Ci-dessous un lien vers un article intéressant sur la genèse de l'appui aérien au sein de la RAF et de la création de la 2nd Tactical Air Force.
http://www.journal.forces.gc.ca/vo3/no4 ... 45-fra.pdf
J'ai noté ce passage:
"Au terme de près d’une année de tiraillements rancuniers pour décider lequel du Fighter Command ou du Army Cooperation Command serait chargé de créer les forces aériennes tactiques de Grande-Bretagne, le nouveau quartier général de l’Air Expeditionary Force s’installa au Fighter Command. Cette décision avait reçu d’autres appuis que ceux de l’état-major de l’air ou du Fighter Command. Churchill favorisait la proposition de l’état-major de l’air et, après que le Groupe mixte de la RAF eut démontré ses incontestables avantages lors de l’exercice « Spartan » de mars 1943, Air Vice Marshal Sir Arthur Barratt, commandant du Army Cooperation Command, accepta de façon entière et non équivoque le nouveau système. L’appui vint aussi du Field Marshal Montgomery qui rejeta publiquement la vieille conviction du War Office selon laquelle les commandants de l’Armée devaient contrôler leurs propres forces aériennes d’appui.
Les chefs des différents états-majors approuvèrent la Air Expeditionary Force de la RAF le 1er mai. Cette force fournirait un Groupe mixte à chaque armée britannique et canadienne devant participer à l’invasion de la Normandie et à toutes les opérations subséquentes. Ces Groupes mixtes comprenaient chacun des avions de chasse, de bombardement et de reconnaissance sans être cependant limités à un nombre fixe d’appareils. Le commandant de ces forces aériennes était libre de déplacer des avions d’un groupe à l’autre selon les circonstances et les occasions en vue d’exploiter la flexibilité et la force de frappe inhérentes à sa force.
Les dispositions de son commandement épousaient étroitement les méthodes avérées de la Western Desert Air Force, mais une version élargie et plus raffinée du Air Support Control reliait le GQG/QGA aux états-majors conjoints sol-air tout au long de la chaîne de commandement jusqu’aux unités les plus avancées. C’est le commandant de l’air qui évaluait toutes les demandes d’appui aérien et donnait priorité aux objectifs qu’il jugeait vitaux pour le succès d’ensemble des opérations terrestres. De la sorte, l’appui aérien n’était pas gaspillé au profit de missions peut-être attirantes mais sans conséquences."
J'ai l'impression que la Luftwaffe qui avait de l'avance en matière d'organisation de l'appui aérien avec une réelle indépendance initiale finit par perdre quelque peu son indépendance à Koursk au profit des commandants d'armée (voir fil sur l'action de la Luftwaffe à Koursk), d'un autre côté les anglais rattrapent leur retard grâce à l'expérience acquise pendant la guerre du désert et adopte un modèle plus efficace en termes d'organisation avec une réelle autonomie de l'aviation lui permettant de décider quelles missions sont prioritaires, notamment entre appui aérien direct et missions d'interdiction.