Shiro a écrit:[quote="kuriste
Une dernière remarque sur la combativité du peuple, tant redoutée par l'état-major. Il ne faut pas oublier que le code d'honneur du guerrier, le Budo, dont sont nourris tous les cadres de l'armée impériale, ne reflète en rien la mentalité du paysan, du pêcheur, qui est resté au pays.
Sauf erreur de ma part, le code du Bushido avait ete reintroduit dans un manuel par Tojo Hideki.
C'est effectivement une erreur souvent répandue d'imputer à Tôjô la responsabilité de l'idéologie shôwa. Cela est entre autres dû à la réussite de la propagande menée par les américains autour du Tribunal de Tokyo et par les nippons eux-même après la reddition dans des ouvrages comme le collectif des journalistes du Mainichi "Vingt années de cyclone : Révélations sur l'histoire interne de l'ère Shôwa" publié en 1945-1946.
Le leitmotiv était
damasareta et Tôjô, le "chef de la clique militaire" le bouc-émissaire de tout.
En fait, l'utilisation du concept de bushido tel qu'elle a été appliquée pendant la SGM remonte à l'ère Meiji avec l'incorporation dans la structure impériale du travail des théoriciens des 16ème et 17ème siècle comme Yamaga Sokô et Tsunetomo Yamamoto. Ce mouvement correspond avec l'établissement du
Koshitsu shintô. L'empereur en vien à rapatrier tous les concepts traditionnels sous son égide.
Le tournant véritable vient au début de l'ère shôwa avec
Sadao Araki, le principal théoricien du régime, et sa doctrine du seishin kyôku, l'entraînement spirituel. Fervent adepte de la Kôdôha, il devient ministre de l'Éducation dans le premier cabinet Konoe et s'implique dans la propagande de la guerre sainte avec la diffusion de
Kokutai no hongi (Les Fondements de la politique nationale).
Dès lors, par l'action d'Araki et de Konoe, le
hakko ichiu, la réunion des 8 coins du monde sous un seul toit, devient possible par l'emploi des valeurs du bushido réactualisé à la sauce shôwa. Viendront aussi le
Senjinkun (le code de terrain), et le
Shinmin no michi, la Voie du sujet.
Tôjô, avant tout un homme d'action et pas un théoricien, n'est qu'un continuateur de ces hommes...
P.S.
Araki a été condamné à la prison à vie par le Tribunal de Tokyo mais libéré par Hatoyama en 1955 avec les autres criminels.