. . . . SNCAO 200
(c) Jacques Moulin/SHD via airwar.ru*
L'histoire de ce prototype remonte au début des années 1930, lorsque la firme Nieuport décide de développer un nouveau chasseur monoplan à hautes performances, à ailes basses et train rentrant. En 1934, la Société Nieuport fusione avec Les Chantier de la Loire, devenant ainsi Loire-Nieuport.
Le moteur choisi est l'Hispano-Suiza 12Ycrs, mais c'est un 12Xcrs de 690 ch qui anime le premier prototype de cette série, le Nieuport (encore) N.160 ; le prototype fait son premier vol en Octobre 1935 et atteint rapidement 440km/h. Bien que correcte pour l'époque, cette vitesse reste néanmoins inférieure à celle du Morane-Saulnier 405 C1. Un second prototype, reprenant l'essentiel de la structure, est enfin construit avec un moteur l'Hispano-Suiza 12Ycrs plus puissant (860 CV), permettant en outre l'emport d'un canon Hispano-Suiza de 20mm dans l'axe de l'hélice.
Le Loire-Nieuport 161.01 dépasse 470 km/h en Avril 1936 ; le projet est jugé intéressant, et 3 autres appareils sont commandés.
Loire-Nieuport 161 - Publicité S.N.C.A.O. de la fin des années 1930 - Collection de l'auteur
Entre-temps, mi-1936, la Société Loire-Nieuport est nationalisée et incorporée dans la S.N.C.A.O. (Société Nationale de Construction Aéronautiqe de l'Ouest). Ces restructurations ralentissent temporairement l'activité, et les LN.161.02, 03 et 04 n'effectueront leurs premiers vols qu'en Octobre 1937 et Mars 1938. Le prototype 01 est détruit en Septembre 1936, et le 02 est endommagé mi-1938 à l'atterrissage.
A cette époque, le Morane-Saulnier MS.406 C1, hériter du MS.405, a déjà été commandé en grande série ...
La nouvelle S.N.C.A.O. ne se le tint pas pour dit, et décida d'étudier un sucesseur à cette première série de chasseurs, reprit ses études et présenta, sous le nom de CAO 200 (le nom de LN 60 ayant été attibué entre-temps à un hydravion), une maquette grandeur nature au salon de Paris fin 1938 :
Maquette du CAO 200 à moteur HS 12 Ycrs 51 - Publi-reportage anonyme paru dans La Vie Aérienne N°146 du 22 Février 1939
Collection de l'auteur
Le prototype du CAO 200 fit son premier vol le 31 janvier 1939, déjà affublé de dérives additionnelles en "oreilles de cochon", 3 mois après son concurrent direct, le Dewoitine D.520.
Une fois de plus, le prototype Loire-Nieuport / CAO était propulsé par un moteur inférieur à son concurrent, puisqu'il ne s'agissait que de l'Hispano-Suiza 12 Ycrs-31 de 860 CV
Авиационные моторы военных воздушных сил иностранных государств - НКО СССР, 1939
Ouvrage anonyme dans le domaine ublic selon la loi russe - http://amyat.narod.ru/theory/aviamotory/aviamotory.djvu
Le moteur-canon est ici vu de l'arrière, probablement avec un chargeur ne contenant que 15 obus, au lieu des 60 de la version de combat
Les essais rapidement menés au C.E.M.A. mi-1939 montrèrent la supériorité de vitesse et de manoeuvrabiité du D.520, ainsi que le potentiel de développement de la cellule de Dewoitine, qui devait être déclinée en D.550/551 dépassant les 600 km/h avec des moteurs plus puissants, et en hydravions de chasse HD.720 ...
Le Bloch MB.152 fut également choisi ; parmi les perdants figurait notre CAO.200.
Une petite série de 12 appareils aurait néanmoins été commandée fin 1939, équipée de moteurs HS 12 Ycrs-51 de 910 CV, mais sans certitudes ... La seule chose avérée est que seul le CAO.200 N°01 volait en 1940.
Les incertitudes qui entourent la fin de l'unique prototype reflètent bien la désorganisation qui régnait pendant la fin de la Drôle de Guerre et la Bataille de France :
- Le prototype aurait été affecté au GC I/145 (polonais),
- En Mai 1940 Il aurait été affecté à la Défense Aérienne du Territoire (D.A.T.) de Bourges (Bourges-Avord-Chateauroux) et, au mains expertes du pilote civil Pierre Desmazières, aurait abattu** le Heinkel He-111 H-2 9K+ES le 24 Mai 1940 ...
- Il fut ensuite été ramené à Villacoublay, où il fut saisi par les allemands.
Selon certaines sources, il fut testé par les allemands.
Selon d'autres sources, il fut directement transformé par eux ... en petits lingots de Duralumin ...
Données Techniques du CAO 200 :
Envergure : 9.50 m
Longueur : 8.90 m
Hauteur : 3.52 m
Masse en ordre de combat : 2500 kg
Motorisation : 1 Hispano-Suiza 12Y-31 de 860 ch
Vitesse maximale : 535/550 km/h
Plafond : 11000 m
Armement : 1 canon Hispano-Suiza HS 404 de 20 mm dans l'axe de l'hélice, 2 mitrailleuses MAC 34 de 7.5 mm dans les ailes
Références / Bibliographie / Images /plans :
* Autres images : http://www.airwar.ru/enc/fww2/cao200.html - http://www.airwar.ru/image/idop/fww2/ca ... o200-1.jpg
** voir la discussion : http://aviation-ancienne.forumactif.com ... -t3347.htm
AéroJournal N°15 - Article de C.-J. Ehrengardt
Fana de l'aviation N°22 - Article de Rober Roux
http://www.aviafrance.com/690.htm - http://www.aviafrance.com/691.htm - http://www.aviafrance.com/692.htm
http://dup.sly.free.fr/avions/cao200.htm
http://www.elgrancapitan.org/portal/avi ... o.200.html
http://forums-fr.ubi.com/eve/forums/a/t ... 14553/p/11
http://batailles-1939-1940.historyboard ... -t1446.htm
Fiche en attente de correction pour publication sur Aviation-Ancienne.fr
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Ré-Edit suite à un message sur le forum Aviation-Ancienne :
PF18 a écrit:J'ai fait des recherches sur cette victoire aérienne de Desmazières a Avord; En fait c'est Desmazières qui, en plus de ces fonctions de pilote d'essai a la SNCAO, est affecté a la défense de l'usine de Chateauroux-Déols sur Bloch 151 & 152.
Le CAO-200 est a Avord pour des essais de tir avec Desmazières comme pilote lorsque des bombardiers Allemands sont signalés, il décolle pour mettre son proto a l'abri sur un terrain de déssérement, mais les Allemands, qui visaient l'usine SNCAC de Bourges, sont dispersés par la patrouille Polonaise de Bourges ,sur Curtiss H-75, et par un heureux hazard Desmazières se retrouve en bonne position de tir sur un He-111 isolé, il le poursuit en tirant pour enfin le voir s'abattre au nord du Cher a la limite de la Niévre entre Sancoins et La Guerche/l'Aubois. Cette victoire lui vaudra citation et médaille militaire. J'ai quelque part dans mon bazard une photocopie d'un article du journal du Cher de l'époque avec une photo du He-111 posé sur le ventre. Il y eu 1 (ou deux) tués dans l'équipage allemand, les autres, bléssés, furent capturés.
Desmazières participa a un autre combat pour la défense de Chateauroux-Déols ,cette fois sur Bloch 152, et tira de loin sur un He-111 qui fut tiré ensuite par d'autre pilotes et qui fini par s'abattre a la Chapelle St.Ursin dans le Cher; pour ce dernier il ne revendiqua pas de victoire n'ayant sans doute pas touché sa cible, c'est donc bien pour sa victoire en CAO-200 qu'il fut cité et médaillé. Sur ces combats voir l'excellent HS n° 7 d'AVIONS "La Chasse Française Inconnue Mai-Juin 1940".
La douzaine (??) de CAO-200 commandée n'aurait jamais été finie, les cellules, a divers degrés de construction, auraient été capturées ou détruites ?, pas d'infos précises sur ce point.