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motif de démobilisation après armistice 22 juin 1940

Nouveau messagePosté: 17 Oct 2019, 20:55
de YOLAINE
Bonjour,

Je cherche à savoir quel était le règlement militaire en vigueur après l armistice du 22 juin 1940 pour un soldat de la classe 1925, mobilisé sur Montpellier au 28 eme régiment du génie, citadelle de Montpellier depuis septembre 1939?
Le "roman familial" raconte que mon grand-père doit sa démobilisation à la naissance d'un troisième enfant, le 3 juin 1940, mais je voudrais pouvoir me référer à un cadre réglementaire.
Merci

Re: motif de démobilisation après armistice 22 juin 1940

Nouveau messagePosté: 17 Oct 2019, 21:11
de brehon
Bonsoir Yolaine,

À mon avis après l'Armistice il n'y avait pas besoin de ce genre de condition pour être démobilisé, surtout pour quelqu'un de la classe 1925.
C'était la démobilisation d'office.
L'effectif accordé à l'armée d'Armistice faisait que le problème était plutôt d'y rester, pour ceux qui y tenaient.

Re: motif de démobilisation après armistice 22 juin 1940

Nouveau messagePosté: 17 Oct 2019, 21:21
de YOLAINE
Merci Brehon pour votre réponse. Alors, je place ma réflexion différemment : sur la période Septembre 1939/Juin 1940, quel était le statut des pères de famille? La mobilisation/démobilisation ( le cas échéant) se faisait-elle en intégrant ce critère du nombre d enfants à charge?

Re: motif de démobilisation après armistice 22 juin 1940

Nouveau messagePosté: 17 Oct 2019, 21:33
de Alfred
Tous les hommes mobilisés pour la guerre encore sous les armes à l'armistice ont été démobilisés avant septembre 1940.Mon père,officier subalterne de la classe 21 a rejoint le foyer familial vers la mi-août 1940.....
Ce n'était pas le règlement militaire français qu'il fallait respecter,mais la Volonté Allemande ,imposée par l'armistice....Il me semble que le réglement français de mobilisation excluait les pères de famille à partir de 3 enfants........Les allemands en faisait d'ailleurs des gorges chaudes disait un certain de Hautecloque

Re: motif de démobilisation après armistice 22 juin 1940

Nouveau messagePosté: 17 Oct 2019, 22:29
de brehon
YOLAINE a écrit:Merci Brehon pour votre réponse. Alors, je place ma réflexion différemment : sur la période Septembre 1939/Juin 1940, quel était le statut des pères de famille? La mobilisation/démobilisation ( le cas échéant) se faisait-elle en intégrant ce critère du nombre d enfants à charge?

La situation familiale, donc le nombre d'enfants, faisait reculer les réservistes dans les classes de mobilisation. C'est pour cela que la case "classe de mobilisation" est, normalement, renseignée au crayon et non pas à l'encre sur la fiche matricule.

Selon la loi du 31 mars 1928, qui était toujours en vigueur en 1939, les pères de deux enfants vivants reculaient de quatre classes par rapport à leur classe d'incorporation.
Les pères de trois enfants étaient rattachés à la plus jeune classe de la deuxième réserve (soit la classe 1919 en 1939).
Les pères de quatre et cinq enfants passent dans la classe la plus âgée de la deuxième réserve (soit la classe 1910 en 1939).
Les pères de six enfants ou plus sont libérés de toute obligation militaire.

Donc ton grand-père, en 1939, faisait partie de la classe de mobilisation 1921.
La naissance du troisième enfant en 1940 le faisait passer dans la classe de mobilisation 1918.
Pas de quoi le faire démobiliser, à mon avis, puisqu'on était sous régime de mobilisation générale. Je parle, bien sûr, avant l'Armistice.

Re: motif de démobilisation après armistice 22 juin 1940

Nouveau messagePosté: 18 Oct 2019, 08:51
de YOLAINE
Vraiment un grand merci Yannick pour ta réponse si précise.

Re: motif de démobilisation après armistice 22 juin 1940

Nouveau messagePosté: 18 Oct 2019, 18:03
de YOLAINE
Bonjour,
Toujours en écho à la réponse de Yannick, je découvre le terme de " deuxième réserve". Est-il possible de m'expliquer la nuance avec un soldat qui appartiendrait à la première réserve : quelles conséquences toujours dans cette période Septembre 1939/juin 1940?
Appartenir à la plus jeune classe de la deuxième réserve donc 1919 (au lieu de 1925 dans le cas de mon grand-père) pouvait entrainer quelles différences/conséquences?
Mon grand-père était mobilisé au 28eme dépôt du Génie à Montpellier en septembre 1939.
Merci beaucoup de vos éclairages qui me passionnent!

Re: motif de démobilisation après armistice 22 juin 1940

Nouveau messagePosté: 18 Oct 2019, 18:08
de Prosper Vandenbroucke
Heu Marie, il s'agit de Yvonnick, pas de Yannick mais c'est un érudit quand même!!!!!!

Re: motif de démobilisation après armistice 22 juin 1940

Nouveau messagePosté: 18 Oct 2019, 18:11
de YOLAINE
Toutes mes excuses à Yvonnick pour avoir écorché ton prénom

Re: motif de démobilisation après armistice 22 juin 1940

Nouveau messagePosté: 18 Oct 2019, 19:14
de brehon
YOLAINE a écrit:Bonjour,
Toujours en écho à la réponse de Yannick, je découvre le terme de " deuxième réserve". Est-il possible de m'expliquer la nuance avec un soldat qui appartiendrait à la première réserve : quelles conséquences toujours dans cette période Septembre 1939/juin 1940?
Appartenir à la plus jeune classe de la deuxième réserve donc 1919 (au lieu de 1925 dans le cas de mon grand-père) pouvait entrainer quelles différences/conséquences?
Mon grand-père était mobilisé au 28eme dépôt du Génie à Montpellier en septembre 1939.
Merci beaucoup de vos éclairages qui me passionnent!

Après le service militaire qui pouvait avoir duré 18 mois, 1 an, ou 2 ans selon l'époque, le réserviste appartenait 3 ans à la "disponibilité", puis 16 ans à la "première réserve" et enfin 8 ans à la "deuxième réserve". Ce qui faisait une durée totale d'obligations militaires de 28 ou 29 ans.
La "première réserve" et la "deuxième réserve" correspondent respectivement à la "territoriale" et à la "réserve de la territoriale" de l'époque de 14-18. Sauf que les durées n'étaient pas les mêmes.
Ce classement avait une incidence sur l'affectation du réserviste. Ceux de "deuxième réserve" n'étaient pas affectés dans les unités allant au front (il y avait peut-être des exceptions). Les "plus jeunes" de la deuxième réserve" étaient versés dans des unités style Régiments Régionaux. Les "plus âgés" étaient souvent maintenus à leur emploi (étant mobilisés ils ne pouvaient le quitter) ou recevaient une affectation spéciale (typiquement, dans une entreprise).
Par exemple, un grand-oncle né en 1902, classe de mobilisation 1918 car père de deux enfants a été affecté au 111e Régiment Régional de Nantes. Il n'a jamais quitté la région, ce qui ne l'a pas empêché d'être fait prisonnier et de faire un séjour de 5 ans en Germanie.