaite.
Le 22 juin dans le wagon de Foch dans la clairière de Rethondes le général Huntziger signe la convention d'armistice .
25 juin « cessez le feu » La France entre dans un long hiver.

Ce fil est verrouillé et sera accessible le vendredi 17 février à partir de 21h00.
Bien amicalement
Prosper. ;)
P.S. Merci à Dynamo et à Vincent Dupont pour le texte ci-dessus.

Re: La France en juin 1940 - Introduction.

Nouveau messagePosté: 17 Fév 2012, 22:03
de Prosper Vandenbroucke
Bonsoir à toutes et à tous,
La soirée débats est ouverte.
Soyez nombreux à y participer
Au nom de l'équipe du forum "Le monde en guerre" je vous souhaite une très bonne soirée.
Prosper ;)

Re: La France en juin 1940 - Introduction.

Nouveau messagePosté: 17 Fév 2012, 22:11
de hilarion
L'action de certaines unités ont permis de relever l'esprit défaitiste d'une grande partie de la hierarchie de l'armée française. Le combat des cadets du cadre noir n'est pas un sacrifice mais un haut fait d'armes

Re: La France en juin 1940 - Introduction.

Nouveau messagePosté: 17 Fév 2012, 22:14
de dynamo
Il est un fait rarement relaté et pourtant lourd de conséquences pour la poursuite du conflit et qui devait conduire à la reddition du Japon en 45, c'est l'embarquement à Bordeaux des 185 kg d'eau lourde que détenait la France.
Le professeur Joliot-Curie et les scientifiques français travaillaient déjà à l'élaboration d'un explosif tirant sa puissance de la fission de l'atome.

Re: La France en juin 1940 - Introduction.

Nouveau messagePosté: 17 Fév 2012, 22:23
de dynamo
hilarion a écrit:L'action de certaines unités ont permis de relever l'esprit défaitiste d'une grande partie de la hierarchie de l'armée française. Le combat des cadets du cadre noir n'est pas un sacrifice mais un haut fait d'armes


Oui, c'est un fait d'armes.
2300 cadets du colonel Michon face à la Iere kavalleriedivision, unité d'élite et de tradition de l'armée allemande

Re: La France en juin 1940 - Introduction.

Nouveau messagePosté: 17 Fév 2012, 22:29
de tagnon
Prosper Vandenbroucke a écrit:...Vient le temps des combats pour l'honneur.

Ces combats furent multiples, menés par des poignées d'hommes résolus et par des unités complètes dirigées par des chefs décidés.


Bonjour,

Juste un peu en marge du sujet substantiel de ce soir, j'ai en tête une citation dont je ne retrouve pas l'origine: [de mémoire] "Nous formons le dernier carré d'Alsace. Que ceux dont le courage les poussent à sauver l'honneur pouruivent le combats, et et que le plus timorés se rassemblent autour de chefs qui ne savent ce qu'est trembler." Si quelqu'un peut m'aider... Merci d'avance,

Et juste un mot sur l'excellente intro: en bon Gelbe j'aurais dit: "Le Duce s'époumonne a courir après la victoire".

Alain.

Re: La France en juin 1940 - Introduction.

Nouveau messagePosté: 17 Fév 2012, 22:30
de fbonnus
Bonsoir Vince et bienvenue dans ce débat !

dynamo a écrit:Il est un fait rarement relaté et pourtant lourd de conséquences pour la poursuite du conflit et qui devait conduire à la reddition du Japon en 45, c'est l'embarquement à Bordeaux des 185 kg d'eau lourde que détenait la France.
Le professeur Joliot-Curie et les scientifiques français travaillaient déjà à l'élaboration d'un explosif tirant sa puissance de la fission de l'atome.


Peux tu en dire plus, ça me parait quelque chose d'effectivement de crucial ...

Amicalement

Re: La France en juin 1940 - Introduction.

Nouveau messagePosté: 17 Fév 2012, 22:37
de dynamo
Ce fait passa bien entendu inaperçu dans le chaos ambiant, mais a posteriori, et avec le recul de nos connaissances actuelles, nous pouvons mesurer la pertinence de la mesure prise le 17 juin par Raoul Dautry, ministre de l'armement.
Cette eau lourde avait elle-même fait l'objet d'une extraction de Norvège par le 2e bureau français.

Re: La France en juin 1940 - Introduction.

Nouveau messagePosté: 17 Fév 2012, 22:45
de tagnon
Ce qui me paraît crucial dans le message de Vince n'est pas - d'après mes connaissances, limitées, de cet épisode - que le D2O (ou ²H2O) française ait contribué de manière décisive à l'élaboration de l'arme atomique - américaine - qui acheva de terrasser le Japon, mais qu'il ait été soustrait aux Allemands, qui y travaillaient déjà. Cf. à ce sujet le raid britannique ultérieur sur l'usine norvégienne de fabrication d'eau lourde.

Mais on - je - glisse HS.

Alain.

Re: La France en juin 1940 - Introduction.

Nouveau messagePosté: 17 Fév 2012, 22:48
de commando marine 1918
Bonsoir à tous,
En suivant ce débat,j'ai relevé en surfant le peu de moyens défensifs qu'ont utilisés ces héros"les cadets de Saumur:
Je cite un extrait de Jean ZIMMERMANN, CADET de SAUMUR, Officier de Réserve, Grand Mutilé de Guerre, blessé grièvement le 20 Juin 1940 , au cours des Combats, au P.C. du Colonel MICHON du lien suivant:

http://www.anac-fr.com/2gm/2gm_99.htm

Le Colonel MICHON convoqua tous les Cadres,, leur exposant la situation et sa décision, mais, qu’étant donné les ordres supérieurs, ils étaient libres de ne pas être du même avis :

TOUS FURENT VOLONTAIRES

Les élèves furent réunis pour leur exposer la situation ;

TOUS FURENT EGALEMENT VOLONTAIRES POUR ENGAGER LE COMBAT.

Ainsi donc, dès le 17 juin, avant que ne retentisse l’appel du 18 Juin, l’Ecole de Cavalerie entrait la première dans la Résistance, aussitôt l’armistice demandé.

Il faut rappeler que nous étions attaqués par la 1ère Division de Cavalerie allemande, avec toute la puissance de feu de ses blindés.

En face de cette puissance de feu, l’Ecole n’était pas organisée pour constituer une troupe de combat, n’ayant pas d’approvisionnement sérieux en armes de guerre et munitions :

— 1 mousqueton par homme ;

— des fusils mitrailleurs et des mitrailleuses St Etienne modèle 1915, servant à l’instruction ;

— absence d’artillerie, sauf quelque canons de 25 et quelques mortiers de 60 et de 81.

Quel acte héroique de cette jeunesse qui se sacrifia....avec si peu de moyens!!!