Attention en dessous !

[Prosper Vandenbroucke]

Pour en revenir à "Attention en dessous", j'ai eu l'occasion (en 1994) de m'entretenir avec un pilote de B-24 pendant la guerre et selon lui, il n'a jamais songé au fait que son appareil aurait pu être touché par des bombes larguées par un autre bombardier volant au-dessus du sien, lui et son équipage était trop occupé à garder le cap et à scruter le ciel. Sa crainte fut surtout d'être touché par la Flak, une fois arrivé au-dessus de la cible.

[coyote]

C'est un témoignage intéressant. Les vols de groupe américains qui pilonnaient l'Allemagne étaient la plupart du temps composés de formations de B-17 échelonnés sur deux altitudes voire plus. Quand on observe les photos de formations de B 24 ils sont généralement tous à la même altitude mais cela n'était probablement pas systématique bien sur. Ceci étant si ce pilote n'avait pas de crainte c'est peut être qu'il n'y avait pas de copains au dessus ? Hypothèse toute gratuite !

En fait,on voyait des formations à des altitudes différentes mais ne survolant pas exactement le même point au sol,au même moment.bien sûr tout reposait sur la vitesse des avions et sur la parfaite connaissance de la vitesse et direction des vents provenant de la météo......

[coyote]

Bonjour

Tout reposait sur un maintien impératif de la formation . Ne pas oublier non plus que l'appareil 'qui suit' vole en dessous de l'appareil qui le précède pour ne pas se trouver dans les vortex (*) du copain de devant . Tout ceci nous fait un décalage de niveau de vol entre les premiers et les derniers de la formation. Décalage plus ou moins important en fonction du nombre d'appareils sur le même cap.

Une petite formation d'une dizaine d'appareils ne connaitra pas ou très peu ces problèmes

En ce qui concerne la direction du vent, elle peut être par exemple S O à 1500 m puis passer à S E à 3000 puis encore différente à 6000 ce qui rend les prévisions météo dans ce domaine difficile. Le vent peut aussi plein ouest à 2000 m et plein est à 7000 m ! Ca change la donne en consommation de pétrole !

(*) vortex: Tourbillon creux qui prend naissance, sous certaines conditions, dans un fluide en écoulement. (ici le souffle des hélices de l'avion de devant)
Il faut imaginer le tourbillon ci dessous x 4 !

Ces fameux vortex qui ont propulsé les avions les plus lourds parfois quelques centaines de mètres plus haut lors du survol de zones urbaines transformées en brasiers

[coyote]

Le vortex est différent de l ascendance ou thermique ou pompe dans le jargon aérien. L' air chaud ascendant crée ce phénomène que l on appelle turbulence
.Le phénomène est terriblement amplifié quand on vole au dessus d un brasier.

Les planeurs et, du côté de chez moi, les cigognes, également, exploitent ces courants ascendants.

En ce qui concerne les dernières citées, si on a un peu de temps à perdre en les observant, c'est impressionnant, car, une fois positionnées dans le courant, elles se contentent de planer, ailes grandes ouvertes, en effectuant de grands cercles et en grimpant tranquillement et rapidement en altitude, jusqu'au moment où on discerne à peine et difficilement ... un point, dans le ciel, qui n'est autre que ladite cigogne.

Elles "opèrent" très rarement à plusieurs, car cet échassier a une sociabilité des plus limitées ! On a, ainsi, sur la commune, en dehors des nombreux nids, un "parc à cigognes", avec une grande enceinte grillagée, où sont placées certaines cigognes recueillies pour cause de blessures ou autres problèmes... la proximité y est compliquée à souhait, car elles sont parfaitement capables de tuer leur(s) congénère(s), si leur présence ne les satisfait pas! Résultat, dans l'enceinte, il n'y a jamais plus deux, parfois, trois individus, qui gardent, tous, soigneusement leurs distances.

[coyote]

Il est certain que les vélivoles sans thermique ne feront pas plus de 10 kilomètres et encore...(le tout dépendant de leur finesse)
Voir " spiraler" des cigognes c'est un spectacle dont on ne se lasse pas de si tôt . Les rapaces ne sont pas les derniers à utiliser les ascendances. C'est un réel plaisir de les observer

Pour revenir au propos d'Alfred, les vortex sont des turbulences de sillage alors que les turbulences que tout le monde connait en vol résultent des courants d'air chaud ascendants

J'avoue très humblement, que, ici, hormis les buses et les éperviers, les grands rapaces sont très rares... sauf du côté de Kintzheim, à la limite des deux départements, avec les aigles, vautours et condors "apprivoisés" de la "Volerie des Aigles".

Mais, effectivement, les turbulences de sillage (ou vortex) sont infiniment plus pénalisantes, à quelques rares exceptions près, que les courants ascendants ou descendants. La meilleure preuve étant, de nos jours, le délai de sécurité nécessaire entre deux décollages des appareils commerciaux, sur une même piste. L'installation, par exemple, de deux pistes distinctes de catapultage à bord des PA modernes s'y réfère également.

[coyote]

Les vortex en vol sont très dangereux.
De même qu'au sol, en bout de piste il faut attendre quelques minutes après que l'avion qui précédait ait pris de la distance et que les filets d'air soient redevenus 'normaux' pour s'aligner et mettre les gaz.
Le gars derrière fera pareil.
Il faut bien comprendre qu'un appareil en vol qui se trouverait derrière un autre se retrouverait immanquablement comme pris dans une machine à laver ! très dangereux ! C'est la raison pour laquelle tous les aéronefs se doivent de respecter ces consignes. Les "box" de bombardiers se méfiaient comme de la peste des ces turbulences de sillage surtout compte tenu de la promiscuité !

Mieux qu'un long discours....





Cela se passe de commentaire je pense