coyote a écrit:Eh bien Loïc je te remercie de cette explication que je comprends très bien !
Donc le règlage est effectué au niveau de la batterie une fois repéré altitude , gisement et vitesse de la formation.
Je pensais principalement au 88 allemand, tu t'en doutes.
Je ne comprenais pas comment cela était possible avec des cadences de tirs rapides.
C'est fait, j'ai compris
Il faut, toujours, partir du principe qu'il s'agit, généralement, de plusieurs batteries, regroupant, chacune, 4 ou 6 pièces - certaines batteries allemandes compteront 12 pièces! -; un, tu joues sur le "volume de feu", deux, tu règles les altitudes de tir (donc les fusées chronométriques) différemment, selon les pièces et/ou les batteries; un cran d'un dixième de seconde correspondant, à la louche, à +/- 80 m, tu règles, par exemple, tes différents tirs à 24 secondes et 9/10èmes, 25 secondes, et 25 secondes et 1/10ème, ce qui fait que les pélots vont encadrer les appareils ennemis.
A 15 coups-minute, soit un pêlot toute les 4 secondes, même s'il y avait du monde au service de chaque pièce, tu n'avais pas les moyens de changer les coordonnées de tir, donc de corriger les réglages chronométriques durant la "salve", et tu n'effectuais les corrections qu'entre chacune d'entre-elles. Néanmoins, çà allait assez vite, avec le retour d'informations des télémètres et théodolites.
Allez, je me cite, à l'occasion d'un article que j'avais torché sur la Flak allemande...
Un rapport établi en 1943 par Luftwaffe relève qu’à l’altitude de 8 850 m, compte-tenu de la portée pratique (altitude et distance cumulées), les canons de 8,8cm Flak 18 et 36 ne disposent que d’une fenêtre de tir de 40 secondes pour engager et suivre (!) leur cible, le canon de 10,5 cm Flak 39 de seulement 49 secondes, et les deux pièces les plus performantes de l’arsenal allemand – 8,8cm Flak 41 et 12,8cm Flak 40 disposant d’une altitude pratique de tir, à l’élévation maximale (+ 85°), de l’ordre de 15 000 m – de 68 secondes ! À 10 000 m, altitude où seules les deux dernières pièces citées peuvent espérer engager une cible, la fenêtre n’est plus que 31 secondes, mais le Boeing B-29, le plus performant des bombardiers alliés, n’aura, en dépit de sa cabine pressurisée, qu’un plafond pratique de 9 555 m et ne sera jamais engagé en Europe. Pour la Flak légère et moyenne, qui opère à basse altitude (≤ 2 500m), la fenêtre de tir est de l'ordre de 25-30 secondes dans le meilleur des cas avec un appareil volant à 450 km/h et en prenant en compte la faculté de pivotement rapide de la pièce pendant qu'elle suit sa cible.