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Nouveau messagePosté: 15 Juin 2007, 23:31
de romualdtaillon
Quoi rajouter après tous ces commentaires ?

Et bien, la première chose, c'est qu'il faut toujours remettre un événement dans son contexte historique. Aujourd'hui, il est de bon ton de déplorer à juste titre la mort de dizaines de millier de civils et les dommages à long terme fde ces armes atomiques.

Il faut toutefois se rappeler que Tokyo avaien subi des bombardements incendiaires depuis plusieurs mois et que la ville était à feu et à sang. De même, l'aviation shôwa avait utilisé à profusion les armes chimiques contre des civils en Chine et bombardé toutes les grandes capitales comme Shaghai, Nanjing et Chongqing, en ne prenant aucune mesure pour épargner les civils. Chongqing est d'aileurs la ville qui a subit le plus grand nombre de bombardements pendant la guerre.

Pour les état-major de toutes nations, alliés et axe, les bombardements étaient devenus routiniers et le caractère "atomique" ne changeait pas grand chose.

D'autre part, même après l'ultimatum de Potsdam reçu le 26 juillet, même apr`s le bombardement de Hiroshima du 6 août, Hirohito et son conseil de guerre tergiversaient encore et encore sur les conditions à accepter pour la reddition et la survie de la kokutai.

Même après la nouvelle de l'invasion soviétique et le bombardemet de Nagasaki (9 août), Hirohito procrastinait et chercher à sauver "les prérogatives de Sa Majesté". Anami, Umezu et Toyoda voulaient encore 4 conditions.

La réplique du secrétaire d'État américai a été analysé sous toutes les coutures. Même le 12, Hirohito confia au prince Asaka que la guerre se poursuivrait si la kokutai ne pouvait être préservée!!

Il a fallu attendre le 14 pour qu'une décision soit finalement prise par Shôwa d'accepter l'ultimatum.... Alors croire qu'une reddition était possible par la négociation relève de l'utopie..

Nouveau messagePosté: 15 Juin 2007, 23:33
de Joachim
Levy a écrit:Joachim, aurait-ce été une vengence de la Bataille d'Angleterre ? Est-ce bien dans ce que j'appellerai la morale anglaise ? Bon, c'est la guerre, mais bon !



Très certainement Levy et ça mérite d'être souligné, la haine et la vengeance ont dû peser lourd dans la balance suite aux bombardements allemands (surtout suite à ce qui s'est passé à Coventry).

Nouveau messagePosté: 15 Juin 2007, 23:36
de Levy
romualdtaillon, je pense, que ce bombardement atomique, à, d'après coup, changé la face du monde. D'ailleurs, le Colonel Tibets, le premier à avoir largué la bombe, a mal fini. Je sais plus trop ce qu'il lui est arrivé au juste. Il est impossible, qu'il en fùt autrement, de ce nouveau vecteur de pression. Une nouvelle ère est née, et, elle a changé la face du monde, et aussi des guerres dites conventionnelles. D'ailleurs, les Américains découvrirons vite, les effets dévastateurs, à très long terme, provoqués pas ces bombes.

Nouveau messagePosté: 15 Juin 2007, 23:38
de romualdtaillon
Levy a écrit:romualdtaillon, je pense, que ce bombardement atomique, à, d'après coup, changé la face du monde. D'ailleurs, le Colonel Tibets, le premier à avoir largué la bombe, a mal fini. Je sais plus trop ce qu'il lui est arrivé au juste. Il est impossible, qu'il en fùt autrement, de ce nouveau vecteur de pression. Une nouvelle ère est née, et, elle a changé la face du monde, et aussi des guerres dites conventionnelles. D'ailleurs, les Américains découvrirons vite, les effets dévastateurs, à très long terme, provoqués pas ces bombes.


Justement, après coup, pas avant et pendant...

Nouveau messagePosté: 15 Juin 2007, 23:39
de Nicolas Bernard
Joachim a écrit:Très certainement Levy et ça mérite d'être souligné, la haine et la vengeance ont dû peser lourd dans la balance suite aux bombardements allemands (surtout suite à ce qui s'est passé à Coventry).


Pour citer un des personnages du roman de Larry Collins, Fortitude, l'honneur et l'esprit chevaleresque sont morts avec les chambres à gaz et les bombardiers en piqué.

Romuald rappelle un point important : contrairement à la légende, l'Empereur a retardé la venue de la paix plutôt qu'il ne l'a favorisée. Il cherchait à sauver les meubles, et notamment la monarchie. Cela dit - et preuve, tout de même, que rien n'était totalement joué - un complot militaire hâtivement monté a bien failli torpiller la résolution favorable à la reddition (presque) inconditionnelle...

Nouveau messagePosté: 15 Juin 2007, 23:40
de kuriste
Si il faut comparer Hiroshima et Dresde, je ne vois guère ou se situe l'écart... les moyens sont différents certes , mais pour ce qui est des intentions, pas vraiment.
Pour le reste, la pression sur l'URSS, la volonté de pousser le Japon à la reddition, on entre dans la prospective a-historique puisqu'aucune donnée véritable ne vient étayer le débat. Restent le coût de ces recherches, la volonté également de la tester en condition réelle, finir une guerre qui coûte chère, et qui commence à faire grogner la population restée au pays (qui la finance), et puis nous pourrions évoquer l'idée d'une humiliation, une sorte de "message" personnel adressé non pas à la population (en quoi est-ce une donnée importante ?) mais aux instances politiques et militaires, responsables il est vrai de Pearl Harbor.

Nous ne sommes même plus dans le massacre, rappelons que le terme est dérivé de la lexicologie liée à l'univers de la chasse et implique de ce fait de faire couler le sang de ses propres mains. Pour les nostalgiques de la beauté de la guerre, il y a au moins dans cette vision des choses un relens de romantisme (poitrine au vent et sabre au clair claironne l'abruti !!)... dans Hiroshima, nous ne prenons consience que d'une chose, la guerre est une donnée économique comme une autre et nous rejoignons enfin Clausewitz: ce n'est qu'un moyen de faire de la politique autrement.

Nouveau messagePosté: 15 Juin 2007, 23:44
de dynamo
Les bombardements conventionnels de Tokyo et de Dresde font plus de victimes que les bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki.
Sur le plan de l’armement et essentiellement sur ce plan là, les Américains sont devant une nouvelle arme dont ils supposent l’impact , mais dont ils n’ont (ne peuvent) pas mesuré les effets à moyen et long terme.
Les effets de la radioactivité sur plusieurs décennies étaient inconnus.

En fait,Little boy et fat man ont été les nouvelles armes de la diplomatie américaine.
Nous sommes en pleine conférence de Potsdam et pour Truman qui n’a pas assuré la conduite de la guerre, les bombes sont l’occasion d’affirmer la suprématie US et montrer à Staline qui est le nouveau boss.

Le résultat est néanmoins positif pour 1945, le Japon capitule, les boys ne seront pas obligés de mourir sur les plages nippones.
Reste le cas de conscience, fallait il utiliser l’atome sur des objectifs civils ?

Nouveau messagePosté: 15 Juin 2007, 23:45
de Nicolas Bernard
Levy a écrit:romualdtaillon, je pense, que ce bombardement atomique, à, d'après coup, changé la face du monde. D'ailleurs, le Colonel Tibets, le premier à avoir largué la bombe, a mal fini. Je sais plus trop ce qu'il lui est arrivé au juste. Il est impossible, qu'il en fùt autrement, de ce nouveau vecteur de pression. Une nouvelle ère est née, et, elle a changé la face du monde, et aussi des guerres dites conventionnelles. D'ailleurs, les Américains découvrirons vite, les effets dévastateurs, à très long terme, provoqués pas ces bombes.


En fait, Tibbets a continué sa carrière militaire, qu'il achèvera au rang de général de brigade. Il n'a manifesté aucun remords : c'était un soldat, et il était aux ordres. On le voit bien, au demeurant, dans son entretien accordé à Daniel Costelle pour l'émission Les Grandes Batailles.

En revanche, le pilote de l'avion de reconnaissance météo qui, le 6 août 1945, conduisit l'Enola Gay sur Hiroshima ne s'en est jamais remis : Claude Eatherly a été dévasté par la culpabilité. Après avoir perdu santé mentale et famille, il a fini par retrouver une nouvelle raison de vivre, par le biais du pacifisme...

Nouveau messagePosté: 15 Juin 2007, 23:48
de Nicolas Bernard
dynamo a écrit:En fait,Little boy et fat man ont été les nouvelles armes de la diplomatie américaine.
Nous sommes en pleine conférence de Potsdam et pour Truman qui n’a pas assuré la conduite de la guerre, les bombes sont l’occasion d’affirmer la suprématie US et montrer à Staline qui est le nouveau boss.


Là encore, le fait ne se révèle pas à la lecture des documents, quoi qu'en disent certains spécialistes. Et si d'ailleurs il faut parler, comme l'un d'entre eux (l'historien américain Gar Alperovitz), de "diplomatie atomique", force est d'admettre qu'elle a échoué, car elle n'a pas empêché l'échec des conférences de paix ultérieures, et le durcissement des positions de chacun des nouveaux camps, jusqu'à l'affrontement des doctrines Truman et Jdanov en 1947.

Nouveau messagePosté: 15 Juin 2007, 23:49
de kuriste
Les effets de la radioactivité n'ont pas été aussi terribles sur le long terme, on entre en fait dans la "légende" de la bombe. 2 semaines tout au plus après l'explosion et passé ce délai la radioactivité est retombée à un niveau non léthal. Par contre, il a fallu gérer les effets sur le long terme de toutes les victimes (donnons leur au moins ce qualificatif, si certains n'auraient pas compris ma position sur le sujet ^^) soumises aux radiations pendant ce laps de temps (notamment la fameuse pluie noire... Hohei Imamura signera de ce nom un de ses plus beaux films)