Bonjour,
...et voilà une suite de réponse :
Le cinéma français connait une évolution dans sa manière de représenter un conflit où le pays a été beaucoup partagé, divisé et à souffert. Ainsi on constate différentes progressions dans le traitement de la guerre par les cinéastes.
Voici une liste chronologique exhaustive des films de production ou de co-production française sur la Seconde Guerre Mondiale :
1940 – La Fille du puisatier (de Marcel Pagnol)
1946 – La Bataille du rail (de René Clément)
1946 – Le Père tranquille (de René Clément)
1946 – Un ami viendra ce soir (de Raymond Bernard)
1947 – Le Bataillon du ciel (de Alexandre Esway)
1947 – Le Silence de la mer (de Jean-Pierre Melville)
1948 – La Bataille de l'eau lourde (Kampen om tungtvannet en norvégien) (de Jean Dréville)
1952 – Jeux interdits (de René Clément)
1952 – Nous sommes tous des assassins (Siamo tutti assassini en italien) (de André Cayatte)
1956 – La Traversée de Paris (de Claude Autant-Lara)
1959 – La Vache et le Prisonnier (de Henri Verneuil)
1959 – La Verte Moisson (de François Villiers)
1959 – Le Chemin des écoliers (de Michel Boisrond)
1960 – La Paysanne aux pieds nus (La Ciociara en italien) (de Vittorio de Sica)
1960 – Le Passage du Rhin (de André Cayatte)
1960 – Les Honneurs de la guerre (de Jean Dewever)
1961 – Arrêtez les tambours (de Georges Lautner)
1961 – La Grande Pagaille (Tutti a casa en italien) (de Luigi Comencini)
1961 – Un taxi pour Tobrouk (de Denys de La Patellière)
1962 – Le Caporal épinglé (de Jean Renoir)
1964 – Le Train (The Train en anglais ou Il treno en italien) (de John Frankenheimer)
1964 – Week-end à Zuydcoote (de Henri Verneuil)
1966 – La Grande Vadrouille (de Gérard Oury)
1966 – La Longue Marche (d'Alexandre Astruc)
1966 – La Vingt-cinquième Heure (La venticinquesima ora en italien) (d'Henri Verneuil)
1966 – Le Vieil Homme et l'Enfant (de Claude Berri)
1966 – Paris brûle-t-il ? (Is Paris Burning? en anglais) (de René Clément)
1967 – La Nuit des généraux (The Night of the Generals en anglais) (de Anatole Litvak)
1969 – L'Armée des ombres (de Jean-Pierre Melville)
1969 – Le Chagrin et la Pitié (de Marcel Ophüls)
1969 – Les Patates (de Claude Autant-Lara)
1970 – Le Mur de l'Atlantique (de Marcel Camus)
1972 – Le Franc-tireur (de Jean-Max Causse et Roger Taverne)
1973 – Le Train (de Pierre Granier-Deferre)
1973-1977 – Série de la septième compagnie :
Mais où est donc passée la septième compagnie ? (de Robert Lamoureux, 1973)
On a retrouvé la septième compagnie (de Robert Lamoureux, 1975)
La Septième Compagnie au clair de lune (de Robert Lamoureux, 1977)
1974 – Lacombe Lucien (de Louis Malle)
1975 – Le Vieux Fusil (de Robert Enrico)
1975 – Un sac de billes (de Jacques Doillon)
1976 – Monsieur Klein (de Joseph Losey)
1976 – Un enfant dans la foule (de Gérard Blain)
1980 – Le Dernier Métro (de François Truffaut)
1982 – L'As des as (de Gérard Oury)
1983 – Papy fait de la résistance (de Jean-Marie Poiré)
1984 – Les Morfalous (de Henri Verneuil)
1985 – Le Fou de guerre (de Dino Risi)
1987 – Au revoir les enfants (Auf Wiedersehen, Kinder en allemand) (de Louis Malle)
1987 – De guerre lasse (de Robert Enrico)
1988 – Mon ami le traitre (de José Giovanni)
1993 – Pétain (de Jean Marbœuf)
1993 - Vent d'est (de Robert Enrico)
1994 – Fortitude (Fall from Grace en anglais) (de Waris Hussein)
1994 – Un jour avant l'aube (de Jacques Ertaud)
1995 – Les Misérables (de Claude Lelouch)
1996 – Un héros très discret (de Jacques Audiard)
1997 – Lucie Aubrac (de Claude Berri)
1998 – Train de vie (Trenul vieţii en roumain) (de Radu Mihaileanu)
1999 – La Bicyclette bleue (de Thierry Binisti)
2002 – Amen. (de Costa-Gavras)
2002 – Monsieur Batignole (de Gérard Jugnot)
2003 – Bon voyage (de Jean-Paul Rappeneau)
2003 – Effroyables Jardins (de Jean Becker)
2003 – Les Égarés (Strayed en anglais) (de André Téchiné)
2004 – Le Silence de la mer (de Pierre Boutron)
2005 – Le « siège » de Bitche 1944-1945 (de Mallory Grolleau)
2005 – Un amour à taire (de Christian Faure)
2005 - 3 jours en juin (de Philippe Venault)
2006 – Indigènes (de Rachid Bouchareb)
2006 – Monsieur Léon (de Pierre Boutron)
2006 – Monsieur Max (de Gabriel Aghion)
2007 – Jean Moulin (de Yves Boisset)
2008 – Les Femmes de l'ombre (de Jean-Paul Salomé)
2009 – L'Armée du crime (de Robert Guédiguian)
2009 – L'Évasion (de Laurence Katrian)
2009 – Un village français (de Frédéric Krivine, Philippe Triboit et Emmanuel Daucé)
2010 – Elle s'appelait Sarah (de Gilles Paquet-Brenner)
2010 – Gainsbourg, vie héroïque (de Joann Sfar)
2010 – La Rafle (de Roselyne Bosch)
Ce que l'on peut constater c'est que dans l'immédiate après guerre un sentiment de montrer le comportement de ceux qui ont combattu voit le jour, avec des films sombres ou héroïsants. Par la suite et après plus de dix ans de quasi-inactivité dans ce genre encore très sensible à traiter, le cinéma français trouve un moyen d'expier la défaite et l'humiliation par la comédie. Se développe alors dès la fin des années 1950 jusqu'aux années 1980 un cortège de films qui au début gardent sous certains aspects un ton grave, mais un ton qui disparait presque totalement avec des films entièrement burlesques. Néanmoins, ponctuellement, le cinéma français produit des films plus sérieux et tentant de coller à la réalité historique. Se développe tout doucement également des films tentant de montrer des épisodes sombres et précis dans cette guerre. C'est ce genre de films qui perce et le cinéma en produit de plus en plus, se fondant sur des scénarios dramatiques, à partir des années 1990 en particulier, jusqu'à aujourd'hui.
Amicalement