Je viens de fusionner les 2 sujets ...
Un peu de tactique aérienne pour expliquer les scores élevés des as allemands, HJ Marseille entre autres :
Les avions britanniques en Afrique étaient, en 1941 & 42, essentiellement de Hurricane et des P-40 "Warhawk", qui sont de bons avions solides, mais assez lourds, virant court, mais grimpant au contraire moins bien et moins rapides que les Messerschmitt Bf-109 E, F et G des allemands. Seules les versions F-1 et F-2 du Bf-109 viraient court, mais ces avions furent peu produits, car ils étaient peu blindés et mal armés.
Ceci est souvent résumé par le fait que les anglais manoeuvraient dans le plan horizontal, et les allemands dans le plan vertical.
En conséquence, les pilotes du Commonwealth, lorsqu'ils étaient attaqués, adoptaient une tactique dite de "cercle défensif" (en anglais le "Lufbery circle", du nom de l'as américain de la Grande Guerre qui l'inventa). Sur le schéma ci-dessous, on voit bien qu'un attaquant en
A se place d'abord dans la zone de tir de l'avion qui suit l'appareil qu'il veut attaquer, et a donc toutes les chances de se faire abattre avant de pouvoir lui-même tirer :
La solution, pour les allemands, est donc de monter et d'attaquer un cercle défensif par le travers et en plongeant pour accumuler de la vitesse avec l'avantage de l'altitude, selon la position
B de mon croquis en tirant sur un premier avion, puis de faire une ressource très dure pour attaquer un autre avion, en gardant de la vitesse acquise ...
C'est une manoeuvre très difficile puisqu'il s'agit d'un tir avec un calcul d'anticipation à l'angle maximal, la correction étant de l'ordre de 15 à 20°. Néanmoins, le fait d'attaquer par le travers permet de toucher l'appareil sur les flancs, là où il n'est pas protégé : les P-40 et les Hurricane avaient des protections sur l'avant (moteur et pare-brise en verre pare-balles) et sur l'arrière (dossier et fond du siège en acier de 6 à 8mm), mais pas sur les côtés. Peu de pilotes (heureusement !!!) étaient capables de réussir de telles performances, mais ceux-là devinrent vite des grands as, en acccumulant des nombres de victoires impressionnants.
Un des inconvénients de cette tactique est que l'ailier de l'as, chargé de couvrir ses arrières, en
C sur mon croquis, n'avait pas d'occcasion de tirer. C'est ce qui explique, par exemple, que certains ailiers durent attendre parfois un an et plus d'une centaine de missions pour inaugurer leur palmarès individuel ...