Post Numéro: 109 de umesemanini 27 Juin 2010, 15:13
Salut Vincent,
Assez d’accord avec ton analyse, mais je voudrais revenir sur deux aspects de ton dernier paragraphe :
Le manque de leadership, voire de gouvernance : C’était patent, à mon avis et selon les sources que j’ai consultée, dont le même Amouroux, qui d’ailleurs s’est même fait apostrophé de « vichyiste » par Paxton, le propos de l’union franco-anglais était le propos qu’il fallait au moment donné et il serait même probable qu’ en cas de vote (qui finalement ne s’est pas fait, car Reynaud n’allait pas jusqu’au bout et présenté sa démission) il aurait été retenu.
Bref, la partie à Bordeaux était très serrée, et cela parce que malgré toutes les graves erreurs d’appréciation des dirigeants français, Churchill, de Gaulle et Monnet ont trouvé la juste réponse à la gravité de la situation.
Cependant il ne faut pas pensé que les pourfendeurs de l’armistice aurait lâché d’un jour à l’autre et il est plus que probable que tôt ou tard il se saurait trouvé avec l’occupant à signer un papier qu’un aurait éventuellement appelé armistice, éventuellement autrement , une sorte de Vichy se serait installé à un moment en France, mais avec beaucoup moins de légitimité et sans que les gouverneurs leur auraient emboité le pas.
A noter aussi la différence entre la capitulation des forces en métropole et l’armistice, qui est plus qu’une nuance : La capitulation aurait engagé l’armée et c’est la raison pourquoi elle fut refusée par Weygand, parce qu’elle l’aurait « déshonorée » (… on dirait que les cadres de l’armée auraient été contraints d’assumer les responsabilités qui lui incombaient, mais bons) . Cependant la différence de taille est précisément , que l’armistice, qui engage le gouvernement porte aussi sur le territoire non-métropole.
La population voulait que « ca cesse », mais n’avait probablement pas d’idée précise sur la différence entre capitulation et armistice – la preuve que assez souvent on parle de capitulation en se référant à l’armistice de Rethondes.
Le régime de Vichy n‘avait pas seulement tout intérêt de présenter la situation comme « sans alternative », mais, pire, se trouvait dans une position de devoir souhaiter l’exploit de l’Allemagne , afin de justifier leurs choix et la signature d’un armistice avec des conditions telles qu’elles étaient.