Philippe 76 a écrit:Il semble que c'est cet Oradour sur Vayre qui était visé par les représailles de la Das Reich. Il y aurait eu erreur de la part des Allemands et lorsqu'ils sont arrivés à Oradour Sur Glane, c'était jour de marché: Il y avait donc beaucoup de monde.
Grave question, mais à mon avis la réponse est la suivante : les SS ont bel et bien cherché à détruire Oradour sur Glane. Le déroulement même de leur irruption le prouve : petit convoi militaire (200 hommes sans matériel lourd ni véhicule blindé) arrivé sans discrétion, regroupement de la population civile sur la grand place, séparation des hommes et des femmes avec qui demeurent les enfants. Les hommes sont massacrés à la mitrailleuse tandis que les autres sont parqués dans une église dynamitée et incendiée. Bref, rien qui ressemble, de près ou de loin, à une espèce de raid contre un village suspecté de Résistance : bien plutôt un massacre planifié.
N'oublions pas que la Das Reich avait reçu pour mission de pacifier le Sud-Ouest français, avant de rejoindre la Normandie. Le chef de bataillon Dickmann, qui a organisé l'extermination du village, a - sans doute avec l'accord de son supérieur, le général Heinz Lammerding - cherché à frapper fort pour dissuader la Résistance de lever le petit doigt. Face aux Terroristen, rien ne valait la Terreur. La politique des otages ne suffisait décidément pas pour ces officiers revenus du Front de l'Est et adeptes des crimes de masse.
En un sens, l'objectif a été atteint. La population a, généralement, cherché à calmer les actions de la Résistance et la Das Reich n'a rencontré aucune difficulté sérieuse à rejoindre le front. Mais l'affaire a causé du remous, y compris même au sein de la direction militaire allemande. Le commandant de la place de Limoges, le général Gleininger, a présenté ses excuses au préfet, ainsi qu’à divers notables et à l’évêque de Limoges, qualifiant publiquement l’action de Dickmann de crime. Le général Von Neubronn a par la suite confié à l’ambassadeur de Suisse à Vichy qu’il avait honte, désormais, de porter l’uniforme allemand. Rommel lui même s'en plaindra à Hitler, si je ne m'abuse.