Post Numéro: 78 de Lusi 24 Oct 2013, 16:01
Bonjour,
Sans que ce que je vais dire soit pris comme une apologie de tel ou tel gouvernement, méthodes, idées, … Et petit rappel, je ne suis pas historien.
Au vu de la discussion sur les pages précédents, il y a peut-être quelques points que nous sous-estimons en 2013.
Je pense que nous avons tendance à réagir et réfléchir avec nos yeux et consciences propre à notre époque.
Nous réagissons en personnes qui connaissent les faits, les tenants et aboutissants (d’une manière plus ou moins profonde selon les individus). Qui avons accès à l’information très rapidement, sans censure, …
Maintenant, que vous soyez en ville ou au fond d’un trou au plus profond de la France, il suffit d’allumer la télé, la radio, d’acheter le canard du coin, de se connecter à internet pour savoir qui est mort au bout du monde.
Mais en 1940, quelle connaissance avait le citoyen lambda du nazisme, de ses (déjà) crimes, … et quelle était son état d’esprit par rapports aux faits, causes, présentation des faits, … ? N’était-il pas seulement l’Allemand qui venait de nous mettre une branlée mémorable.
Quel était son état d’esprit par rapport à la « question juive », par rapport aux idées de reprise en main de Vichy, … ?
Je pense que le rural de 1940 était plus près du rural de la fin XIXème/début XXème que du rural de la fin du XXème. Et ce sans que cela soit péjoratif. La notion et le besoin d’ordre, de stabilité, …, était surement plus sensible que dans les villes.
L’habitant des villes étaient surement plus près de nous que le rural. L’information circulait surement plus facilement qu’à la campagne, l’évolution était surement différente, l’impact des partis politiques, syndicaux, …, était surement plus sensible qu’à la campagne. Malgré cela la grosse partie de la population restait des « petites gens » avec une éducation minimaliste.
Il y a peut-être aussi un point que nous sous-estimons, cet-à-dire la saignée de 14/18.
Dans les campagnes, les jeunes adultes ont surement, plus qu’en ville, été élevé par des gens d’un autre siècle.
Dans les villes, la saignée est là aussi, mais surement moins sensible du fait de la masse de population et d’une présence plus forte d’organisations (partis, syndicats, ..). L’éducation par les anciens reste surement sensible, mais du fait des autres influences moins lourdes que dans les campagnes.
Et quel était l’impact de la culture (religion, partis, syndicats,…) sur la manière de voir « l’autre » ?
De ce fait comment était perçu « le juif » à la campagne et en ville ? Quelle réaction globale avait la population, … ? Surement la perception devait être différente.
A la campagne ils étaient surement moins nombreux et « moins voyants », mieux intégrés.
Dans les villes, ils étaient surement plus nombreux, « plus voyants », surement aussi intégrés, mais les vagues d’immigrations d’avant- guerre n’ont pas eu le temps de s’intégrer et de se fondre dans la masse. Et il y a aussi surement aussi l’image populaire de la haute bourgeoisie.
Outre les « avantages » que pouvait toujours espérer le gouvernement de Vichy de sa participation, outre l’obéissance aux ordres des forces de l’ordre, …,
La passivité, la non réaction ; à cette rafle ; de la population et même des FO n’est- elle pas à des aussi liée à cette perception du « juif » dans la population. Au fait que cette et ces rafles ne touchent pas des Français mais des « étrangers » - même s’ils sont là depuis longtemps. On pourrait surement comparer (d’une certaine manière) à la vision qu’on les gens « de l’arabe » en 2013 (mille excuses pour l'allusion à l'actualité contemporaine).
Cette vision du « juif » en France, n’était pas isolée à priori. Cela semblait assez global en Europe.
Ceci n’empêche pas les réactions de sympathie, d’aide individuelles, mais la réaction de la masse quelle-était-t-elle ?
A+
JP