coyote a écrit:Bonjour Thucydide
La formation en 'box' était indispensable pour les raids diurnes mais devenait très dangereuse de nuit c'est pourquoi la RAF ne pratiquait pas cette tactique. Une collision pouvant se produire très facilement.
La crainte des formations était sans nul doute la Flak terriblement fournie et terriblement précise. La chasse s'occupait quant à elle, plus facilement sur la route de retour des appareils visant en particuliers les éclopés les esseulés, bref, les appareils vulnérables mais pas que bien entendu. Ils attaquaient les retardataires et c eux se trouvant en queue de peloton b ien évidement ! Pas fous tout de même les allemands !De nuit, la chasse de nuit était redoutable et redoutée par la RAF.
La chasse allemande, à moins d'être suicidaire et se prendre un pélot "ami" dans la tronche, n'intervenait pas au-dessus des secteurs "couverts" par la Flak, mais lors des parcours aller et retour des vagues de bombardiers, sachant que la Flak était, elle-même, étagée en profondeur, généralement, depuis la côte, sur les trajets des appareils ennemis.
Pour des raisons d'autonomie et de réserves de carburant, les vagues de bombardement alliées suivaient, grosso modo, les mêmes routes lors de leurs missions. De toute manière, la veille radar allemande repérait très vite les formations et leurs approches au-dessus de la Manche et de la Mer du Nord. Au fur et à mesure des raids, les routes possibles étaient devenues "prévisibles" et la Flak en tenait compte afin de positionner ses batteries, le long du parcours.
La consommation en munitions de la Flak, qui avait été monumentale, avait d'ailleurs porté préjudice à d'autres productions.
Ce n'est pas tant sur le nombre d'appareils abattus qu'il convient de juger de son efficacité, mais sur le volume d'appareils endommagés, plus ou moins lourdement, dès lors, nécessairement immobilisés pour un temps de réparation plus ou moins longs. A l'été et au début de l'automne 1944, au sein de nombreuses escadrilles de bombardement alliées, le taux d'immobilisation des appareils, pour réparation, flirtouillait allègrement avec les 40%, voire plus!
A ces dommages mécaniques, il convient, aussi, de rajouter les pertes humaines (entre autres, les mitrailleurs), cela, même, quand l'appareil avait réussi à rallier un terrain ami. Entre le stress des longues missions, les "copains" perdus à bord des autres appareils descendus et ceux dézingués à bord, le moral des équipages alliés de bombardement, à l'été 1944, s'était très sérieusement cassé la gueule.
Les américains, dont le territoire national était à l'abri d'attaques ennemies disposaient, certes et fort heureusement, d'un très important "volant" de fraiches recrues, formées, plus ou moins, à la va-vite, mais la constitution "homogène" d'un équipage impliquait, pour éviter une possible, voire probable hécatombe, un dosage subtil entre les "Chibaminis" (tout est relatif, vu l'âge moyen des équipages) expérimentés, et les "bleus-bites"! Accessoirement, la production industrielle militaire américaine était monumentale, mais, néanmoins, la construction d'un bombardier type B-17 exigeait du temps!
Le délai maximal de 25 missions effectuées par un équipage américain de bombardier, qui devait être du même genre pour les pilotes de chasseurs, n'était pas le résultat d'une supposée prise en compte qui aurait répondu à une approche vaguement humaine (ou humanitaire) - même si, au final, çà avait été le cas! -, mais avait pour souci premier de disposer, ainsi, de personnels (vivants!) suffisamment expérimentés, afin de pouvoir instruire, au mieux, lesdits "bleus-bites"! A çà se rajoute le souci historique de l'US Army et de la gouvernance américaine, aussi bien en 14-18 qu'en 41-45, d'éviter toute hécatombe comparable à celle de la Guerre de Sécession (600 000 morts)! On retrouvera, d'ailleurs, ce souci permanent de limiter "au maximum" les pertes humaines, durant la Guerre de Corée et celle du Viêt-Nam.