Dans l'immédiat après-guerre et jusqu'aux années 70, voire au-delà, les plus âgés d'entre nous avaient aussi des parents et des grands-parents qui avaient vécu les deux conflits mondiaux et/ou y avaient participé.
Beaucoup de choses ont évolué, ne serait-ce que par les avancées technologiques. Par exemple, de nos jours, pour intéresser les "D'jeunes", par le biais de l'audio-visuel, la vitesse des vieux films de reportage du début du siècle dernier a été adaptée aux 24/25 images/seconde - Charlot, Laurel & Hardy, Max Linder, Buster Keaton, etc. donnaient l'impression de se déplacer comme des marathoniens, alors qu'ils marchaient "tranquillement" -, les navires de guerre évoluaient comme des hors-bords survitaminés, alors que la plupart des grosses unités ne dépassaient guère 19 noeuds (35 km/h, à la louche), etc. Après, il a fallu, dans le même esprit, coloriser certains de ces vieux reportages, le N&B faisant, désormais, "trop ringuard" et, au passage, la 1
ère Guerre Mondiale est devenue une "curiosité" historique.
Tout ce qui se rapporte à la période de l'Histoire qui avait précédé les premières prises d' images est plus ou moins passé à la trappe et n'est traité qu'en fac et réservé à un parterre d'étudiants "supérieurs" ou de passionnés (souvent à retraite!
).
Il se sera bientôt écoulé 75 ans depuis la fin du dernier conflit mondial; cet éloignement a, aussi, déplacé, depuis 3 ou 4 décennies, les centres d'intérêt, en fonction de "tendances idéologiques" ou dans le cadre de grandes démarches humanitaires (ou réputées telles), avec, souvent, en arrière-plan, des intentions politiques - un cas typique est celui de la "Shoah", car elle était, déjà, très largement, appréhendée, il y a plus de 70 ans de çà, par le biais du Procès de Nuremberg et, aussi (surtout?), le retour des survivants et leurs témoignages - dans ce seul domaine, Simone Weill est exemplaire, car elle n'a jamais cherché à en faire des "caisses", alors qu'elle avait largement les moyens de par son calvaire personnel -. Je me trompe surement, mais l'existence (et la survie, à l'époque) de l'Etat d'Israël ne me semble pas être totalement étrangère à cette "campagne"... avec, en parallèle, une "sourdine" (intentionnelle) à propos du "traitement" stalinien de la population juive de l'URSS, pour éviter de bloquer les "migrations" au compte-gouttes d'avant 1990.
Depuis lors, on a vu, par exemple, en France, apparaitre la "campagne" d'intox (selon moi!), à propos de nos troupes coloniales "noires et nord-africaines", durant les deux derniers conflits mondiaux, avec des films "Grand Public" (au moins un), destinées, uniquement, à faire pleurer les chaumières, mais çà avait déjà débuté, depuis les années 70, avec quelques films, très marqués politiquement, qui "abordaient" le sujet de la Guerre d'Algérie. En poussant le bouchon très loin, à quand un "film d'auteur" sur la misère des "homosexuels", durant la Guerre ?
En même temps, en France, en matière de média, nous nous empressons, bien souvent, de marcher dans les pas de la supposée "repentance" américaine et des diktats "politiquement corrects" hollywoodiens - les States, comparativement à nous, ont encore matière à se flageller sur ce seul sujet! -. On en arrive, ainsi, à des stupidités, dans certaines productions américaines, comme découvrir un ou des acteurs noirs dans une histoire de Vikings!