juin1944 a écrit:bonjour à tous, voici les deux documentaires que nous vous proposons. Ils sont malheureusement en Anglais mais toutefois très intéressants. Si tout va bien, SK devrait nous proposer une petite synthèse en Francais
http://fr.youtube.com/watch?v=UPj4MazUHbE
http://fr.youtube.com/watch?v=yTZQUYnrXQQ
top départ de la soirée à 21 h 00. Nous vous attendons nombreux
Bonsoir,
Avant de débuter ce débat, je voudrais m'excuser car par manque de temps suite à divers problèmes, je n'ai pas eu le temps de préparer cette soirée comme je l'aurais désiré. Pour l'introduction à ce débat, j'ai demandé à mon ami Guy Blockmans de l'O.P.T. Wallonnie-Bruxelles, l'autorisation de me servir de ses informations.
Bonne soirée à tous.
INTRODUCTION HISTORIQUE
Le débarquement allié du 6 juin 44, en Normandie, fut une défaite psychologique pour l’armée allemande.
Avec un minimum de pertes humaines, par rapport aux prévisions, les Alliés vont réussir, en quelques jours, un débarquement massif d’environ 150.000 hommes.
Plus d’un mois après le débarquement, près d’un million de soldats alliés sont au combat en Normandie. Commence alors la percée au travers de la France d’abord et de la Belgique ensuite.
Au centre, la 1ère Armée américaine du Général Hodges, à sa droite, la 3ème Armée américaine commandée par le Général Patton et, à sa gauche, la 2ème Armée britannique avec à sa tête le Général Dempsey.
Paris est libérée fin août. Tournai, Bruxelles et Anvers le sont par les troupes britanniques début septembre; Mons, Namur, Liège et l’Ardenne, dans le courant du mois de septembre, par les divisons américaines.
Après un repli précipité, les unités allemandes établissent leurs défenses derrière la ligne Siegfried. La 1ère Armée de Hodges réussit malgré tout à s’emparer d’Aix-la-Chapelle tandis que la 3ème Armée de Patton se prépare à envahir la Sarre.
Entre les deux fronts, estimant que le terrain difficile et les conditions hivernales vont dissuader l’armée allemande de lancer une attaque en Ardenne, le Général Eisenhower, Commandant Suprême des Forces Alliées en Europe (S.H.A.E.F.) décide de temporiser et de prendre le risque « calculé » d’affaiblir le secteur. L’Ardenne est, dès lors, considérée comme un secteur où viennent se reconstituer les divisions américaines.
Entre-temps, le Président américain Roosevelt pense à la conférence de Yalta avec Staline qui, en février 45, partagera l’Europe en deux zones d’influence. De plus, des divergences de stratégies existent entre les commandements américain et britannique, Eisenhower souhaitant envahir l’Allemagne au départ de l’ensemble de la ligne de front et Montgomery exigeant une percée vers Berlin au départ des Pays-Bas.
Période de répit que met à profit le Haut Commandement allemand pour établir les plans d’une offensive de grande envergure. Il s’agit de foncer au travers de l’Ardenne, franchir la Meuse, reprendre la ville d’Anvers et ses infrastructures portuaires afin d’empêcher l’acheminement du ravitaillement et des renforts aux armées alliées, isoler l’armée britannique de l’armée américaine, contraindre l’une et l’autre à capituler et obtenir ainsi la signature d’une paix séparée sur le front ouest.
L’armée allemande pourrait alors être transférée sur le front de l’est afin d’arrêter la progression de l’armée russe.
Toutefois, le succès de l’offensive va dépendre de plusieurs facteurs : un plafond bas et de longues durée afin d’empêcher l’intervention de l’aviation alliée, une percée initiale rapide avec capture des dépôts d’essence des alliés, le contrôle des importants nœuds routiers et ultérieurement l’élargissement de la brèche.
Suivant les plans décidés par le Haut Commandement allemand, « l’effort principal » de l’offensive sera assuré par la 6ème Armée blindée de Sepp Dietrich qui devra traverser les crêtes d’Elsenborn et franchir la Meuse entre Huy et Liège.
La 5ème Armée blindée commandée par le Général Baron Hasso von Manteuffel, reçoit pour objectif de s’emparer des importants nœuds routiers de St. Vith et de Bastogne, traverser la Meuse entre Dinant et Andenne et progresser vers Anvers en passant par Bruxelles.
Le flanc nord de l’offensive sera couvert par la 15ème Armée de von Zangen. Sur le flanc sud, la 7ème Armée du Général Brandenberger devra faire face à toute contre-attaque éventuelle du Général Patton et de sa 3ème Armée américaine.
Afin de créer la confusion, des groupes spécialement entraînés devront entretenir la méfiance et la suspicion parmi les troupes américaines. Ce sont des commandos du Colonel Otto Skorzeny qui, revêtus d’uniformes américains et utilisant du matériel pris au GI, devront s’emparer des ponts de Huy et d’Amay afin d’assurer le passage des colonnes blindées allemandes.
Pour s’opposer à tout renfort américain venant du nord et se dirigeant vers la zone des combats, il est prévu que le Colonel von der Heydte et ses 800 parachutistes sauteront sur les Hautes Fagnes et contrôleront le carrefour routier de la Baraque Michel.
Pendant des jours, voire des semaines, de nuit, sans contact radio, par la route et par chemin de fer, de Montjoie à Echternach, le commandement allemand achemine et déploie près de 250.000 hommes, 600 chars et canons d’assaut ainsi que 1.900 canons et obusiers.
Après plusieurs reports successifs, c’est finalement le 16 décembre 44, à 5h30 du matin, dans le froid et le brouillard que débute, sur un front de 125 km, l’offensive allemande baptisée du nom de code « Wacht am Rhein » (Garde au Rhin) et qui plus tard sera appelée « Bataille des Ardennes » ou encore Bataille du Saillant.
Un déluge de feu s’abat sur les avant-postes américains, suivi par l’assaut des unités d’infanterie et la percée des colonnes blindées.
Se rue ainsi vers la Meuse la 6e Armée blindée de Dietrich formée notamment de la 1. Panzer SS «Leibstandarte Adolph Hitler », de la 12. Panzer SS « Hitler Jugend », de la 2. Panzer SS « Das Reich » et de la 9. Panzer SS « Hohensstaufen », ainsi que des Volksgrenadier Division.
Sur sa gauche, progresse la 5e Armée blindée de von Manteuffel avec la 2. Panzer, la 9. Panzer, la Panzer Lehr, la 116. Panzer et la Führer Begeleit Brigade, et quelques Volksgrenadier Division.
Pour les américains il y a les 2e et 99e divisions d'infanterie appartenant au V Corps du Général Gerow et des 106e, 28e et 4e divisions d'infanterie ainsi que des unités de la 9e division blindée faisant partie du VIII Corps du général Middleton, soit environ 80.000 hommes, la surprise est totale. Les unités sont ébranlées, les défenses sont enfoncées à plusieurs endroits, mais la résistance s’organise.
Quant aux troupes britanniques basées aux Pays-Bas, elles s’entraînent pour leurs prochaines campagnes sur le sol allemand tout en pensant déjà à Noël qui approche.
Cette carte montrant les positions allemandes et américaines au 15 décembre 1944 vous aidera certainement à mieux comprendre la situation sur le front des Ardennes.