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Nouveau messagePosté: 14 Mai 2007, 21:27
de Quentin D
Mais alors quel place accorder à la Wehrmacht? La plupart des généraux et maréchaux voulaient retrouver une honneur perdue 35 ans plus tôt. Et pourtant, ils n'ont pas réagi quand les crimes faisaient leur début (car quel honneur y trouver?), mais seulement quand les opérations militaires commençaient à être défavorable ...

Je pense que le cas de la Wehrmacht est un peu à prendre au cas par cas, ce qui complique d'autant plus les choses sur ce sujet...

oui

Nouveau messagePosté: 14 Mai 2007, 21:38
de juin1944
pour la place accordée à la WH je crois que l'article de daniel laurent dans le mag donne un bel eclaircissement : la WH s'est bien accomodée de l'arrivée d'Hitler au pouvoir

Nouveau messagePosté: 14 Mai 2007, 21:40
de Murdock
Prenons alors le cas intéressant de Donitz

Hitler en avait fait un des principaux membres du régime et ce dernier utilisa tous les moyens de la Kriegsmarine pour permettre à l'Allemagne de vaincre.

Par contre, il n'était pas aveuglé par l'idéologie nazie mais, pour lui, l'élimination d'Hitler ne pouvait pas permettre à l'Allemagne de négocier une paix convenable (et il n'a donc pas agit contre Hitler)

Doit on le considérer comme un éxécutant, un acteur du régime nazi ou simplement un officier allemand qui voulait faire tout son possible pour restaurer "la gloire" de l'Allemagne ?

Nouveau messagePosté: 14 Mai 2007, 22:20
de Levy
Je crois qu'il faut dissocier la soldatesque et le nazisme. Tout militaire doit combattre pour son pays. Du moment ou il s'engage dans la voie des crimes de guerre, il n'est plus question de soldatesque, mais bien de nazisme, génocide et l'on peut ainsi, employer toute la sémantique ad hoc. Tout militaire est un éxécutant, peut être que Donitz fût un acteur passif du nazisme. Pourquoi donc, le responsable du transport ferrovière allemand, qui fut encore, il n'y a pas si longtemps le patron de la DB (deutsch bahn) ne fût jamais comdamné ? Je pense qu'il n'ignorait rien des convois de la mort ? Aurait-il été abattu ou remplacé tout simplement, s'il avait refusé de faire partir les convois vers les directions que l'on connaît ? Où il fût motivé par la seule nécessité de bien faire son travail, tout simplement ? Certes, il ne fût pas un grand acteur du nazisme.

Nouveau messagePosté: 14 Mai 2007, 22:20
de laverdure
Je crois que le problème se pose plutôt pour les exécutants de la Solution Finale. Car là on dépasse le rôle traditionnel d'un militaire.
On n'est pas de le feu des combats mais dans l'éxécution de mesures exceptionnelles.
Je ne suis pas d'accord avec Quentin qui dit que peut-être seuls les derniers maillons de la chaîne se rendent compte de ce qu'ils accomplissent. Il y a Wannsee et ensuite toute l'énorme machinerie nazie qui fait appel à des ingénieurs pour "rationaliser" l'extermination.
Il y a par exemple des échanges de courrier prolifiques sur la mise au point de certains "systèmes", avec "tests grandeur nature" (c.a.d avec des victimes).

Nouveau messagePosté: 14 Mai 2007, 22:31
de Quentin D
laverdure a écrit:Je ne suis pas d'accord avec Quentin qui dit que peut-être seuls les derniers maillons de la chaîne se rendent compte de ce qu'ils accomplissent. Il y a Wannsee et ensuite toute l'énorme machinerie nazie qui fait appel à des ingénieurs pour "rationaliser" l'extermination.
Il y a par exemple des échanges de courrier prolifiques sur la mise au point de certains "systèmes", avec "tests grandeur nature" (c.a.d avec des victimes).


J'avais pensé aux Einsatzgruppen sur le coup. Mais tu as raison en disant qu'il y a aussi dans ce paquet tous ceux qui ont oeuvré pour la solution finale "industrielle"... A savoir s'il n'est pas pire de réfléchir à tuer plus et mieux qu'à appuyer sur une détente sur un(e) homme/femme/enfant désarmé(e). Après allons savoir si le pire du pire existe.

Nouveau messagePosté: 14 Mai 2007, 22:36
de hilarion
laverdure a écrit:Je crois que le problème se pose plutôt pour les exécutants de la Solution Finale. Car là on dépasse le rôle traditionnel d'un militaire.

Là tu as entièrement raison. A 42 et des broutilles je n'arrive toujours pas à comprendre les motivations profondes qu'ont eu certains nazi à mettre en place l'extermination des homosexuels, des infirmes puis des tziganes et ensuite des juifs; Fallait-il bien que l'espece humaine soit tombé bien basse.
LA question qu'on peut de poser est la suivante d'où vient cette phobie qu'entretient Hitler puis ses lieutenants à l'égard des juifs

oui

Nouveau messagePosté: 14 Mai 2007, 22:36
de juin1944
cela permet de faire un parrallèle avec les bienveillantes de Littel, le personnage principal livre une motivation qui me semble très proche de la réalité :"ce que je dois faire est épouvantable, j'en ai des vomissements permanents, mais ce terrible travail s'inscrit dans une grande oeuvre". Pouvons nous parler d'hallucination collective de tout un peuple ? N'est ce pas cette démarche faite à la fois d'un semblant de prise de conscience et d'un sentiment d'impunité, puis répondant aux ordres de ceux qui ont assuré qu'ils en assumeraient l'entière responsabilité ? N'est ce pas là la principale caractéristique de l'influence d'Hitler ?

Nouveau messagePosté: 14 Mai 2007, 22:47
de laverdure
Pour Hitler, il faut remonter bien loin et aussi aborder la psychanalyse.
Pour ce qui est de ses lieutenants, entre l'endoctrinement et surtout l'antisémitisme qui, rappelons-le est extrêment présent dans toute l'Europe bien avant la guerre. Il n'y a pas que l'affaire Dreyfuss pour la France mais toute une culture antisémite bien ancrée et ce, depuis des siècles. Les Juifs sont tolérés tant que tout va bien mais deviennent les boucs-émissaires de toutes les turpitudes dans un monde chrétien qui a bien du mal à rester soudé et cohérent. Dès que des schismes apparaissent (XI et XII° siècle en Italie, XIII et XIV° en France, XV° en Espagne etc) les premiers désignés sont les Juifs. Il est donc extrêmement facile pour un régime tel que celui d'Hitler à la fin des années 30 d'utiliser cet antagonisme quasi atavique.
Je ne suis pas sûre que cette phobie ait atteint les autres. Mais la culture, l'endoctrinement et surtout cette "mission" d'ériger un Reich de mille ans ont fait taire bien des scrupules, pour ce qui est des dirigeants.
Et comme le souligne Juin44, c'est une mission quasi sacrée. Hitler a su ériger cette chasse au Juif comme le moyen incontournable de l'avènement de cette "utopie". En gros, c'est un peu "la fin justifie les moyens".

Nouveau messagePosté: 14 Mai 2007, 22:49
de Joachim
hilarion a écrit:LA question qu'on peut de poser est la suivante d'où vient cette phobie qu'entretient Hitler puis ses lieutenent à l'égard des juifs


En ce qui concerne l'antisémitisme ainsi que son homophobie à l'égard des homosexuels, j'ai vu il y a un bon bout de temps mais vous devez sans doute connaître, un film/documentaire en 2 parties retraçant la biographie d'Hitler (chapeau pour l'acteur qui a joué ce rôle; assez réaliste) depuis sa jeunesse jusqu'en 1939.


Or il semblerait (je dis bien semblerait) que sa haine des juifs date de la WW1; alors qu'il venait d'effectuer une mission de liaison assez dangereuse, un officier a refusé de lui accorder une médaille (ou autre faveur) alors qu'il lui avait promis ... cet officier allemand portait autour du cou l'étoile de David ...

Pour son homophobie, toujours d'après ce film, ce serait "à cause" d'Ernst Rohm; lors d'une visite surprise, Hitler aurait surpris Rohm au lit avec un homme ...


Maintenant, pour la phobie antisémite des lieutenants d'Hitler ... cela a dû être insuflé par Hitler lui même ... je n'en sais pas plus