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10/15 mai 1940: les premières ripostes aériennes.

Nouveau messagePosté: 27 Fév 2008, 11:16
de jicé, romancier
Bonjour à tous,

Face aux stukas allemands qui attaquaient en piqués, quels étaient les avions français?
Lesquels étaient les plus nombreux?
Dans quelle proportion?
Et l'efficacité de la DCA?

Qui peut m'en dire deux mots?
Merci à ceux qui prendront le temps de me répondre.

Nouveau messagePosté: 27 Fév 2008, 13:35
de Jumbo
Les 2 types avions français les plus efficaces face à la luftwaffe étaient 2 chasseurs : le Morane 406 et le Dewoitine 520. Le Dewoitine rivalisait presque avec les Me 109 premières versions.
Sinon d'autres modèles ont participé aux engagement mais ils étaient déjà dépassés. Je pense aux Bloch MB152. Dans les tonnages plus importants, le seul qui ait tiré son épingle du jeu était le Potez 63. Sinon l'aviation de bombardement n'existait plus. Partir bombarder quoique ce soit avec des Amiot 143 ou des Farman relevait du suicide. :(

Nouveau messagePosté: 27 Fév 2008, 18:51
de Audie Murphy
Les stukas étaient protégés par des escadrilles de chasseurs. Face à la chasse française, ils auraient été très vulnérables.

Nouveau messagePosté: 27 Fév 2008, 19:11
de michelthouin
Je voudrais répondre à Jumbo qui affirme que le Potez 63 avait "tiré son épingle du jeu en 1940".
Pauvre machine sous motorisée qui n'arrivait pas à suivre les bombardiers allemands!
Pierre Pouyade qui commande l'escadrille de nuit 4/13 a témoigné dans ce sens.

Seul, le Curtiss H-75 Hawk pouvait (presque) rivaliser avec les appareils allemands. Mais il y en avait si peu!

Nouveau messagePosté: 27 Fév 2008, 19:25
de Jumbo
michelthouin a écrit:Je voudrais répondre à Jumbo qui affirme que le Potez 63 avait "tiré son épingle du jeu en 1940".
Pauvre machine sous motorisée qui n'arrivait pas à suivre les bombardiers allemands!
Pierre Pouyade qui commande l'escadrille de nuit 4/13 a témoigné dans ce sens.

Seul, le Curtiss H-75 Hawk pouvait (presque) rivaliser avec les appareils allemands. Mais il y en avait si peu!

D'accord avec toi, mais Jicé parlait d'avions français c'est pourquoi je n'ai pas évoqué le Curtiss hawk.

Mésaventures dans le ciel de France

Nouveau messagePosté: 27 Fév 2008, 19:43
de michelthouin
En juin 1940, l'escadrille de chasse de nuit 4/13 est basée dans l'est parisien.
Un Potez 63 en mission, piloté par l'adjudant Martin, est pris à partie par deux appareils...Français!, en l'occurence un Dewoitine 520 et un Bloch 152.
Les deux chasseurs, passant à l'attaque, ouvrent le feu sur l'infortuné Potez.

Très vite, cependant, le pilote du Bloch rompt le "combat" et disparaît.
Le Dewoitine s'accroche aux basques de notre adjudant qui esquive les rafales de son "adversaire".
Les deux appareils survolent à présent la région de Creil et le scénario va se répéter quand, soudain, notre adjudant qui commence à en avoir marre effectue un renversement et tire à son tour sur le Dewoitine qui est touché et va s'écraser dans une forêt...

Le pilote est tué; il s'agit du lieutenant D'Arcourt, dont le père, général dans l'armée de l'air, est inspecteur de la chasse.
A son retour à la base, l'adjudant Martin reçoit le réconfort de ses camarades qui ne lui reprochent pas d'avoir sauvé son appareil et les deux membres de son équipage.

Pendant un court instant, Martin s'est demandé si le Dewoitine n'était pas piloté par un Allemand...Ce genre de bruit était fréquent à cette époque.

Pour son malheur, le Potez 63, avec sa double dérive, pouvait ressembler de loin au Messerschmit 110 et les méprises furent nombreuses.
C'est pourquoi, dans un premier temps, une bande blanche fut peinte sur le fuselage de l'appareil français. Cette bande fut agrandie ensuite, car les méprises ne cessaient toujours pas.

Mais les aventures de l'adjudant Martin ne s'arrêtent pas là.
Une autre fois, au décollage, il est tiré comme un lapin par les mitrailleuses d'un régiment de Zouaves qui stationne à proximité du terrain. Martin et son équipage sont miraculeusement indemnes, mais on relèvera plus de 150 impacts sur leur avion.
Ecoeuré, notre sympathique adjudant veut quitter l'aviation et il faudra beaucoup de persévérance à ses camarades pour le dissuader de prendre cette décision.

Bien cordialement
Michel

La chasse de nuit, un vrai bonheur!

Nouveau messagePosté: 27 Fév 2008, 20:04
de michelthouin
Parlons un peu de la chasse de nuit...La chasse de nuit, un vrai bonheur!

Les batteries de projecteurs sont chargées de repérer les formations ennemies. Bien. A condition que ces formations ennemies survolent les projecteurs!
Admettons que ces ennemis passent à la verticale de nos projecteurs.
Il s'agit, maintenant, d'accompagner les avions pour les illuminer le plus longtemps possible.
Ensuite, un responsable téléphone à l'unité de chasse de nuit la plus proche et un ou plusieurs chasseurs vont décoller pour intercepter les intrus!

Ces batteries de projecteurs sont d'un type très ancien et sont "pilotées" par des réservistes qui sont loin d'être motivés.
Compte tenu de la vitesse des bombardiers ennemis et du temps nécessaire au chasseur pour monter au niveau d'interception, le Teuton est bien loin!

Et aucune interception ne sera jamais effectuée avec cette méthode.

Mais voici une autre petite histoire qui devrait vous "amuser"!
Pierre Pouyade est capitaine et commande la 4/13, nous l'avons déjà dit.
Il participe aux missions aériennes et un jour est descendu par...la DCA française.
Il réussit à poser son taxi en flammes dans un champ de...pommiers.
Il dira plus tard: "ça sentait la compote"!
Il a le nez cassé dans l'aventure, mais, plus grave, son radio est sérieusement blessé. Il peut l'extraire de l'appareil et se rend avec son blessé à une antenne médicale située à quelque distance.
Le médecin chef refuse de soigner le blessé, arguant de l'imminence du déménagement de l'hôpital de campagne.
Fou furieux, le capitaine s'empare d'une bouteille d'acide et menace le toubib de la lui écraser sur la tête...
Oh, miracle, le blessé est immédiatement dirigé vers un hôpital!
Il sera sauvé.

Dans quelques temps, comme vous êtes très sages et attentifs, je vous raconterai les épisodes Indochinois.

Bien cordialement.
Michel

Nouveau messagePosté: 27 Fév 2008, 20:22
de michelthouin
Ok, Jumbo, nous sommes d'accord! Merci de ta réponse.


Il est vrai que ces anecdotes peuvent, à la fois, faire sourire ou pleurer.
Les pilotes français ont été extraordinaires au cours de cette période, se battant seul contre dix, avec des matériels obsolètes.

Lorsque j'étais enfant (si, si, je l'ai été!) mon grand-père qui s'était sorti du piège motel de la Grande Guerre, me racontait que l'on ne voyait jamais les avions français en 1940...D'où une méprise qui a cours aujourd'hui encore.

En fait, l'aviation française a "descendu" entre 800 et 900 appareils allemands, entre le 10 mai 40 et l'armistice.
Si on y ajoute la grosse centaine d'avions abattus par les Polonais (dont on parle si peu), les Britanniques vont se trouver confrontés à une Luftwaffe amoindrie et qui perdu un certain nombre de vétérans de la guerre d'Espagne et qui vont cruellement manquer (tant mieux) au moment de la Bataille d'Angleterre.

Bien cordialement
Michel

Nouveau messagePosté: 28 Fév 2008, 14:38
de Haddock
Dans le meme Style a voir ici ..

c'est pénible a lire ..


http://www.drivehq.com/file/df.aspx/publish/vvjack/wwwhome/ANCIENS/index.htm

Nouveau messagePosté: 28 Fév 2008, 14:49
de michelthouin
Il est vrai, cher Haddock, que les Belges se sont battus avec un grand courage et qu'il convient de leur rendre hommage.

Je suis "au quart Belge" par ma grand -mère maternelle.
Avec une copine, pendant la grande Guerre, elle allait "chaparder" des pommes de terre au nez et à la barbe des teutons...

C'est une vieille histoire... que je n'oublie pas.

Bien cordialement.
Michel