Post Numéro: 80 de alsa.se 23 Jan 2011, 11:43
[quote="Daniel Laurent"]
Fin 1944, debut 1945, il sait parfaitement que la guerre est perdue et ses declarations sur la victoire et les "magiques" armes secretes ne sont que des effets de propagande pour maintenir le moral des troupes et, accessoirement, de la population.
Non seulement il savait que la guerre était perdue, mais il ne faisait plus confiance à ses généraux et n'entendait plus leurs prérogatives.
GFM Von RUNDSTEDT lui avait conseillé le 23 décembre 1944 de contre attaquer par les Vosges du Nord, via le col de Saverne, pour rejoindre la tête de pont de Colmar (19e armée) et maintenir ainsi les forces concentrées.
Hitler n'a pas écouté. Il préféra débuter sa contre-offensive (Nordwind) dans le secteur de Bitche, bien plus à l'ouest pour ensuite traverser les Vosges, contre toute logique stratégique. Ce plan, selon ses généraux, ne pouvait plus donner de point fort, de résultat, de par une trop forte dispertion des forces, et ce, dès le début de Nordwind.
Concernant le moral des troupes, malgré les discours de Hitler, celui-ci était au plus bas. Le Général BURMEISTER Arnold qui commandait le 25e PGD à Hatten-Rittershofen (Nordwind) raconta dans ses mémoires que le 26 janvier 1945 des Alsaciens incorporés de force dans la 35e Panzergrenadierregiment ont profité de la nuit et d'un mouvement de repli pour passer, avec leurs pièces d'artillerie, du coté américain...
Un autre témoignage d'un ancien Panzergrenadier, Ernst GLEMM, raconte qu'au début de l'offensive (Nordwind) la compagnie (1e Panzergrenadierkompanie) était de 110 hommes (16 à 18 ans) pour ne plus se retrouver le 5 janvier à 50... 6O hommes de perdus, plus de la moitié en seulement 5 jours de combats.
Lors d'un nouvel affontement, E. GLEMM, commandant de compagnie juché sur son char s'adressa à son supérieur : "Herr Oberleutnant, nous devons nous sortir de là, qu'est ce qu'on fout ici ? nous avons déjà perdu 60 hommes". Son supérieur lui ordonna de descendre du char. E. GLEMM d'insister "Herr Oberleutnant, peu importe que je crève, sur mon char ou à terre..." Lorsqu'il fut interrogé sur l'ambiance qui régnait dans la troupe, il précise qu'il ne faisait que son "job" mais il n'y croyait plus. Il n'y avait plus de motivation mais il se disait "si tu ne fait pas ton devoir, tu sera éliminé, donc il faut faire avec et trouver le meilleur moyen de s'en sortir vivant"
Eric
Nordwind : dernière offensive allemande, tentative désespérée de l'Allemagne pour renverser le destin.