Post Numéro: 29 de Tomcat 25 Nov 2020, 00:10
En plus de tous les facteurs déjà évoqués il faut rajouter un facteur important celui de la supériorité numérique allemande:
Au 10 mai 1940, date à laquelle prend fin la « drôle de guerre » et commence ce qu’il est convenu d’appeler « la campagne de France » (mai-juin 1940) à la suite de l’offensive allemande, l’armée de l’Air aligne en métropole un total de 68 unités de combat (24 GC, 31 GB, 13 GR) qui seront toutes engagées. Ces unités mettent en œuvre en première ligne (compte non tenu des appareils indisponibles ou en entrepôts) près de 1 400 avions à la valeur militaire très diverse et inégale, parmi lesquels près de 640 chasseurs, 240 bombardiers et près de 500 appareils de reconnaissance et d’observation.
Ils sont opposés à plus de 1 200 chasseurs et près de 1 700 bombardiers allemands, la balance des appareils de reconnaissance et d’observation étant sensiblement égale.
Il ne fait pas de doute que les faiblesses organisationnelles de l’armée de l’Air ont été nombreuses et lourdes de conséquences : problèmes de communication (tout à fait essentiels) et de coordination, déficience des moyens de repérage et de guet aérien, absence de moyens de réparation relativement lourds ou conséquents au sein des unités, etc., qui ont rendu la conduite et la gestion des opérations particulièrement incertaines et aléatoires pour le commandement comme pour les unités elles-mêmes. Toutes ces faiblesses organisationnelles ont altéré le rendement de l’aviation française de manière importante, nombre de missions avortant tant pour des problèmes conjugués de transmission de l’information, de communication et de coordination
Source : L'action de l'armée de l'air en 1939-1940 : facteurs structurels et conjoncturels d'une défaite
Philippe Garraud
Pour le front de l'Est, la supériorité numérique théorique est largement en faveur des russes, la réalité est qu'une grande partie des avions russes sont indisponibles faute de maintenance, que les problèmes de communication et de coordination empêchent les regroupements et les interceptions efficaces, à l'opposé l'organisation allemande est très efficace, le taux d'utilisation et le nombre de sorties est beaucoup plus élevé, la coordination des moyens est aussi efficace si bien que les allemands seront capables de concentrer leurs avions et d'avoir une supériorité numérique ponctuelle en fonction de leurs besoins...