Bonjour à toutes et à tous.
Voici une petite introduction à notre soirée débats du jeudi 25 novembre 2010.
Le 11 novembre 1942, à l'aube, les chars allemands franchissent la ligne de démarcation et se ruent vers le sud. Ils pénètrent dans les villes, occupent les points stratégiques, désarment les garnisons de l'armée d'armistice. Les habitants de Montluçon, de Clermont-Ferrand, de Saint-¬Etienne, à l'heure du petit déjeuner, regardent progresser dans le jour sale les colonnes motorisées de la Wehrmacht et des Waffen SS. Ils voient les feldgendarmen avec leur plaque métallique sous le menton, régler la circulation en agitant leur bâton à disque.
Tous les villages, toutes les villes de France (sauf Toulon), auxquels l'armistice avait évité le spectacle humiliant de la force allemande, sont désormais dans la guerre. Celle-ci n'aura plus seulement comme visage le ravitaillement difficile, l'absence du fils ou du mari, et, çà et là, les bombardements. Les carrefours vont se couvrir de poteaux indicateurs aux lettres gothiques, le drapeau à croix gammée va flotter sur certains édifices, les uniformes verts vont déambuler dans le Midi qui depuis douze siècles n'a pas vu d'envahisseur germain.
Du haut de leurs tourelles, les guerriers blonds voient des Français pleurer et détourner la tête. Ils en voient qui les regardent simplement, en silence, craintifs et curieux, admiratifs parfois. Les enfants, eux, trouvent cela bien distrayant.
L'armée (l'armistice a vécu. Le général Bridoux, ministre de la Guerre, a intimé l'ordre aux unités de rester dans leurs garnisons. Seul, le général de Lattre commandant sa division de Montpellier a refusé d'obéir. Il tente avec quelques hommes de prendre le maquis. L'expédition échoue piteusement. Il est immédiatement arrêté et envoyé à la prison militaire de Toulouse.
C'est ce 19 novembre que Hitler, en dépit de la parole donnée, décida d'en finir une fois pour toutes avec la flotte française de Toulon en ordonnant d'exécuter l'opération Lila, c'est-à-dire la capture des navires, qui constituait le deuxième temps de l'opération « Anton ». On comprend assez bien ses raisons. Les Russes venaient de déclencher la contre-offensive qui allait aboutir, en quelques jours, à l'encerclement de la Vle armée du général Paulus à Stalingrad et il n'entendait pas garder sur ses arrières la menace de cette flotte armée dont les chefs pouvaient, d'un jour à l'autre, être tentés d'imiter le général Barré, qui, précisément ce même jour, venait d'ouvrir le feu contre les forces de l'Axe à Medjez-el-Bab, en Tunisie.
Le grand amiral Raeder, l'amiral Theodor Krancke, aide de camp naval du Führer, essayèrent vainement de l'en dissuader. Ils se rendaient parfaitement compte qu'on ne pourrait pas de sitôt utiliser ces gros bâtiments, même si on les prenait intacts. Ne valait-il pas mieux endormir la vigilance des marins français ? Ils se doutaient, d'ailleurs, de ce qui allait se passer, témoin la réponse de ce capitaine de frégate Hugo Heydel, détaché en liaison auprès du général Hausser, lorsque celui-ci l'interrogea sur les chances de succès de l'opération « Lila » :
Aucune, à mon avis. Les Français ont déjà préparé un « Scapa Flow », comme nous-mêmes l'aurions fait.
Source :
http://www.histoire-en-questions.fr-:-:-:-:-:-
Voici également deux documents d'archives provenant du fond privé du colonel Clogenson (chef de l'EMA/3) présentant brièvement comment l'état-major de l'armée de Vichy avait planifié l'éventuelle reprise des combats qui n'eut jamais lieu :
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Fonds Clogenson - Rapport sur la Rapine==>
Fonds Clogenson - Annexe au rapport sur la Rapine-:-:-:-:-:-
Ce fil est à présent verrouille et il sera déverrouillé le jeudi 25 novembre vers 20h58.
Soyez nombreux ce soir là!!
Amicalement
Prosper