L'article est en effet intéressant. Mais d'accord avec vous pour les erreurs. Certains éléments sont tellement complexes qu'en les simplifiant, l'auteur écrit des choses fausses :
Le soutien tous azimuts de Cot tous au bombardement stratégique rencontra une certaine opposition dans le Conseil Supérieur de l'air - les sept ou huit généraux de haut rang dans l'armée de l'air. Pour faciliter l'acceptation de son programme, Cot a convaincu le Parlement d'adopter une loi réduisant les limites obligatoires âge de la retraite pour chaque année de cinq ans. Cette retraite forcée de tous les membres du Conseil Supérieur de l'air retira ainsi 40 pour cent des autres officiers. Cot remplisit les postes vacants par la promotion de sous-officiers et officiers de réserve appelés au service actif - des hommes qu'il croyait plus favorable à ses nouveaux programmes.17 Ses "purges" et la promotion soudaine de passionnés de bombardement stratégique généra une crise morale dans le corps des officiers .
Cette crise morale est bien plus complexe que cela....
En réalité on peut voir les mandats de Cot (1933-1934), Denain (1934-1936) et Cot à nouveau (1936-1938) comme une continuité, puisque le général Denain a été le véritable architecte de la politique de Cot. Au cours du premier mandat, la charge de choses à réaliser est trop importante que Cot se concentre sur la mise en place d'institutions (création de l'Armée de l'Air, renforcement du Ministère de l'Air, etc.). Même si sa politique est importante, il n'attise pas véritablement la haine des promoteurs de l'armée de terre ou "terrestres" puisqu'ils y trouvent à peu près leur compte.
Lorsque Denain, alors général auréolé, est nommé après les émeutes de 1934, sa nomination a notament pour but de rassurer. En réalité, il ne met pas en place sa propre politique mais celle de Cot. Lorsque Cot reprendra le portefeuille sous le Front Populaire, il accentue cette politique, ce qui lui attire encore plus d'adversaires.
-Le Plan I satisfait grandement les "aériens" puisqu'il suit les préceptes de Julio Douhet dont ceux de les partisans de l' "Air" sont adeptes (il favorise le bombardement). Par contre, il attire les foudres des communistes, dont les instructions sont de critiquer l'instrument militaire français et de se placer comme pacifistes - des communistes qui, parallèlement, accusent régulièrement dans leurs colonnes les armées françaises en général, mais particulièrement l'Armée de l'Air, de compter dans ses rangs des "fascistes" (Croix-de-Feu, etc.). En outre, tandis que le Plan réapprovisionne l'Armée de l'Air, le matériel désuet dont sont équipés les escadrilles provoque des accidents à répétitions et donc des décès et blessés : la presse communiste accuse le ministre d'être le "ministre des catastrophes".
-pendant cette période, on observe un grande dichotomie à propos de l'officier de l'Armée de l'Air : tandis que le grand public le voit comme un héros moderne vivant confortablement, en réalité il est loin d'avoir les conditions matérielles en comparaison avec les risques mortels encourrus par ce métier. (du moins pour les sous-officiers). En outre, leur uniforme, peu connu, ne leur permet pas par exemple d'être salué par des moins gradés d'autres armes qu'ils pourraient rencontrer
-les hommes de l'AA voient d'un mauvais oeil l'alliance du ministre avec l'URSS, notament en vendant la licence du moteur-canon
-il fournit des appareils de l'Armée de l'Air aux Républicains espagnols alors que, du fait de l'Armée de l'Air, il n'est pas rare que des pilotes ne puissent pas voler, ne bénéficiant que d'un matériel dépassé : le Plan I et la réforme de la nationalisation sont donc mal perçus
-les pilotes de l'AA, issus traditionnellement de la bourgeoisie, voient d'un mauvais oeil la réforme de l'Aviation Populaire et sa volonté (presque) cachée de gonfler les effectifs de l'Armée de l'Air par des classes plus "populaires" de la société : cela est vu comme une atteinte aux privilèges de cette société
L'annonce de la réforme prévoyant le rajeunissement des officiers de l'Armée de l'Air fait donc l'effet d'une bombe au sein des mess, dans un tel contexte, du fait notament de ses deux motivations, presque cachées (avoir des hommes jeunes, "épurer" l'armée de l'Air de membres à tendance fasciste).
Pour éviter d'être enterré sous le flot d'avions déversé par les usines, le personnel de l'air imposa des exigences multiples et modifications, effectua des inspections d'acceptation complexes, et conserva des éléments clés (canons, hélices, et radios) séparés de l'avion sur lequel ils devaient être installé.
Simplification à l'extrême qui conduit à une grosse erreur ! Ce n'est pas tout le personnel de l'Air dont il s'agit, mais du tout puissant Service technique de l'Aéronautique. Créé peu après la création du Ministère de l'Air, il était composé de techniciens qui étaient au contraire très critiqués par les promoteurs de l'Air pour les modifications en questions qu'il demandait.