Didier a écrit:Mais cela reste un cas assez isolé semble t'il.
Didier
Ce ne sont que des cas isolés et, relativement, très peu nombreux, compte-tenu de la concentration de "mâles en rut" (ou supposés tels).
Mais ces soldats n'étaient, malgré la guerre, pas des robots. Les soldats mariés pensaient à leurs femmes et à leurs enfants (si ils en avaient), et ceux qui étaient homosexuels également. Les sentiments circulaient tout de même au sein de l'équipage je pense ? Même si ils étaient considérés comme des machines de guerre, il s'agissait d'êtres humains. Et comme tout le monde le sait, les être vivants ont des sentiments, ils ressentent des choses et ont des besoins.
Les "sentiments" ? Le "métier des armes" est conçu, depuis la nuit des temps, pour que le soldat n'ait pas de temps à y consacrer, car ils ne sont pas bons pour ce qu'une armée attend de ses troupes. En temps de conflit, le soldat a les très rares permissions et, éventuellement, à proximité du front, les BMC pour se faire "dégorger le poireau". En zone de combat, il y a d'autres priorités, obéir, éviter de se faire flinguer, se faire choper à roupiller lors d'une garde, perdre son arme - l'entretenir correctement, car elle peut sauver la peau de son propriétaire -, essayer de poser culotte - çà peut prendre des proportions énormes, ce genre de geste quotidien "anodin", au point de devenir une obsession! - , bouffer (presque) correctement, soigner ses ripatons (essentiels pour un biffin!) et, surtout, dormir, quand on en a le temps. Dans les rares périodes de calme, il peut torcher une lettre à l'attention de sa fiancée - en espérant qu'elle n'est pas partie se trouver un nouveau compagnon - ou de son épouse - suivant le cas, l'hypothèse précédente sur son infidélité reste valable! -. A tout çà, tu rajoutes, durant les derniers conflits mondiaux, le contexte local... sur le Front Est, en hiver, éviter de crever gelé debout ou se faire amputer les arpions, suite à des gelures, en AFN, en 41-42, en plein désert, en été, de crever d'une insolation ou de déshydratation, en Birmanie, dans la jungle, ... que du bonheur! En 14-18, sur le front d'Orient, on crevait plus facilement des "fièvres" que du fait de la balle ennemie.
... un ouvrage que je vais bientôt écrire. Dont le personnage est homosexuel et est un marin de la Kriegsmarine.
Je présume, vu ton jeune âge, que tu n'as jamais servi à bord d'un bâtiment (même en temps de paix!).
Durant la Seconde Guerre Mondiale, le hamac était de rigueur dans un poste tout rikiki, qui, en mission, puait la chaussette humide, le slip pas propre, le remugle innommable ... bref, le fennec puissance 10! Le travail par bordée rinçait les hommes, au fil des jours; après 4 heures de quart, sur la passerelle, tu n'avais qu'une envie, essayer de roupiller , après avoir bouffé, vite fait, le rata du bord - tous les maitres-coqs n'étaient pas, hélas, des cuistots compétents-. Ton "seul plaisir" se résumait à jouer à la belote ou au skat (dans la Kriegsmarine) avec tes camarades de poste , qui n'étaient pas de service. Si , en plus, ton héros était, régulièrement, victime du mal de mer, il passait l'essentiel de son temps à dégobiller et a essayer de s'allonger durant ses heures de "repos", interrompues par le moindre branle-bas de combat. A ce petit jeu, tu oublies très vite tes pulsions "irrépressibles" et, comme les copains, tu essayes de les assouvir à terre, si tu as la chance de rentrer à bon port. Cela dit, tu oublies les boites de rencontre pour "homosexuels" (claque, cabaret ) et les racolages de trottoir, c'était un coup à croupir en tôle, voire de finir à Auschwitz.
En 1914-1918, les "poilus" avaient accusé le Haut-Etat-Major français de mettre du bromure dans Le Pinard; la légende existait, encore, de mon temps!
L'éventuelle présence de bromure n'avait rien à voir à l'affaire, juste que le contexte des combats et la vie au quotidien, sur le front, avaient annihilé leurs "pulsions sexuelles".