]Bonjour !
Merci beaucoup pour ce lien vers un texte très intéressant de l’IWM (Imperial War (Guerre) Museum, de Londres – un organisme très riche et très utile à l’Histoire). Au sujet du rôle du Bomber Command dans la Bataille d'Angleterre (il exécutait les missions ordonnées par ses supérieurs dans la RAF), j’ai copié les passages suivants de cet article de fond :
“ … the role for which Bomber Command was of greatest value during the summer of 1940 was its contribution to the prevention of a German invasion of Britain. In September, the threat of invasion grew to such proportions that sixty per cent of Bomber Command's effort was deployed against invasion targets. (…) On 5 September, the RAF made its first major raids against these concentrations. Two days later, with the issue of an invasion alert, the Air Ministry signalled to Bomber Command that 'all available bomber effort' for the night's operations was to be directed against invasion shipping. (…)
As September progressed, so the level of Bomber Command's attack increased. On the night of 13-14, the whole of the available bomber force was dispatched against the barges. The following night the number of sorties rose to 176 and again to 192 on 17 September. The operations enjoyed greater success than those aimed at Bomber Command's other targets.”
(…)
“By October 1940, the failure of the Luftwaffe to eliminate Britain's fighter aircraft defences and win control of the skies over the English Channel and southern England ensured that the vital pre-conditions for a successful invasion of Britain had not been met. Fighter Command had won the Battle of Britain. However, the effectiveness of Bomber Command's attacks on the enemy's invasion ports and shipping had made an important contribution to the victory.”
[... ont fortement contribué à la victoire.]
Je n’étais donc pas si loin de la réalité quand j’ai proclamé que ce BC avait contribué à la victoire britannique dans la Bataille d'Angleterre. Ses pertes sont connues mais n’oublions pas que, en même temps, il exécutait de nombreuses attaques en dehors de la zone de lancement éventuel du débarquement allemand (barges, navires, ports) et des aérodromes ennemis. Pour être complet, et j’avoue que cela me titille, il faudrait faire la liste des chasseurs allemands Me 109 et 110 abattus dans cette zone critique par les bombardiers du BC. J’en ai trouvé un dans le tome 4/I de Prien mais en épluchant seulement les pertes de la JG 2 [JG = Jagdgeschwader, effectif théorique 124 chasseurs et pilotes, comprenant trois groupes de 40 avions en principe, et un état-major d’escadre (4 avions et 4 pilotes dont le commandant de l’escadre). Notez que le mot « Geschwader » n’a un N final, en allemand seulement (Geschwadern), qu’au datif pluriel (un cas sur huit dans la déclinaison), par exemple dans « Maschinen wurden den Geschwadern geschickt » (Des avions furent envoyés aux escadres). Dans d’autres langues, notamment le français et l’anglais, il n’y a aucune raison d’appliquer la grammaire allemande en écrivant toujours « Geschwadern » avec ce N superflu, même au nominatif ! (Les escadres reçurent… firent… effectuèrent, etc.). C’est une grosse faute même en allemand. De nombreux étrangers (non germanophones) sont persuadés que le N est nécessaire. Ils sont mal informés et ils ne savent pas l’allemand.
Dans les deux volumes de J. Prien consacrés à la Bataille d'Angleterre, j’ai compté huit escadres de chasse dans les deux listes en tête des volumes, plus deux groupes et une escadrille ne faisant pas partie d’une escadre complète : I.(J)/Lehrgeschwader 2, I.(S)/Lehrgeschwader 2 et 3./Erprobungsgruppe 210. Le J signifie comme toujours « Jagd » (Chasse), le S signifie « Schlacht- » car cette unité était auparavant une unité d’assaut équipée de biplans Henschel 123 pendant la Campagne de France (ils y ont malgré tout causé des dégâts). L’effectif réel de chaque escadre de chasse (JG) pouvait différer très fortement des 124 avions prévus, et ce évidemment en fonction des pertes (importantes durant la Bataille d'Angleterre) et des avions de recomplètement (ou de remplacement) reçus. La production de Me 109 dans les usines ne suffisait pas à combler les vides. (Moyenne mensuelle en 1940 : environ 140 à 143, avec plus de 200 en mai et juin (un pur hasard ?). En mai et juin, la production française était déjà de 400 à 500 par mois et en hausse rapide conformément au programme. Idem en Angleterre (environ 500 par mois pendant la bataille).
La liste du volume 4/II comporte aussi la JG 77 mais elle n’a pas participé à la Bataille d'Angleterre dont la fin a été fixée (au plus tard) au 31 octobre. Ces deux volumes de Prien vont plus loin et couvrent la période du 26 juin 1940 au 21 juin 1941, la veille de l’attaque de l’URSS par l’armée allemande (« Barbarossa »).