Bonjour,
C'est un sujet très intéressant, et très complexe.
La thèse de doctorat de D. Pechanski sur les camps d'internement est disponible en ligne :
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00362523/documentVoici également un site intéressant qui présente des courriers d'internés de nombreux camps :
http://www.apra.asso.fr/Camps/Fr/Accueil-Camps.htmlLe Mémorial de la Shoah présente également une carte de la "France des camps" :
http://www.memorialdelashoah.org/index.php/fr/archives-et-documentations/l-encyclopedie-de-la-shoah/cartes-historiquesil faut bien avoir en tête que la carte et la finalité des camps d'internement a considérablement évolué au cours du conflit
=> début 1939 : création des grands camps d'accueil des réfugiés espagnol dans le sud de la France (Gurs, Argelès, Barcarès etc)
=> septembre 1939 - juin 1940 : internements des "indésirables", c'est à dire les ressortissants allemands et autrichiens (y compris les réfugiés ayant fui le régime nazi, cf les souvenirs de l'écrivain allemand Lion Feuchtwanger de son internement au camps des Milles "Der Teufel in Frankreich") et les communistes hors la loi depuis la signature du pacte germano-soviétiques.
Durant cette période des dizaines de camps plus ou moins grands ont été ouverts, certains de façon très éphémères car vers la fin de la drôle de guerre la tendance a été de rationaliser les multiples micro-camps en dépôts plus importants (notamment Les Milles, Loriol, Damigny, Cepoy, Mirecourt, Neufchâteau, Montbard).
C'est également durant la drôle de guerre qu'est mise en place l'utilisation de la main-d'oeuvre que constitue ces internés via la création de la prestation et la mise en place des Compagnies de Travailleurs Etrangers (CTE).
Devant l'avancée allemande, les internés et prisonniers de droits commun du nord et de l'est sont évacués à marche forcée vers les camps du sud
=> 1940-1944 : le système de camps hérité de la IIIe République est développé en un système clairement coercitif visant les opposants politiques (communistes) et surtout les victimes des lois raciales (juifs, tsiganes).
En zone sud, les CTE sont transformés en GTE le 27 septembre 1940 : la main d'oeuvre continue a être utilisée.
Les camps français et la police française (accords Oberg Bousquet du 8 août 1942) deviennent un rouage essentiel de la politique de déportation allemande. Les internés des camps du sud sont transférés vers les camps de regroupement et de transit de Pithivers, Beaune-la-Rolande, Drancy et Compiègne où ils rejoignent les victimes des rafles de la zone nord afin de respecter les quotas exigés par les nazis pour remplir les trains de déportés vers l'Allemagne
==> A la Libération, ces mêmes camps d'internement sont utilisés pour détenir les collaborateurs et trafiquants du marché noir
Il y a eu également des camps en Afrique du Nord.
Voici également un lien (en construction) sur l'internement :
http://ww2postalhistory.bl.ee/priso_intro_fr.php?activ=04Samuel