Post Numéro: 13 de MOSCA 06 Oct 2008, 00:46
hell on wheels a écrit:Ta dernière remarque mon cher Hilarion est d'autant vraie que l'Armée Rouge n'a pas développé d'aviation de bombardement stratégique pendant la SGM
How
Bonsoir,
Si la théorie de Douhet fut accueillie avec septicisme en URSS, l'aviation soviétique ne s'en dota pas moins d'une puissante flotte de bombardiers stratégiques TB-1 TB-3 et R-6 dès le début des années 30. Mais ces avions conçus dans les années 20 furent rapidement démodés et leur remplacement par le Toupolev TB 7 (rebaptisé Pe 8 après l'arrestation de Toupolev) annulé, faute d'aluminium en quantité suffisante. Une solution économique fut trouvée par l'adoption du bimoteur DB-3 d'Iliouchine (bombardier à long rayon d'action), qui était le stratégique du pauvre.
A la fin des années 30, la doctrine Lapchinsky était en vogue au sein de l'armée rouge: elle préconisait une aviation tactique à l'allemande.
Malgré les coupes sombres l'ADD (Aviation à Long rayon d'Action) comtait en juin 1941 1339 bombardiers, le Bartini Stal-7 (rebaptisé Yer-2 après l'arrestation de l'ingénieur italien) devant se substituer aux Iliouchine. Ce qui en faisait la force stratégique le plus nombreuse à l'époque. Lancées dans des attaques à basse altitude sans protéction contre les colonnes allemandes, elle fut décimée lors de Barbarossa. Les rescapés effectuèrent quelque raids au dessus de l'allemagne (principalement Berlin) en représailles aux attaques de la Luft sur Moscou et y dévèrerent un tonnage de bombes légèrement supérieur à celui de la RAF au bilan de l'année.
En 42 les raids étaient sporadiques et la campagne de bombardement stratégique ne reprenant qu'au cours de l'année suivante. Bien sur, son ampleur n'atteignit jamais celle des anglo-américains, loin s'en faut.
L'URSS ne recut jamais de quadrimoteurs que Staline réclamait à corps et à cris de la part des alliés, l'ADD fit feu de tout bois Li-2, C-47, B-25 et enfin Toupolev 2. Ce dernier ne se mouchait pas du pied non plus, puisqu'il pouvait
larguer en piqué une bombe de 2500kg à 1200 km de sa base.
Mon avis; sur le long terme je ne crois pas à l'efficacité du bombardement stratégique; les usines souterraines et les bases de sous-marins durcies par d'épaisses dalles de béton y étaient insensibles.
Mosca
Quand même!