Bonjour JD, Bonjour Michèle.
Si je comprends bien avant d'approfondir vos recherches sur le 5e Cuirs ce sont ses officiers célèbres qui sont passés en revue. Je laisse JD parler de Derringer... (quoi que ce dernier n'y était que sous-off). Concernant d'Ornant, je m'étais fait une petite fiche quand je bossais sur les GAD sur quelques hommes du réseau, et ce qu'il en était dit dans les ouvrages sur le sujet, voici celle le concernant, j'espère qu'elle vous sera utile :
D'Ornant, Guy, capitaine, puis cdt et enfin Lt-Col (alias "Marchal")Juillet 1940 : Cne au 5e RC replié avec la 2e DLC à Cahors. "Il conseille à deux officiers alsaciens, le vétérinaire lieutenant Bareis et le lieutenant Schott, de rentrer en Alsace et leur donne son avis sur la façon de préparer la révolte contre les Allemands" (Dainville, p.52)
Août 1940 : affecté au 2e RD (Chef de corps : Schlesser, ancien 2e bureau, en contact avec Rivet, Paillole, d'Alès) et mise en contact avec du Vigier à qui il expose les consignes qu'il a données et qui sont consignées dans un rapport. Consignes orientées sur l'action et non le renseignement (but premier des GAD (Groupe d'Auto-Défense, organe clandestin de l'EMA/3) est de mener et orienter l'insurrection au départ des Allemands). Trois types de missions prévues :
Actions de guerre, soit en Alsace même, soit dans les provinces voisines ; participation au maintien de l'ordre, en particulier dans les centres, contre les pillages ou les vengeances au moment du repli allemand ; protection contre les destructions que pourrait faire l'ennemi en se repliant"Début 1941 : d'Ornant rejoint effectivement l'organisation GAD pour poursuivre sa mission en Alsace. Contact avec Cdt Mollard pour avoir des armes camouflées dans la région lyonnaise qui ne pourront jamais être envoyées (occupation de la zone sud)
Problème des liaisons radios : d'Ornant demande des postes à l'Armée. 25 postes fabriqués mais saisis par l'armée allemande en 1943 avant leur livraison (Dainville, p.53)
Février 1942, il est adjoint de Lambert (détaché des BMA par d'Alès pour aider du Vigier à monter les GAD)
Mars 1942 : Membre du comité directeur de la résistance d'Alsace-Lorraine créé à Lyon aux cotés de Dungler puis Kibler, il est créateur avec ce dernier du GMA Vosges au printemps 1944 (Boisfleury, p.458).
GAD grillés courant 1942 auprès du ministère, poursuivent leur action dans le secret, et forment l'embryon de l'ORA et de sa doctrine.
Après novembre 1942 et formation de l'ORA, chargé des départements "annexés" (Haut-Rhin, Bas-Rhin, Moselle).
1er janvier 1943 : d'Ornant chef ORA de l'ensemble Franche-Comté, Vosges, Lorraine et Alsace. Fournit son appui début 1943 au commandant Gonand ("Lucien") pour la formation d'un groupement dans les Vosges (Boisfleury, p.449). Il regroupe dans son réseau des Alsaciens-Lorrains réfugiés dans la région lyonnaise et sans chefs après les arrestations de l'organisation Bareis. Travaille avec Dungler, Kibler et Ernest Georges (Noguères, T.II, p.384).
Décembre 1943 : cesse de s'occuper de la Franche-Comté.
Mars 1944 : CEM FFI de la Région C
Mai 1944 : abandonne les fonctions de CEM FFI de la région C et cesse de s'occuper de la Lorraine. Reste chef ORA et FFI de l'Alsace et de la Moselle jusqu'à la Libération.
Comme on peut s'y attendre, officier affilié à 3e bureau, GAD puis ORA, il est d'après François Machet
"antigaulliste et giraudiste", et
"en dépit de tous mes efforts, je n'obtiendrai jamais de lui une coopération loyale et efficace" (Noguères, T.V, p.92-93), rien de surprenant donc, à ce qu'il refuse que son réseau GMA ne soit pas affilié à un mouvement national, pour ne pas le politiser apparemment (Noguères, T.V, p.754).
Au moment des combats de 1944 Marceau et d'Ornant installent le PC du GMA Vosges à Raon l'Etape. Même s'il n'est que l'officier de liaison de l'ORA auprès de la résistance alsacienne, il semble toujours en août/septembre 1944 disposer d'une autorité certaine sur les chefs (Noguères, T.V, p.756) et de fait, il semble qu'il commande un corps franc du maquis après les combats de Viombois d'après Fernand L'Huillier :
"Voilà le GMA Vosges mis en veilleuse, réduit à deux corps francs, celui de Marchal entre les cols de Saales et du Hantz, celui de Pellegrin - avec Marceau et la mission d'un colonel anglais - entre le Donon et le col de Prayé." (Noguères, T.V, p.759).
Amitiés