Kristian Hamon a écrit:Désolé, mais un peu de contradiction pour pimenter ce débat. Personnellement je n'aime pas ce terme "Devoir de mémoire", qui renvoie à une certaine forme d'obligation. Nous n'avons pas a imposer, par exemple, à des enfants ou des jeunes gens des visites de camps de concentration. Pas plus que certaines initiatives récentes au sein de l'école. (Mais il est impossible maintenant sur ce site d'aborder le moindre sujet d'actualité pouvant avoir une connotation politique ou religieuse, même involontaire). Le risque est grand de culpabiliser. Je n'ai pas de solution, sinon la pédagogie, encore la pédagogie.
Quant au problème soulevé par Snakealx de résoudre la disparition des témoins directs, malheureusement c'est inéluctable. Les résistants d'avant juin 44, les plus fiables, adultes qui ont fait partie des réseaux de renseignement ou des mouvements dès 1941 ou 1942, ils ont pratiquement tous disparus ou sont vraiment trop âgés. Reste quelques réfractaires STO des classes 21 ou 22 qui ont rejoint les maquis en 43 ou 44 ou alors des très jeunes gens qui ont rejoint la Résistance à l'été 44. Il faut saluer leur engagement bien sûr, alors que tant de leurs concitoyens attendaient tranquillement chez eux. Mais bon, sans les blâmer, et c'est humain, certains d'entre eux ont passé tellement de temps à réécrire, sinon enjoliver ou mythifier leur engagement depuis la Libération que l'on s'y perd parfois ! Il y aurait beaucoup à dire sur les conditions d'attribution de la fameuse carte de CVR après la Libération (J'y ai travaillé un peu. J'ai même vu un directeur de journal qui n'a jamais appartenu à un mouvement de résistance et qui va l'obtenir sans problème avec une médaille auprès du liquidateur de Rennes). Il fallait deux témoins pour certifier que le demandeur avait fait partie d'un mouvement de résistance homologué avant le 6 juin 44. On comprendra qu'il y a eu beaucoup d'enrôlements au mois de mai 44 ! Tout cela n'est pas bien méchant mais relativise la valeur des témoignages oraux de ces jeunes gens 65 ans après les faits.
Reste l'essentiel : les archives d'époque, documents, autobiographies, journaux, tous très fragiles du fait de la mauvaise qualité du papier sous l'Occupation. La numérisation des documents les plus fragiles est une réelle urgence. Sans oublier les lieux de mémoire locaux bien sûr.
Bref, il y a encore pas mal de travail et beaucoup de choses à découvrir sur cette période. Observons simplement ce qui se passe en ce moment en Europe.
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