Halte au feu!
Elle part un peu dans tous les sens, votre discussion.
Il était question, au départ, de connaitre l'effet des projectiles de mitrailleuses sur un char, durant la Seconde Guerre Mondiale!
Si on excepte les balles spéciales antichars, allez, soyons fous, jusqu'au calibre de 15 mm ( fusil antichar soviétique PTRD-41 ou PTRS-41), les munitions anti-personnelles tirées par les mitrailleuses n'avaient aucun effet sérieux sur un char; le seul effet espéré était d'avoir le bol d'aveugler les vitrages blindés des blocs de vision, notamment celui du conducteur - d'où, par exemple, la généralisation, fin 1943-début 1944, sur les chars récents allemands (Panther Ausf.G & Tiger II Ausf.B) d'épiscopes ou de périscopes à vision "déportée", le conducteur ou l'observateur n'était plus en "vision directe", mais recevait une image réfléchie, généralement, par un jeu de prismes. Les premiers dispositifs de ce type datent des années 20 - si j'ai bonne mémoire, le chef de char à bord du FCM2C en bénéficiait, déjà -. De toute manière, essayer d'atteindre une trappe de vision, même à 100 m, constituait un exercice de tir pointu, d'autant que, à cette distance, les servants de la mitrailleuse, quelque soit son calibre, n'étaient pas, vraiment à la fête face à un char.
Une M2 de .50, sur son trépied, pesait près de 73 kg. Ce n'est pas avec ce genre d'objet encombrant qu'on peut facilement détaler comme un lapin, face à un char! Dans le meilleur des cas, on laissait la mitrailleuse où elle était, tandis que les servants essayaient d'aller se planquer, le plus vite possible, où ils pouvaient!
Les fusils, dits de précision, à longue portée, au calibre.50, en service actuellement, ne sont rien d'autres que des fusils antichars recyclés.
De toute façon, les mitrailleuses légères et lourdes ont, chacune, une fonction bien précise et une distance utile d'emploi à respecter.
La MG 34 et sa sœur, la MG 42, dans leur version sur bipied étaient, avec 12,3 kg, les mitrailleuses les plus légères de leur catégorie, même, si trimbaler une valise de 12 kg à bout de bras au "pas de charge", dans la pampa, constitue, très vite, un exercice épuisant; pour mémoire leur affût trépied, seul, pesait 19 kg !
La M19 de .30 pesait 14 kg, sans son indispensable trépied! D'où, dans les troupes US, l'emploi du FM Bar (9 kg), beaucoup plus maniable et chez les Brits, qui, eux, se cognaient des Vickers 303 de 31,5 kg (avec sa flotte de refroidissement et son trépied!), l'adoption du Bren, 11,5 kg dans sa version Mk 2.
La mitrailleuse Maxim russe de 7,62, avec son affût "à roulettes" et son bouclier pare-éclats, pesait un "dromadaire mort"... 70 kg ! La, aussi, nécessité d'emploi d'armes plus légères et mise en service du DP 28 (12 kg avec son chargeur circulaire), puis du RPD Degtyarev, qui flirtouillait avec les 10 kg, tambour de munition inclus - là, j'ai comme un petit doute sur sa relative légèreté, mais je ne vais pas chipoter pour un "petit" kilo!
Maintenant, nous allons vite traiter le "problème" des fusils antichars. Déjà, c'étaient, tous, des "cannes à pêche" interminables, très encombrants et lourds. Les versions d'un calibre inférieur à 8 mm, pesaient, en version manuel "un coup", 10/12 bons kilos ; avec une alimentation automatique - qui se mettait, généralement "en drapeau", rapidement!
- on frisait les 14/15 kg. Quant aux modèles lourds soviétiques de 14,5 mm, non seulement, la canne à pêche mesurait 2,20 m, mais, en plus, elle pesait 22/23 kg! - c'est le maximum de poids autorisé en cabine par Air France et il y a intérêt à être sportif pour parvenir à "jeter" ladite valise dans le coffre à bagage, sans tuer le passager, naïvement, assis en-dessous!
-. Les allemands laisseront tomber les fusils antichars, dès 1941! Les Russes persisteront, mais le "copain" germain trouvera la parade en installant, à dater de 1943, des
Schürzen, sur les flancs de ses chars et canons d'assaut et autour de leurs tourelles (Pz. III & Panzer IV). C'étaient de bête plaques de blindage de 4/5 mm d'épaisseur, disposées verticalement (sans aucune inclinaison!), destinées à flinguer la vélocité et casser l'énergie cinétique des munitions de fusils antichars; elles transperçaient, évidemment, l'épaisseur de la
Schürzen - cette dernière avait été conçue dans ce but ! - pour venir mourir, sans effet sérieux, sur la caisse du Panzerounet!
Certes, à Hollywood - de nos jours, ils se sont sérieusement calmés! - et, désormais, dans les studios moscovites, on n'hésite pas à immortaliser une équipe de "braves " affrontant, sans broncher (ou presque), un char, avec une malheureuse mitrailleuse légère - les russes excellent dans cet exercice cinématographique! Vous rajouter une couche de musique angoissante et çà baigne!
-. Dans la réalité, les armes collectives, à moins d'une situation inextricable, sont priées, par le chef de corps, en charge du secteur, de dégager vite fait, quand çà commence à sérieusement sentir le cramé, pour aller se repositionner plus loin à l'arrière, où, de tout façon, on leur a, déjà, préparé de nouvelles positions! ... Surtout quand il y a du char ennemi qui traine dans le coin! Les allemands, par exemple, en situation défensive, prévoyaient trois ligne de défense rapprochées, espacées, chacune de 500 m - même motif, même punition, chez les copains d'en face!
Les mitrailleuses sont faites, en version légère, pour dézinguer du pinpin ou du véhicule léger non blindé "égaré", entre 500 et 1000 m, ... largement au-delà de 1500 m, en version lourde, et non pour jouer le "héros" à 50 m de l'attaque adverse! En plus, dès 1000-1500 m, voire bien plus loin, qu'elles soient légères ou lourdes, elles sont dans le collimateur des pièces d'artillerie et des mortiers! On peut se prémunir, dans un nid de mitrailleuse, derrière des sacs de sable, contre des tirs directs d'armes légères, mais il n'y a aucune protection contre ces cochonneries de trajectoires paraboliques d'obusiers ou, pire, de mortiers! Quant à espérer se sauver les fesses, dans l'éventualité d'un tir direct d'un canon de char de 75 mm, à 1000 m, il valait mieux oublier! A cette distance, cet "enfoiré" de canonnier, peinard dans son char, avec sa lunette de visée à amplification 5, vous voyais comme si vous étiez, tout les deux, dans la même pièce!
Les munitions "antichars" pour mitrailleuses s'étaient découvertes une nouvelle vocation, fumer les snipers, les positions de mitrailleuses (légères!), etc., planquées derrière un mur de briques, de parpaings, ou constitué de panneaux en béton "léger", faiblement armé. On oublie le granit breton ou, même, le grès des Vosges, sur lesquels, même antichar, le projectile ira s'écraser comme une m...!