Connexion  •  M’enregistrer

Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Dans ce sous forum sont rassemblées les archives de tous les débats thématiques du forum.

Re: Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Nouveau message Post Numéro: 41  Nouveau message de brehon  Nouveau message 28 Nov 2010, 17:14

Bonjour,
Pierre.S a écrit:Qui était le patron??...pétain, laval, darlan...hitler...
Pas Darlan en tout cas. Le 11 novembre après-midi, il avait demandé à Laborde de rallier Alger, celui-ci n’obéissait qu’à Pétain. Auphan a essayé d’obtenir de Pétain puis de Laval l’autorisation d’appareillage, en vain.
Il était prévu que Laborde parte en retraite le 13 novembre, il devait être remplacé par l’amiral Gouton. Etant donné les événements, ce remplacement n’eu pas lieu.
Cf : un article de Hervé Cras (chef du secrétariat d’Auphan) dans le n° 46 de "Les Années 40" du 12 septembre 1979.
J’ai lu quelque part, je ne retrouve pas où, que Auphan avait tenté de se faire nommer à la place de Laborde.
Cordialement.
Yvonnick

vétéran
vétéran

Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 11155
Inscription: 14 Déc 2009, 16:45
Région: Bretagne
Pays: France

Voir le Blog de brehon : cliquez ici


Re: Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Nouveau message Post Numéro: 42  Nouveau message de Pierre.S  Nouveau message 28 Nov 2010, 18:38

brehon a écrit:Bonjour,
Pierre.S a écrit:Qui était le patron??...pétain, laval, darlan...hitler...
Pas Darlan en tout cas. Le 11 novembre après-midi, il avait demandé à Laborde de rallier Alger, celui-ci n’obéissait qu’à Pétain. Auphan a essayé d’obtenir de Pétain puis de Laval l’autorisation d’appareillage, en vain.
Il était prévu que Laborde parte en retraite le 13 novembre, il devait être remplacé par l’amiral Gouton. Etant donné les événements, ce remplacement n’eu pas lieu.
Cf : un article de Hervé Cras (chef du secrétariat d’Auphan) dans le n° 46 de "Les Années 40" du 12 septembre 1979.
J’ai lu quelque part, je ne retrouve pas où, que Auphan avait tenté de se faire nommer à la place de Laborde.



Pour résumé...ce que j'ai appelé plus haut le" bordel ambiant". Tout ces pantins prétendument capable d'imposer un ordre nouveau sont incapables de prendre des décisions. Ils ont réussit à détruire une flotte entière sans tirer un seul coup de canon...très fort!!
Auphan n'est-il pas à l'origine de la réactualisation le 11 novembre 42 de l'ordre de sabordage donné par Darlan en juin 40 ( lui, avait déjà retourné sa veste), dernier recours, après echec des négociations locales, si une force étrangère tentait de s'emparer des batiments au mouillage.?


 

Voir le Blog de Pierre.S : cliquez ici


Re: Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Nouveau message Post Numéro: 43  Nouveau message de Jeanmarie3750  Nouveau message 28 Juil 2012, 06:56

La vraie question au sujet du sabordage est la suivante : l'amiral Auphan, ayant rang de ministre de la Marine, était-il à la hauteur ? Son silence sur ses tractations secrètes avec Darlan ont induit en erreur tous ses subordonnés. Il n'en a jamais parlé ni à de Laborde, ni plus grave à Abrial qui lui succède le 19 novembre. Le pathos de ses écrits postérieurs ne le dédouane pas. S'il avait donné l'ordre à l'amiral de Laborde de rallier Alger, de Laborde aurait obéi. L'attitude du Ministre de la marine le 11 novembre est pitoyable. Il reste à Vichy et donne ordre à l'amiral Marquis, préfet maritime de Toulon, de négocieravec les Allemands en route sur Toulon... C'est vraiment faire montre d'aucune autorité. L'état d'esprit à Toulon ne pouvait être que résigné et dégoûté... Personne ne peut mettre en cause l'intégrité morale du saint homme que fut Auphan mais il est des fonctions et des circonstances dramatiques où pour bien accomplir sa tache il faut encore de l'audace... S'il est vrai que du 8 au 11 novembre l'amiral de Laborde songeait à appareiller pour soutenir ses camarades attaqués par les Anglo-Américains, l'invasion de la zone libre le 11 novembre et la rupture par conséquent de l'armistice a changé la donne dans son esprit. Sa rencontre le 15 novembre à Vichy avec Auphan, puis avec le Maréchal Pétain, n'a mené à rien. Auphan ne lui a donné aucun ordre et ne l'a pas éclairé sur les échanges qu'il avait eu les jours précédents avec Darlan. Quant au Maréchal, entre deux siestes, il a parlé pour ne rien dire... Auphan savait parfaitement dans quel état mental et moral se trouvait le chef de l'Etat, devant ce spectacle il n'a rien fait, si ce n'est accabler entre les lignes ses subordonnés jusque dans ses Mémoires parues après la mort des amiraux en question. Un peu facile...


 

Voir le Blog de Jeanmarie3750 : cliquez ici


Re: Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Nouveau message Post Numéro: 44  Nouveau message de Lee Enfield  Nouveau message 28 Juil 2012, 13:51

En ce qui concerne la flotte, si les grandes unités n’intéressaient peut être pas Hitler, les petites (CT, Torpilleurs, dragueurs de mines...) celles-ci l'intéressaient au plus haut point car facile a mettre en œuvre et très utiles. Sur ce point ce fut un échec d'Hitler.

Après l'invention de la zone libre par les troupes allemandes, la flotte ne bouge pas... A partir de la, il est trop tard, elle s'est condamné elle même !

De toute façon, jamais Laborde n'aurait appareillé ! Quand on pense que ce qui l’horrifia le plus dans cette histoire c'est que Hitler n'ai pas cru en sa parole "d’honneur" et pensé que lui, Amiral de la FHM, n'aurait pas tiré sur les anglo-saxons... !
Je site "l'ordre du jour" de Laborde aux F.H.M. datant du 28 novembre 1942 :

CUIRASSE "STRASBOURG"
AMIRAL
28 novembre 1942.

Etats-majors et équipages des Forces de Haute Mer.
Nous avons eu hier à accomplir, pour rester fidèles à notre serment d'obéissance au Maréchal, l'acte le plus douloureux pour un cœur de marin, celui de détruire son bâtiment pour empêcher de tomber aux mains de l'étranger. Vous l'avez fait avec une discipline et un dévouement plus méritoires que bien des actes d'héroïsmes.
Au nom de la France et de la Marine, je vous en remercie. Vous venez d'entendre diffuser par la radio et par la presse l'affirmation que l'acte de force qui nous a réduits à cette extrémité était justifié par le fait que j'avais violé, le 12 novembre,la parole d'honneur que j'avais donnée en votre nom le 11, et que les Forces de Haute Mer devaient appareiller dans la nuit du 26 au 27 pour se joindre aux forces anglaises.
Vous savez tous ce que ces deux affirmations sont fausses et que je ne vous ai jamais donné l'ordre de ne pas combattre les Anglo-Américains ; que le seul allumage général des feux survenu depuis le 11 avait été motivé par le faux renseignement qu'une escadre anglaise avait été vue se dirigeant vers les côtes de Provence ; enfin que le 27 les feux étaient éteints sur tous les bâtiments et qu'aucune disposition d'appareillage n'avait été prise.
Dans tous ces tragiques évènements l'honneur des Forces de Haute Mer et le mien restent donc intacts. Vous en serez, en toutes circonstances, les témoins irrécusables.

Signé : J. DE LABORDE


PS) c'est amusant de constater, que cet "ordre du jour' est écrit à l'hôtel Riviera de Aix, mais que Laborde en en-tête note "Cuirassé Strasbourg"
Qui sauve une vie, sauve l'Humanité

Brigadier General
Brigadier General

Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 435
Inscription: 07 Fév 2005, 13:53
Localisation: Lavaur
Région: Midi Pyrénées
Pays: France

Voir le Blog de Lee Enfield : cliquez ici


Re: Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Nouveau message Post Numéro: 45  Nouveau message de pierma  Nouveau message 28 Juil 2012, 16:46

Lee Enfield a écrit:PS) c'est amusant de constater, que cet "ordre du jour' est écrit à l'hôtel Riviera de Aix, mais que Laborde en en-tête note "Cuirassé Strasbourg"

Dans sa biographie de De Gaulle, Jean Lacouture n'a pas de mots assez durs contre "ces amiraux de terre".

Il dit aussi qu'ils ont préféré la pèche à la ligne dans l'Allier à la haute mer.

De Laborde en donne ici une confirmation risible.

vétéran
vétéran

 
Messages: 2467
Inscription: 16 Jan 2011, 19:04
Région: Franche-Comté
Pays: France

Voir le Blog de pierma : cliquez ici


Re: Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Nouveau message Post Numéro: 46  Nouveau message de Jeanmarie3750  Nouveau message 31 Juil 2012, 00:09

Pour faire bref, aucune unité n'intéressait en soi Hitler ce qui n'était pas le cas du commandant de la Kriegsmarine, l'amiral Erich Raeder. En Méditerrannée il y avait déjà la flotte italienne qui ne sortait plus, par manque de carburants, mais aussi par incapacité à trouver une stratégie opérationnelle digne de ce nom. Au moment du débarquement anglo américain en Afrique du Nord, il n'a jamais été question d'un appareillage d'unités de la flotte italienne, par contre de la mise à disposition des Forces de Haute Mer d'une base navale. Cette négociation dura jusqu'au 11 novembre sous la conduite de Murgue envoyé par l'amiral Auphan pour monter l'opération.

La flotte s'est-elle condamnée elle-même ? D'abord une flotte peut-elle se condamner ? Est-elle un outil à la main des politiques ou une entité indépendante de la Nation ? La réponse est évidente mais reste la question de ce qu'est la Nation après la rupture de l'armistice et l'invasion de la zone libre ? Des officiers généraux peuvent-ils à ce moment là prendre une initiative ? La réponse, si elle n'est pas positive selon le droit qui n'entend jamais laisser l'autorité souveraine être discutée, apparaît au moins comme possible dans des circonstances exceptionnelles. L'amiral de Laborde l'avait vécu lors de l'évacuation de Brest le 18 juin 1940. Il n'a pas attendu l'ordre de l'Amirauté pour faire appareiller tout ce qui flottait lorsqu'il fut informé par le général Altmayer de l'avancée plus rapide que prévue des troupes allemandes. La seule hypothèse qu'a encore repoussée Auphan et qui aurait permis de gagner du temps, c'était l'appareillage pour l'Espagne. Cela donnait un laps de temps pour voir comment allait évoluer les choses à Alger. Une hypothèse qu'avait faite étudier à Toulon l'Amiral de Laborde encore après l'invasion de la zone libre. L'incurie de l'Amirauté dans ces heures dramatiques est très bien relatée dans l'ouvrage de Wanda Vulliez qui allait épouser Albert Vulliez à l'époque dans les couloirs du Helder : Vichy la fin d'une époque.

Je rassemble une documentation très large sur l'amiral de Laborde depuis des années et il m'est franchement difficile d'en tirer l'image d'un amiral préférant la pêche sur les bords de l'Allier au train d'une escadre... Qu'il ft hyper-actif, parfois colérique, surtout avec ses amiraux en sous-ordres, c'est évident... mais il y avait pire... Les marins l'appréçiaient comme un seigneur, non pas parce qu'il était de haute extrace, mais parce qu'il avait une juste attention à leurs besoins. A cela s'ajoutait le prestige et l'exemplarité d'un homme qui n'avait que la passion du service à la mer. Le mythe de la jalousie envers Darlan au moment où celui-ci devint chef d'état-major de la Marine est infondée. Il n'a jamais voulu de ce poste et n'avait à l'époque qu'un seul souci : rester le plus longtemps à la tête de la IIème escadre à Brest, de peur d'arriver trop vite à des postes quasi honorifiques au Ministère.

L'ordre du jour de l'amiral de Laborde est en effet un ordre dérisoire d'un commandant en chef dont ses unités sont sabordées et qui est prisonnier. Il le restera jusqu'au 6 décembre. Cet ordre est une réponse à ce qu'affirmait la lettre d'Hitler du 27 novembre au Maréchal Pétain. En effet Hitler y écrivait avec a fourberie qui le caractérise :

(...)

5° C'est pourquoi, après avoir eu connaissance de nouvelles violations de leur parole d'honneur commises par des officiers, des généraux, des amiraux français, qui ont l'intention, maintenant prouvée, d'ouvrir aux fauteurs de guerre anglo-juifs la France après l'Afrique du Nord, j'ai donné l'ordre d'occuper immédiatement Toulon, d'empêcher le départ des navires ou de les détruire, et de briser par la force, en cas de besoin, toute résistance. Cela ne constitue pas une lutte contre les officiers ou les soldats français conscients de leur honneur, mais seulement contre les criminels fauteurs de guerre, pour lesquels il n'a pas encore aujourd'hui coulé assez de sang et qui cherchent toujours de nouvelles possibilités pour prolonger et pour étendre la catastrophe.

J'ai, en conséquence, donné l'ordre de démobiliser toutes les unités de l'armée française qui, à l'encontre des ordres de leur propre gouvernement, sont excitées par leurs officiers à une résistance active contre l'Allemagne.

6° Ces dernières mesures, auxquelles la conduite déloyale de vos amiraux, de vos généraux m'a seule contraint, ne sont pas dirigées, comme je l'ai déjà indiqué, contre la France ou contre le soldat français pris comme tel. J'ai l'espoir sincère — et je sais que c'est également la conception de mon allié — qu'il doit être possible de rendre à l'Etat français une armée, dont les officiers obéissent au moins à leur propre chef d'Etat et qui offrent ainsi la garantie nécessaire pour la conclusion de toutes les conventions et accords internationaux.

"conduite déloyale de vos amiraux", on ne peut pas dire que l'honneur du commandant en chef des F.H.M. n'était pas remise en cause...


 

Voir le Blog de Jeanmarie3750 : cliquez ici


Re: Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Nouveau message Post Numéro: 47  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 31 Juil 2012, 07:15

Jeanmarie3750 a écrit:La vraie question au sujet du sabordage est la suivante : l'amiral Auphan, ayant rang de ministre de la Marine, était-il à la hauteur ? Son silence sur ses tractations secrètes avec Darlan ont induit en erreur tous ses subordonnés. Il n'en a jamais parlé ni à de Laborde, ni plus grave à Abrial qui lui succède le 19 novembre. Le pathos de ses écrits postérieurs ne le dédouane pas. S'il avait donné l'ordre à l'amiral de Laborde de rallier Alger, de Laborde aurait obéi. L'attitude du Ministre de la marine le 11 novembre est pitoyable. Il reste à Vichy et donne ordre à l'amiral Marquis, préfet maritime de Toulon, de négocieravec les Allemands en route sur Toulon... C'est vraiment faire montre d'aucune autorité. L'état d'esprit à Toulon ne pouvait être que résigné et dégoûté... Personne ne peut mettre en cause l'intégrité morale du saint homme que fut Auphan mais il est des fonctions et des circonstances dramatiques où pour bien accomplir sa tache il faut encore de l'audace... S'il est vrai que du 8 au 11 novembre l'amiral de Laborde songeait à appareiller pour soutenir ses camarades attaqués par les Anglo-Américains, l'invasion de la zone libre le 11 novembre et la rupture par conséquent de l'armistice a changé la donne dans son esprit. Sa rencontre le 15 novembre à Vichy avec Auphan, puis avec le Maréchal Pétain, n'a mené à rien. Auphan ne lui a donné aucun ordre et ne l'a pas éclairé sur les échanges qu'il avait eu les jours précédents avec Darlan. Quant au Maréchal, entre deux siestes, il a parlé pour ne rien dire... Auphan savait parfaitement dans quel état mental et moral se trouvait le chef de l'Etat, devant ce spectacle il n'a rien fait, si ce n'est accabler entre les lignes ses subordonnés jusque dans ses Mémoires parues après la mort des amiraux en question. Un peu facile...

Analyse intéressante sauf que vous omettez plusieurs points qui me paraissent essentiels à savoir le point de vue politique de cette affaire. Le gouvernement Petain est bien enraciné dans la collaboration et les ministres qui sont en place lui sont dévolu. Auphan intègre, sourire, à ce niveau là ils sont plus homme politique que militaire.... De Laborde un anglophobe patenté de plus sauf à me prouver par des faits avérés la rivalité entre lui et Darlan est ouverte et consommée.
Quand vous évoquez la fuite de Brest, on est dans le sauve qui peut tout ce que l'on peut... la mise en place de la dictature Petain et Montoire ne sont pas encore passés par là, Mers el Kebir et l'opération Catapult n'ont pas fait encore le travail de sape....
Mettre la flotte à Toulon à été un geste politique d'enfermement de cette dernière dans une nasse d'où elle aurait eu beaucoup de mal à s'echapper. pour mémoire la mise en chauffe d'un batiment mazout pour appareiller c'est au minimum 4h....Pour vous en rendre compte je vous invite à la survoler.


 

Voir le Blog de hilarion : cliquez ici


Re: Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Nouveau message Post Numéro: 48  Nouveau message de Lee Enfield  Nouveau message 01 Aoû 2012, 16:14

Ce qui me gêne chez Laborde c'est qu'on le sent offensé qu'Hitler ai douté de sa parole de combattre les Alliés, et que cet Amiral a comme un regret de ne pas, justement, avoir eu l'occasion d'affronté "l'Anglais"...
Qui sauve une vie, sauve l'Humanité

Brigadier General
Brigadier General

Avatar de l’utilisateur
 
Messages: 435
Inscription: 07 Fév 2005, 13:53
Localisation: Lavaur
Région: Midi Pyrénées
Pays: France

Voir le Blog de Lee Enfield : cliquez ici


Re: Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Nouveau message Post Numéro: 49  Nouveau message de Jeanmarie3750  Nouveau message 01 Aoû 2012, 21:45

"Mettre la flotte à Toulon à été un geste politique d'enfermement de cette dernière dans une nasse d'où elle aurait eu beaucoup de mal à s'échapper".

Vous avez raison de le souligner mais d'où vient cette "métropolisation" de la flotte si ce n'est de l'attitude offensive et destructrice de Churchill ? Avant Mers-el-Kébir, l'Amirauté fait tout pour que les bâtiments de la Marine Nationale restent bien loin de la seule base capable de les accueillir après l'occupation des ports de la Manche et de l'Atlantique. Churchill a tout fait pour pousser au renversement des alliances et c'est irresponsable, sauf à vouloir la destruction définitive non seulement de la Marine française mais de la France elle-même. Cela va réveiller les vieux démons d'avant l'Entente cordiale...

La "collaboration", version amiral de Laborde, n'était pas en soi autre chose que le souhait d'obtenir des Allemands la permission de maintenir l'Empire dans le giron de l'Etat Français. Ce genre de pensées et d'initiatives furent nombreuses de septembre 1940 à novembre 1942 mais n'eût jamais le moindre début de réalisation parce que Hitler se méfiait des Français. Les courriers échangés avec l'amiral Platon à propos de la "légion du Tchad" le montrent. A ce sujet, ces documents se sont retrouvés sur le bureau d'Aragon... Ils ont été finalement remis à la justice, mais il apparaît avec évidence que des pièces sont manquantes depuis le début... Pourquoi avoir détruit certaines lettres ?

L'appareillage aurait pu se faire même après 11 novembre. L'étau se refermait davantage sur cette souricière qu'est la rade de Toulon mais l'amiral de Laborde n'a jamais nié qu'il eut pu appareiller jusqu'au 17 ou 18 novembre. Surtout en montant cette opération de nuit.

A propos du regret de ne pas avoir affronté les Anglais. Il est une question qu'il convient de se poser : Pourquoi Darlan, qui n'aimait pas de Laborde c'est certain, le nomme-t-il au commandement des F.H.M. le 25septembre 1940 ? Il me semble que la réponse est multiple :

-par rapport à lui : de Laborde est un homme d'action mais obéissant aux ordres. Il ne prendra des initiatives que tactiques et opérationnelles. Comme Amiral des Tropiques il a contribué à maintenir l'AOF dans le giron de Vichy durant l'été 40. Il a su faire preuve de mesure dans sa manière de résoudre les problèmes, sans avoir une attitude purement disciplinaire,
-par rapport aux marins, il leur donne un chef estimé. Il est de notoriété publique dans la Marine que l'amiral est exigeant d'abord avec lui-même, ensuite avec ses amiraux en sous-ordre, et finalement avec eux mais dans une mesure bien moindre,
-par rapport aux Anglais, il nomme un chef de guerre patenté qui a une réputation de stratège. Les amiraux britanniques, réticents face aux décisions du cabinet de guerre, risquent de réfléchir à deux fois avant de s'attaquer à une flotte commandée par un tel chef.

Le 29 novembre 1940, de Laborde est officiellement à la retraite. Il y aspire vraiment et ne se voit pas plus en 1940 qu'en 1937 dans un poste à terre. Il accepte le commandement des F.H.M. mais sans enthousiasme. Il prépare un voyage à travers le Sahara pour le début décembre. Voyage qu'il devra annuler au dernier moment en raison de la visite effectuée le 4 décembre par le Maréchal à Toulon.

Maintenir le moral des équipages pendant plus de deux ans, dans les conditions concrètes de ces F.H.M. relève du challenge. Dans son esprit elles ne servent à rien. A chaque crise, en particulier lors de l'affaire de Syrie, Darlan prévoit des opérations et au dernier moment il les annule, d'où l'expression "je ne me vois pas conduire la flotte à la procession de La Spezzia au moment du traité de paix". L'ouvrage de l'amiral Flohic et de Georges Leygues n'est pas convaincant, Perrier en reprend tous les poncifs en laissant le même malaise : rupture de chronologie, répétitions pénibles, erreurs si fréquentes qu'elle font douter de tout l'ensemble et de chacune des parties.

Il y a encore du travail concernant de Laborde... La caricature n'est pas le portrait. Le personnage est plus fin qu'il n'y paraît dans les quelques lignes que chaque auteur lui a consacrées. Plus fin que celles que je viens d'écrire...


 

Voir le Blog de Jeanmarie3750 : cliquez ici


Re: Opération Anton - Sabordage de la flotte - Novembre 1942

Nouveau message Post Numéro: 50  Nouveau message de hilarion  Nouveau message 01 Aoû 2012, 22:05

Jeanmarie3750 a écrit:"Mettre la flotte à Toulon à été un geste politique d'enfermement de cette dernière dans une nasse d'où elle aurait eu beaucoup de mal à s'échapper".

Vous avez raison de le souligner mais d'où vient cette "métropolisation" de la flotte si ce n'est de l'attitude offensive et destructrice de Churchill ? Avant Mers-el-Kébir, l'Amirauté fait tout pour que les bâtiments de la Marine Nationale restent bien loin de la seule base capable de les accueillir après l'occupation des ports de la Manche et de l'Atlantique. Churchill a tout fait pour pousser au renversement des alliances et c'est irresponsable, sauf à vouloir la destruction définitive non seulement de la Marine française mais de la France elle-même. Cela va réveiller les vieux démons d'avant l'Entente cordiale...
Allez on reveille les vieux démons vous omettez de parler de toutes les tentatives de ralliements faites par les anglais et entre autres la proposition faite à l'Amiral Darlan à Bordeaux en Juin 1940 par le premier Lord de la mer (si j'ai bon souvenir). Mers el Kebir quitte à faire bondir la moitié de la planète est un acte totalement responsable de Churchill vis à vis du monde entier et surtout prouver qu'il etait pret à aller jusqu'au bout, n'oubliez pas les Empeachement ont encore pignon sur rue.

Jeanmarie3750 a écrit:"La "collaboration", version amiral de Laborde, n'était pas en soi autre chose que le souhait d'obtenir des Allemands la permission de maintenir l'Empire dans le giron de l'Etat Français. Ce genre de pensées et d'initiatives furent nombreuses de septembre 1940 à novembre 1942 mais n'eût jamais le moindre début de réalisation parce que Hitler se méfiait des Français. Les courriers échangés avec l'amiral Platon à propos de la "légion du Tchad" le montrent. A ce sujet, ces documents se sont retrouvés sur le bureau d'Aragon... Ils ont été finalement remis à la justice, mais il apparaît avec évidence que des pièces sont manquantes depuis le début... Pourquoi avoir détruit certaines lettres ?

Attendez des legions il y en a eu plétores Benoist Mechin a même voulu la sienne.... Ne mélangeons pas l'affaire du sabrdage de la flotte ce genre de chose.

Jeanmarie3750 a écrit:"L'appareillage aurait pu se faire même après 11 novembre. L'étau se refermait davantage sur cette souricière qu'est la rade de Toulon mais l'amiral de Laborde n'a jamais nié qu'il eut pu appareiller jusqu'au 17 ou 18 novembre. Surtout en montant cette opération de nuit.

Bien techniquement c'etait faisable de plus les soutes de beaucoup de batiment etaient remplies de manière supérieure à ce que leur autorisait la commission d'armistice de Wiesbaden
Jeanmarie3750 a écrit:"A propos du regret de ne pas avoir affronté les Anglais. Il est une question qu'il convient de se poser : Pourquoi Darlan, qui n'aimait pas de Laborde c'est certain, le nomme-t-il au commandement des F.H.M. le 25septembre 1940 ? Il me semble que la réponse est multiple :

-par rapport à lui : de Laborde est un homme d'action mais obéissant aux ordres. Il ne prendra des initiatives que tactiques et opérationnelles. Comme Amiral des Tropiques il a contribué à maintenir l'AOF dans le giron de Vichy durant l'été 40. Il a su faire preuve de mesure dans sa manière de résoudre les problèmes, sans avoir une attitude purement disciplinaire,
-par rapport aux marins, il leur donne un chef estimé. Il est de notoriété publique dans la Marine que l'amiral est exigeant d'abord avec lui-même, ensuite avec ses amiraux en sous-ordre, et finalement avec eux mais dans une mesure bien moindre,
-par rapport aux Anglais, il nomme un chef de guerre patenté qui a une réputation de stratège. Les amiraux britanniques, réticents face aux décisions du cabinet de guerre, risquent de réfléchir à deux fois avant de s'attaquer à une flotte commandée par un tel chef.
De Laborde un grand chef de marine la seule chose qu'il aie faite c'est d'evacuer la flotte de Brest. Soyons objectif la marine n'a pas eu de grand chef de guerre la seule victoire que notre marine va remporter c'est contre la marine Thailandaise Un exploit

Jeanmarie3750 a écrit:Le 29 novembre 1940, de Laborde est officiellement à la retraite. Il y aspire vraiment et ne se voit pas plus en 1940 qu'en 1937 dans un poste à terre. Il accepte le commandement des F.H.M. mais sans enthousiasme. Il prépare un voyage à travers le Sahara pour le début décembre. Voyage qu'il devra annuler au dernier moment en raison de la visite effectuée le 4 décembre par le Maréchal à Toulon.

Qu'est qui le pousse à accepter ces commandement, il est en deuxième section...
Jeanmarie3750 a écrit:Maintenir le moral des équipages pendant plus de deux ans, dans les conditions concrètes de ces F.H.M. relève du challenge. Dans son esprit elles ne servent à rien. A chaque crise, en particulier lors de l'affaire de Syrie, Darlan prévoit des opérations et au dernier moment il les annule, d'où l'expression "je ne me vois pas conduire la flotte à la procession de La Spezzia au moment du traité de paix". L'ouvrage de l'amiral Flohic et de Georges Leygues n'est pas convaincant, Perrier en reprend tous les poncifs en laissant le même malaise : rupture de chronologie, répétitions pénibles, erreurs si fréquentes qu'elle font douter de tout l'ensemble et de chacune des parties.

J'ai l'impression de lire ce qu'a fait l'amiral Godfroy avec la force X à Alexandrie Maintenir le moral des équipages... Le pouvoir politique verouille tout aucun bâtiment ne peut appareiller seul sans avoir pletore d'autorisation

Jeanmarie3750 a écrit:Il y a encore du travail concernant de Laborde... La caricature n'est pas le portrait. Le personnage est plus fin qu'il n'y paraît dans les quelques lignes que chaque auteur lui a consacrées. Plus fin que celles que je viens d'écrire...

Les faits sont la concernant l'Amiral, il est le fossoyeur de la flotte son anglophobie lui a fait choisir son camp


 

Voir le Blog de hilarion : cliquez ici


PrécédenteSuivante

Connexion  •  M’enregistrer

Retourner vers LES ARCHIVES DES RENDEZ-VOUS DE L'HISTOIRE




  • SUR LE MEME THEME DANS LE FORUM ...
    Réponses
    Vus
    Dernier message
 
  ► Les 10 Derniers Posts du jour Date Auteur
    dans:  Les Feux de la rampe 2.0 : Épaves de guerre (1936-1945) 
il y a 2 minutes
par: Prosper Vandenbroucke 
    dans:  Quiz suite - 7 
il y a 7 minutes
par: Prosper Vandenbroucke 
    dans:  Les Feux de la rampe 2.0 : La guerre en Indochine, 1 er septembre 1939/14 septembre 1956. 
Aujourd’hui, 10:34
par: iffig 
    dans:  Les Feux de la rampe 2.0 : Connaissons-nous bien la British Expeditionary Force (BEF) ? 
Aujourd’hui, 09:59
par: iffig 
    dans:  Précisions sur les troupes aéroportées à Vassieux-en-Vercors 
Aujourd’hui, 09:49
par: iffig 
    dans:  Comment créer un sujet 
Aujourd’hui, 08:56
par: coyote 
    dans:  1941 Examen de la langue Allemande 
Aujourd’hui, 07:33
par: Loïc Charpentier 
    dans:  Drame du Cochon noir 24 mai 1940 
Hier, 22:17
par: dynamo 
    dans:  Une biographie de Josef Mengele ? 
Hier, 22:04
par: iffig 
    dans:  Uniformes de l'Armée hongroise 
Hier, 21:55
par: iffig 

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 50 invités


Scroll