Fredobedo a écrit:Vincent Dupont a écrit:Fredobedo a écrit:Vincent Dupont a écrit:Je n'ai pas de mérite Jean j'ai eu d'excellents cours sur l'histoire de la représentation de la guerre au cinéma de la 1ère Guerre Mondiale à la guerre d'Irak quand j'étais en Master Phénonène Guerrier à Amiens (petit coup de pub au passage pour ma fac
)
...
Juste un peit hors sujet, pour dire que de mon temps (début des années 1990) ... la Fac d'Amiens ne proposait pas des sujets aussi intéressants ...
O tempora ! O mores ! Mais je ne doute pas que tu en ais néanmoins gardé d'excellents souvenirs
Oui ... j'ai "accueilli" Stéphane Audouin-Rouzeau pour sa première année en tant que Prof à Amiens (j'étais alors en licence) et co-directeur de Péronne. Le Top !
La grande classe en effet !
Pour Alexis :
A propos de ce que j'ai défini comme le retour des grandes fresques dans les années 1980 et début de années 1990, tu n'es pas obligé de reprendre mot pour mot pour ce titre (je n'ai pas la science infuse, approprie toi un peu le sujet). Je vois plutôt ce qui doit être la 3e partie comme une transition, un retour,
le retour des grands films "sérieux".
Attention durant ces années le cinéma comique ou tragi-comique est encore là (
L'As des as (de Gérard Oury) en 1982,
Papy fait de la résistance (de Jean-Marie Poiré) en 1983,
Les Morfalous (de Henri Verneuil) en 1984 ou encore
Le Fou de guerre (de Dino Risi) en 1985) mais il commence à côtoyer plus assidument les films "sérieux" (comme
Le Dernier Métro (de François Truffaut) en 1980,
Au revoir les enfants (de Louis Malle) en 1987,
Vent d'est (de Robert Enrico) en 1993,
Fortitude (de Waris Hussein) en 1994,
Un jour avant l'aube (de Jacques Ertaud), en 1994 également, ou encore
Les Misérables (de Claude Lelouch) en 1995,
Un héros très discret (de Jacques Audiard) en 1996 et en 1997 l'excellent
Lucie Aubrac (de Claude Berri)) au point que ces derniers deviennent plus présents, remplacent le burlesque jusqu'à le faire disparaitre. En fait si l'on prend du recul on peut dire que
Les Morfalous (de Henri Verneuil) est
LE dernier film français vraiment du genre comique à 100% et dans une moindre mesure
Le Fou de guerre (de Dino Risi) quoi que ce dernier ait une dimension plus dramatique.
Cette période de cohabitation entre le comique et le dramatique, entre les films "drôles" et "sérieux" est pour moi irrémédiablement terminé avec
Amen. (de Costa-Gavras) en 2002 (on peut le contester, les thèmes de la collaboration et de la déportation ayant été déjà évoqué dans des films auparavant mais pas sous un angle aussi précis). Ce film doit être selon moi le début de ta dernière partie avec le cinéma d'expiation. En effet à partie d'
Amen., le cinéma met le doigt sur ces thèmes dramatiques :
IL FAUT LE MONTRER POUR NE PAS OUBLIER, voilà la leçon dès lors, la leçon de mémoire, et tous les films montrent à partir de là ceux qui savaient et qui n'ont rien fait ou ceux qui on essayé d'enrayer le système d'extermination nazi, on met également plus spécifiquement le doigt sur les collaborateurs dans les films qui suivirent, où, par exemple, la place de la Milice est grandissante.
Sur ce point je me permets une petite parenthèse car un film m'a paru flagrant, j'en ai surement déjà parlé, dans ce cas je radote, mais pour moi cela caractérise le summum du cinéma français d'expiation d'aujourd'hui :
La nouvelle guerre des boutons (de Christophe Barratier) sorti cette année. Nous sommes dans une France occupée et la seule vue que l'on ait de l'occupant c'est quelques silhouettes dans un camion qui fait une ronde de nuit
et c'est tout ! dans une séquence de 20 sec. Les grands méchants désormais se sont les m-i-l-i-c-i-e-n-s ! Ils occupent désormais toute la place réservée au mal dans cette vision manichéenne du cinéma. Fin de la parenthèse.
J'espère t'avoir éclairci de ce qu'il faudrait sans doute montrer dans ton travail, cette sorte de phase de transition qui amène vers le cinéma sérieux, le cinéma d'expiation, le cinéma de repentance. Et si tu as d'autres questions n'hésite pas !
Amicalement