Bonjour,
Il faut, aussi, se méfier des amalgames. Le
Blockleiter était le pendant allemand du "chef d'ilot", en France, chargé de la défense passive dans son quartier. Il est évident que dans le contexte militaro-policier du III.Reich, la fonction était sensée dépasser la simple surveillance des fenêtres calfeutrées, le respect du couvre-feu et la gestion de la circulation des personnes vers les abris, en cas de bombardement, mais tous n'ont pas été, nécessairement, des suppôts zélés de la Gestapo.
Il ne faut, jamais, perdre de vue que l'Alsace (et la Moselle) avait été réintégrée dans le giron du Reich, dès juillet 1940. Ce n'était, donc, pas un territoire occupé, comme la zone nord de la France, mais, officiellement, un Land, "comme un autre", avec la particularité d'être extrêmement "fliqué", car les allemands se méfiaient du manque évident d'engouement à leur égard de l'essentiel de la population alsacienne (redevenue allemande!).
Si je me réfère à vos propos...
D'après ma mère, c'est les Allemands qui lui ont demandé d'être Blockleiter (car, selon elle, c'était le seul homme du coin qui avait au moins un peu d'instruction).
Ce qui signifierait, déjà, qu'il ne s'était pas porté volontaire, mais avait été désigné d'office par l'autorité locale - possibilité parfaitement crédible -. La nuance est d'importance. C'était le genre de situation où il était difficile de dire de non, sous peine, avec ses proches, d'en baver très sérieusement, dans la vie quotidienne comme au boulot. Il vaut, parfois, mieux faire semblant d'adhérer au système plutôt que d'essayer de jouer la "forte tête", quitte à trainer les pieds en certaines circonstances. L'assimilation "politique" de la fonction pouvait très bien faire partie du paquetage réglementaire attribué au
Blockleiter. Là, aussi, il convient d'être prudent, car il se raconte beaucoup de niaiseries sur l'Alsace "occupée".
Renseignez-vous sur ce qu'avait fait votre arrière-grand-père et sa famille, en novembre 1944, au moment de la Libération de l'Alsace, mais çà va dépendre, aussi, de sa zone de résidence - Colmar n'a été libérée qu'à la mi-février 1945. Une bonne partie de l'Alsace du Nord - au nord d'une ligne Nierderbronn-Haguenau -, avait été réoccupée par les Allemands, entre janvier et mars 1945. Si votre AGP n'a pas cherché à déménager en catastrophe, à l'arrivée des Alliés, c'est plutôt bon signe, car çà signifierait qu'il n'avait pas fait "suer le burnous" aux habitants du quartier.