Tu as également ce cliché d'une escadrille de B-24 durant le bombardement de Ploesti, le 31 mai 1944. En arrière-plan, on voit les nuages dus à la détonation des obus de Flak, et, en-dessous, les nuages de fumées dégagées par les installations pétrolières atteintes par les bombes! Les opérateurs de bombardement devaient, alors, probablement déclencher les largages plus au moins "au pif"!
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Sinon, la plupart des raids alliés à "haute altitude" s'effectuaient, au plus haut, entre 6000 et 6500 m (18 000 - 18500 pieds), avec un risque de dispersion important des bombes. Si je me réfère à la photo de Ploesti, les vagues de bombardiers en approche s'échelonnaient, probablement, entre 4500 m et 5000 m (13 500 - 15 000 pieds).
Les B-17 et B-24 naviguaient et opéraient, généralement, en-dessous de 6500 m. A cette altitude, la T° ambiante avait, déjà, chuté de 39°C, par rapport au sol; sur la base théorique d'un +15°C à l'altitude zéro, -39°- +15°C, çà nous donne -24°C, dans des appareils non pressurisés et ouvert de toute part - à commencer par les postes de mitrailleurs de flancs- aux courants d'air et leur effet de froid virtuel! Deux à trois heures de vol à cette altitude, en dépit de leurs vêtements et de leurs bottes, censés les protéger des effets du froid, les mitrailleurs et les opérateurs dans la carlingue (y compris dans le cockpit), même dotés d'un "masque à oxygène", se transformaient en glaçons sur pied, et perdaient, souvent, 70 % de leur capacité de réaction; en plus, manœuvrer une seule ou une paire de mitrailleuses, avec des "moufles" ou des gants fourrés, complique très sérieusement l'exercice, d'autant que, au début du tir, la T° de la culasse et de son levier d'armement frisait celle d'un iceberg ! D'où, en approche de l'objectif, la vérification préalable des armes du bord, en ordonnant à leurs opérateurs, de tirer une brève rafale, puis signaler, poste par poste, leur bon fonctionnement, procédure prévue dans les consignes du commandant de bord.