NORMANDIE... LE SECOND FRONT ?

[dynamo]

Pour moi, le débarquement en France est le seul et véritable second front.
C'est le seul espace territorial qui permet dans son relief et sa continuité d'aller, en cas de succès des armes, frapper au cœur du Reich.
Les stratèges nazis le savent bien.
L'AFN et L'Italie ne sont que des théâtres d'opérations secondaires, ils ne peuvent être décisifs.

Ils ne peuvent être décisifs, certes. Mais ils occupent des troupes et du matériel qui font défaut ailleurs...

[Dog Red]

Pour moi, le débarquement en France est le seul et véritable second front.

La stratégie périphérique ne serait donc pas un second front ? Plutôt une guerre défensive limitée aux marches de l'empire ?

Par contre, que penser de l'offensive stratégique des bombardements aériens des villes allemandes ?

[Dog Red]

En 43, il semble que les services allemands se sont laissés tromper par l'intoxication alliée sur un débarquement en France cet été là, où ils ont donc maintenu des effectifs non négligeables. (Lorsque les généraux allemands constateront que ce débarquement était une fiction, ils perdront toute confiance dans leurs espions, et joueront le lieu du débarquement en 44 à l'intuition et au doigt mouillé, ce qui comptera pour sa réussite.)

Il y a bien une volonté US de débarquer en France dès le printemps 43 il me semble. CHURCHILL va gagner un an au profit de sa stratégie méditerranéenne.

[Prosper Vandenbroucke]

Dog Red à écrit,
Par contre, que penser de l'offensive stratégique des bombardements aériens des villes allemandes ?

Difficile de se prononcer car les partisans des bombardements stratégiques, les considèrent comme l’outil guerrier qui a permis de vaincre l’Allemagne, par contre ses détracteurs objecteront que les moyens qui leurs ont été accordés et les résultats qui en suivirent ont été très médiocres.
Je tiens toutefois avec les premiers car si il est vrai que ces bombardements ont fait énormément de victimes civiles, (Köln, Hamburg, Dresden…..), il ne faut quand même pas oublier d’un autre côté, qu’il y a eu des résultats affectant la production industrielle. (Schweinfurt, Regenburg…..) et que certains industries ont été délocalisés dans des régions plus montagneuses, hélas au détriment des travailleurs déportés et forcés.

Je le répète, l'enseignement du Général italien Giulio Douhet (actualisé mais toujours enseigné comme modèle dans les Ecoles de Guerre) considère que la victoire ne se remporte pas sur le front. il faut faire porter le poids de la guerre sur les arrières et les civils. C'est leur démoralisation et leur conditions de vie insupportables qui sont sensées les amener à faire pression sur leurs dirigeants pour capituler. Pour cela une solution, les bombardements haute altitude en profondeur sur les infrastructures (et accessoirement sur les populations) civiles.
La tactique employée en Yougoslavie, en Iraq ...

Bonjour,

Il me semble que tout le monde parle du second front pour le débarquement, parce qu'après une période de flottement, dès que les alliés quittent les haies, c'est la mise en marche de la grosse machine qui avance ; pour un temps ; très vite.
Même si l'Italie est le "premier" second front, les résultats (avance alliés), ne sont pas au rendez-vous. En un an et demi (environ), ils n'ont toujours pas quitté le territoire italien.
Je ne pense pas que Oncle Jo considérais ce front comme le "second front" qu'il demandait.
Bien évidemment ce front a aidé à la victoire, mais il n'était pas essentiel.
Et je ne serais pas étonné que Oncle Jo n'ait pas été mécontent du relatif échec alliés en Italie.
Un débarquement et une remonté au pas de course de la botte italienne, suivit d'une bascule alliés en Autriche, ..., n'aurait surement pas contenté Oncle Jo, qui avait de grandes idées pour l'Europe.

A+
JP

L'Italie avait un front beaucoup trop étroit , montagneux et cloisonné pour obtenir une conclusion rapide suite à une guerre motorisée,par ailleurs les troupes américaines n'étaient,pas plus que les britanniques entrainées spécialement pour le combat en montagne. Seuls une succession de débarquements permettaient des débordements vers le Nord .Mais il fallait du tonnage de bateaux or la guerre sous marine mobilise une très grosse quantité de bateaux avec des pertes importantes...La seule alternative aurait été un débarquement sur la côte méditerranéenne française mais là aussi deux goulots seulement vers le Nord:la Vallée du Rhône ou l'espace entre Roussillon et Cévennes..........Et les aérodromes pour les flottes aériennes de soutien bien trop éloignés......

[dynamo]

Globalement, le front italien est un front d'opportunités, il a permis, par ses opérations amphibies de répétition et d'expériences à l'opération Overlord.
le seul point positif est le retournement de l'Italie.
Il a fixé peu d'unités allemandes, en revanche, il a contribué avec la prise de monte Cassino et la manoeuvre du Garigliano à la propagande du CEFI pour les gaullistes et l'armée française renaissante.

[Dog Red]

Des nombreux échanges ci-dessus, le plateau de la balance pencherait bien dans le sens de la Normandie comme second front.
Dès lors que le Débarquement menace directement le coeur du Reich (ne fut-ce que son poumon économique occidental : la Ruhr).

Les opérations périphériques en Méditerrannée et notamment en Sicile/Italie, si elles affaiblissent le Reich (retournement de l'Italie surtout) divertissent trop peu de moyens (de divisions) pour peser réellement sur le cours de la guerre à l'Est.

Voilà pour la guerre terrestre mais que penser de la guerre aérienne qui frappe durement le Reich à partir de 1942 ?
A-t-elle valeur de "second front" ?