Le sujet étant vaste et complexe, je vous propose un premier épisode
Les Alliés ont grandement aidé à reconstruire une Armée de l’Air en piteux état équipée avec du matériel périmé et ‘fatigué’ en lui fournissant toute une panoplie d’avions de chasse, de bombardement etc..
Alors que le territoire se prépare à la Libération, une idée pour le moins surprenante vit le jour qui consistait à créer un Groupe de Chasse FFI ! A cette époque, les formations aériennes françaises étaient disparates et non encore unifiées.
La question se posa alors : Avec quel matériel composer une telle unité ?
Grace à une poignée d’hommes tels le commissaire de la République fraîchement nommé, Jean Cassou pour la région de Toulouse, avec la mission de faire l'unification de la Résistance des ouvriers de la SNCASE (Société Nationale des constructions aéronautiques du Sud Est) constructeur des Dewoitine et bien sur la présence de Marcel Doret qui fut champion avant guerre de voltige puis chef pilote d’ éssais chez Dewoitine. C’est ainsi que naquit de ‘Groupe Doret’ avec des moyens limités mais une portée symbolique énorme.
Il devint nécessaire d’intégrer les FFI à l’armée régulière.
Les différents mouvements de Résistance étaient loin d’être unis et les rivalités allaient bon train entre les FTPF d’obédience communiste (16.000 hommes) , l’ORA (Organisation de Résistance de l’Armée (10,000 hommes), Lers Corps francs de la Linération (CFL) 14,000 hommes. Rivales mais acceptant in fine l’autorité de Jean Cassou comme pouvant les faire fraterniser.
Cette évolution rassurera Alger qui autorise la création d’un tel Groupe de Chasse.
Le principe de création d’un Groupe FFI accepté, cela implique son équipement qui sera réalisé grâce aux actions des ouvriers à Toulouse et de l’usine Morane à Tarbes-Ossun qui vont reconditionner des D 520 dans des conditions difficiles.
Doret doit trouver des hommes dans un contexte de clandestinité, de liaisons quasi impossibles et de suspicion permanente. Il fera appel à ses connaissances tant privées qu’auprès des anciens de la SNCASE qui ont les capacités à intégrer le groupe.
Le 15 août 1944 les Alliés débarquent en Provence. A Toulouse, les Allemands commencent à plier bagages tout en étant harcelés par les unités FFI.
Entre temps, l’usine Morane de Tarbes va remettre en état une douzaine de D 520 et la SNCASE quelques quarante cinq.
Seul Groupe de Chasse issu et commandé par les FFI , le Groupe Doret connaitra une existence courte marquée par son autonomie et une mixité entre civils et militaires mais l’intégration de la Résistance à l ‘Armée aura finalement raison de lui.
Voici un D 520 parmi beaucoup d’autres du Groupe Doret en septembre 1944.
Cet appareil porte les trois lettres FFI.
Un D 520 du CPF (Corps Francs Pommiès)
Sans commentaire..
Noter que le losange de chaque coté de la dérive représente une Croix de Lorraine bleue à l'emplacement où se trouvait la croix gammée du temps où cet appareil était aux mains des Allemands
Marcel Doret donnant les dernières instructions
Pour terminer, cette photo avec l'inscription derrière la verrière ne laissant aucun doute !
A suivre!