Page 1 sur 2

ENOLA GAY - B 29 superfortress

Nouveau messagePosté: 09 Déc 2022, 00:35
de amitié
Bonjour, je vous propose une petite vidéo sur l'histoire du b29 n°82 renommé ENOLA GAY par son pilote.
Bombardier ayant largué little boy sur Hiroshima.
N’hésitez pas à critiquer, je débute.
Merci, bon film.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=s-1Vv-KcfYY [/youtube]

https://www.youtube.com/watch?v=s-1Vv-KcfYY

Re: ENOLA GAY - B 29 superfortress

Nouveau messagePosté: 09 Déc 2022, 10:08
de coyote
Bonjour et bienvenue sur le Forum.
Je viens de visionner ta vidéo et franchement pour un 'débutant', c'est très réussi ! Bravo. ;)

Re: ENOLA GAY - B 29 superfortress

Nouveau messagePosté: 09 Déc 2022, 12:58
de Dog Red
Bonjour et bienvenue.

Je me joins aux bravos de coyote notre spécialiste "avia".
C'est sobre et digne pour un sujet pas aussi simple qu'il y paraît.
Ton commentaire est impeccable (pas toujours facile !).
Tu partages tes sources, merci !

On ne peut que t'encourager à continuer et évoquer tes projets sur le forum.

Re: ENOLA GAY - B 29 superfortress

Nouveau messagePosté: 09 Déc 2022, 16:55
de Loïc Charpentier
Quelques clichés d'époque...

L'agglomération d'Hiroshima photographiée avant le largage de Tall Boy. La densité de population y était très importante; les bâtiments administratifs et militaires étaient souvent construits en pierres, en béton armé, etc, par contre, la plupart des habitations familiales, étaient, elles, traditionnellement réalisées en bois - la fréquence des secousses sismiques qui frappent historiquement le Japon étaient très loin d'être étrangères à cette méthode de construction! -. les longues lignes "blanches", visibles sur le cliché, correspondent à des "coupures de feu" réalisées par la défense passive japonaise et destinées à limiter la propagation des incendies "inter-quartiers" dans le cadre de bombardements incendiaires "classiques"...

Image

La configuration générale de l'explosion des bombes nucléaires larguées sur Hiroshima et Nagasaki... D'une certaine manière, la détonation des bombes A en altitude, de l'ordre de 400/500 m, avait, certes, plus ou moins, "limité" les effets, au sol, de la radio-activité, mais je ne jurerais pas que, à l'époque, l'équipe "Manhattan" maitrisait sérieusement les conséquences de ces explosions nucléaires. ::dubitatif::

Image

Le nuage atomique, après son explosion au-dessus d'Hiroshima, celle larguée sur Nagasaki étant de "meilleur qualité"...

Image

Vue aérienne d'Hiroshima prise par l'aviation américaine après le largage de "Tall Boy"... Les dégâts humains et matériels infligés à Nagasaki avaient été "moindres", en raison de la configuration géographique particulière de la ville, cernée de collines, qui avaient interféré sur la propagation du "vent atomique" et de la vague de chaleur intense générée par la détonation de la bombe; de mémoire ( à vérifier!), la bombe larguée sur Hiroshima avait tué, lors de sa déflagration, 120 000 "habitants", celle sur Nagasaki, 60 000... bilans qui ne tiennent pas compte des décès ultérieurs, dus à l'importance des brûlures et à l'irradiation.

Image

Survol de Hiroshima, après l'explosion, relevant les dégâts subis jusqu'à 650 m (0,4 miles) - les premiers batiments encore "debouts", et au-delà, au sud du point de l'explosion ( X)...

Image

Il convient de garder en tête que, même, si l'équipe "Manhattan" avait procédé, préalablement, sauf erreur, à deux tirs d'essais dans un coin paumé du désert du Nevada, dans des conditions maximales de sécurité, il n'existait pas, pour autant, un quelconque retour d'expérience opérationnel sur les effets à court et moyen terme!

Ce n'est pas pour rien que les tirs d'essais ultérieurs, effectués en 1946, après "l'expertise" des conséquences des largages Hiroshima et Nagasaki, avaient été effectués dans un atoll paumé, Bikini, aux tréfonds du Pacifique Sud! Début septembre 1945, les missions américaines expédiées sur place, Hiroshima et Nagasaki, se "baladaient" sur les sites "point Zéro", comme d'aimables "touristes", tandis que les Japonais avaient, eux-mêmes, déjà réoccupé les bâtiments survivants, tel que le siège de Compagnie d'Electricité d'Iroshima, construit à 650 m du "point zéro", qui avait résisté à l'explosion, mais dont les locaux avaient été ravagés par l'incendie...

Image

Pour bien comprendre la situation existante et les connaissances acquises sur les effets directs et indirects d'une explosion nucléaire, il existe, par exemple, ce cliché pris tout début septembre 1945 à 300 m (1000 pieds) du "Point Zéro"

Image

La science militaire avait, certes, inventé une arme dévastatrice, mais elle n'en connaissait pas encore sérieusement ses conséquences à court et long terme. Je ne suis pas du tout certain, non plus, que l'explosion en altitude avait, alors, été calculée pour tenter de diminuer les effets de la radio-activité au sol; je peux, certes, me tromper, mais la solution de "détonation à basse altitude" avait été retenue, parce qu'elle était la plus apte à occasionner le maximum de dégâts humains et autres . L'artillerie utilisait depuis un très long bail - début du XXèmesiècle - le "tir à ricochet" avec fusée à retardement et les obus à fusée chronométrique, tous, sensés détoner au-dessus de la cible, afin de générer le maximum de dégâts humains parmi le personnel exposé! On va appeler un chat, un chat, mais un obus détonant, au sol, à l'impact, à une zone létale moins importante que son équivalent explosant au-dessus du sol!

La seule différence résidait, lors de tirs "classiques" (artillerie et bombardements aériens), dans la qualité de l'abri, plus ou moins fortifié. La puissance létale jusque-là inconnue de la bombe nucléaire, mais néanmoins vérifiée expérimentalement, lors de ses essais "désertiques", avait certainement "démontré" que , même, le personnel abrité dans la moindre casemate, dans un rayon de plus d'un kilomètre du point d'impact, ne pouvait y résister.

J'aurais tendance à penser que les USA avaient été contraints d'envisager, en tant que solution extrême, le nécessaire emploi de la bombe A, pour tenter de mettre fin, rapidement, au conflit avec les Japonais, sachant l'invasion de l'archipel nippone, risquait fort de devoir lui coûter très chère, ne serait-ce qu'en pertes humaines - la prise de l'ile d'Okinawa, seule, lui avait, déjà, coûté "bonbon! Cà avait, même, été du "grand n'importe quoi" des plus inquiétants, après le suicide collectif d'une partie de la population japonaise de l'Ile et l’opiniâtreté avérée et constatée des troupes japonaises.

Là, çà avait très sérieusement coincé avec le contexte général du théatre des combats européens, où les unités allemandes, en regard de leur situation, déposaient les armes. Rien de tel, côté japonais, où, plus les troupes étaient acculées, plus elles cherchaient à générer des pertes chez son adversaire, quitte en arriver jusqu'au suicide ultime, en tentant de de lui infliger le maximum de dégâts! Dans cette histoire, le sacrifice aérien des "Kamikaze" n'avait été que l'aspect le plus spectaculaire de la résistance militaire et populaire nippone. Telle que s'était parti, un débarquement traditionnel, façon "Normandie", sur les côtes japonaises avait de très grandes chances de virer au "bain de sang" monumental!

Là, d'une certaine manière, on avait atteint les "limites" de la compréhension occidentale (et américaine!) en regard des traditions historiques nippones. Même le "pinpin" de base japonais, formé à la "va-vite", était capable de se sacrifier dans une action suicide pour tenter de faire le maximum de dégâts chez l'adversaire! Cà ne correspondait en rien à la tradition militaire occidentale et, au passage, surtout, au souci permanent de l'US Army de ne pas dépasser les pertes humaines (600 000 hommes) enregistrées durant la Guerre de Sécession!

Les pertes humaines de l'Us Army, toutes "branches" confondues, enregistrées en 1942-1945, en AFN, puis sur le théatre européen, jusqu'en mai 1945, avaient été largement raisonnables, mais çà risquait fort de devoir virer vinaigre dans l'hypothèse d'un débarquement militaire en règle sur les côtes japonaises, car les prospectives de pertes les plus "optimistes" tablaient, alors, sur 1 million (tués, blessés, etc) de pertes! Dans le cadre de l'organisation démocratique américaine, avec sa structure à différentes Chambres (Sénat, etc.), c'était totalement inenvisageable!

Dès lors, il ne restait plus à l'US Army que l'emploi ultime de la "Bombe A" pour tenter de "tuer", le plus vite possible, le conflit ouvert dans le Pacifique!

Re: ENOLA GAY - B 29 superfortress

Nouveau messagePosté: 09 Déc 2022, 19:47
de Patrick.Fleuridas
Bonsoir,

Un grand merci Loïc pour ces précisions. Toujours un plaisir de te lire.
Bonne soirée

Patrick

Re: ENOLA GAY - B 29 superfortress

Nouveau messagePosté: 09 Déc 2022, 23:31
de pierma
Loïc Charpentier a écrit:La configuration générale de l'explosion des bombes nucléaires larguées sur Hiroshima et Nagasaki... D'une certaine manière, la détonation des bombes A en altitude, de l'ordre de 400/500 m, avait, certes, plus ou moins, "limité" les effets, au sol, de la radio-activité, mais je ne jurerais pas que, à l'époque, l'équipe "Manhattan" maitrisait sérieusement les conséquences de ces explosions nucléaires. ::dubitatif::

Je sais qu'après la capitulation japonaise une équipe scientifique s'est rendue sur place et a trouvé la radioactivité pratiquement normale.
J'imagine que le vent a dispersé les particules et les poussières radioactives sur une étendue beaucoup plus grande ?

Re: ENOLA GAY - B 29 superfortress

Nouveau messagePosté: 09 Déc 2022, 23:39
de amitié
Merci pour vos encouragements.
Loic merci pour toutes ces précisions, très intéressant. Et effectivement il semble logique qu une détonation à 500 ou 600 mètres d altitude fasse plus de dégâts que lors d un contact au sol. Lors des essais dans le désert il est fait mention sur divers articles dont je n ai plus les références que les détonations en altitude minimiserai l impact de la radioactivité au sol mais il n est pas fait mention de l effet dévastateur qui l accompagne.

Re: ENOLA GAY - B 29 superfortress

Nouveau messagePosté: 09 Déc 2022, 23:48
de Dog Red
L'explosion au sol est une énorme déperdition d'énergie absorbée par la terre.

A quelques centaines de mètres d'altitude, l'effet de souffle, qui dévaste, est optimal.

Re: ENOLA GAY - B 29 superfortress

Nouveau messagePosté: 10 Déc 2022, 11:35
de Jumbo
Je viens de revisionner le film "le grand secret" qui retrace l'histoire du largage sur Hiroshima à travers le choix de Tibbets pour piloter le B29. Longue route avec d'abord la mise au point du B29 qui n'était pas un avion facile, l'isolement des équipages, le secret drastique et en liaison des posts précédents, la délicate mise au point des détonateurs barométriques pour une explosion "idéale"... de mémoire cette altitude idéale tournait autour de 1600 feet soit un peu plus de 500 m. A confirmer.

Re: ENOLA GAY - B 29 superfortress

Nouveau messagePosté: 10 Déc 2022, 12:05
de Loïc Charpentier
Le rapport établi par The Manhattan Engineer District sur les deux explosions et leurs effets peut se récupérer avec le lien ci-dessous...

https://collections.nlm.nih.gov/ext/dw/ ... 10660R.pdf

L'album-photos, dont j'ai publié quelques extraits, ici...

https://www.pdfdrive.com/photographs-of ... 82487.html

Arrivée sur sites des commissions d’enquête américaines - constituées dès le 12 août 1945! - un mois après les explosions...
Extrait des ordres du 12 août adressés à Mac Arthur par Marshall...
Image

Image